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Burkina/Crise humanitaire: une trentaine de journalistes formés sur les violences basées sur le genre

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Photo de famille des participants à l'atelier de formation du ROAJEG

Une trentaine de rédacteurs en chef et de journalistes burkinabè ont été formés, le samedi 5 novembre 2022, sur les Violences Basées sur le Genre (VBG) dans un contexte de crise humanitaire, au cours d’un atelier de renforcement de capacités, organisé par le Réseau ouest-africain des journalistes engagés pour la promotion du genre (ROAJEG), à Ouagadougou.

Avec la situation sécuritaire qui s’est dégradée davantage au Burkina Faso, faisant au moins deux millions de Personnes Déplacées Internes (PDI), les violences sexuelles sont monnaie courante. Selon un rapport récent de l’ONG Oxfam, partenaire à cette formation, les femmes et les filles sont exposées à des risques sans précédent, notamment le harcèlement et l’agression au quotidien, dans les champs et sur les chemins de recherche de points d’eau.

Par cette formation, les responsables du Réseau ouest-africain des journalistes engagés pour la promotion du genre (ROAJEG), aujourd’hui, visent à trouver des réponses pour soulager les femmes victimes mais souffrent dans leur chair dans le silence. « Il est important de relever le défi du traitement médiatique sur les Violences Basées sur le Genre (VBG) parce que les journalistes de façon générale ne savent pas les dépister », a indiqué le coordonnateur général du Réseau, Augustin Tapé.

LE coordonnateur général du ROAJEG, Augustin Tapé,

Dans sa communication, M. Tapé a signifié qu’il y a six types de VBG. Ce sont le viol, les violences sexuelles, les violences physiques, le mariage forcé, déni d’opportunités et de services et violences psychologiques ou émotionnelles.

« Nous avons sensibilisé les Red-Chef et les journalistes à s’imprégner des VBG pour ne pas que les sujets en lien avec cette thématique soient relégués en second plan ou qu’ils les banalisent » car les femmes sont trop victimes de la barbarie des terroristes, a poursuivi le coordonnateur général du ROAJEG.

Les communicateurs que sont Augustin Tapé et la vice-présidente du Réseau, Isabelle Otchoumaré ont également invité les journalistes à « produire davantage » sur la question du journalisme sensible au genre qui est une forme de journalisme de spécialisation. « C’est un journalisme appliqué sur la question des préoccupations des couches vulnérables, notamment le respect des droits des femmes », laissé entendre Augustin Tapé qui a noté que « quand vous traitez des VBG, il faut être regardant sur les détails » pour ne pas entretenir les stéréotypes.

Dans sa communication, Isabelle Otchoumaré s’est appesantie sur la notion du genre en clarifiant les différents concepts qui l’entourent. « Contrairement au sexe qui est inné, statique, le genre, lui, est un acquis qui évolue avec le temps et selon les contextes », a-t-elle fait savoir pour montrer qu’il y a une nette différence les deux notions que bon nombre de personnes confondent.

Elle a invité les participants à cette rencontre à accorder plus de place aux couches vulnérables, surtout la femme dans le traitement de l’information.

A travers cette formation, le ROAJEG vise plus spécifiquement à  accroître l’intérêt des rédacteurs en chef à diffuser des contenus sensibles au genre, en particulier ceux produits par les journalistes de leur rédaction impliqués dans le projet ; partager leurs expériences sur le traitement médiatique des sujets liés aux VBG ; à renforcer les capacités d’encadrement des journalistes sur le Journalisme sensible au genre et contribuer à l’amélioration de la qualité de contenus sensibles au genre produits par les rédactions.

Le réseau ambitionne de couvrir 9 pays de la sous-région.

Par Bernard BOUGOUM