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Burkina : des promoteurs immobiliers victimes d’« acharnement » ?

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Les conférenciers

Des promoteurs immobiliers du Burkina Faso ont dénoncé, ce vendredi 30 avril 2021, face à la presse à Ouagadougou, un « acharnement » de l’autorité qui les « rend coupables de tous les maux qui minent le foncier au Burkina Faso ».

L’Union nationale des promoteurs immobiliers du Burkina (UNAPIB), l’Association des promoteurs immobiliers du Burkina (APIB) et le Syndicat des promoteurs immobiliers (SYNABIP), en vue d’apporter une réaction commune face à ce qu’ils appellent de « l’acharnement » de la part de l’autorité, ont exprimé, ce 30 avril 2021, leur mécontentement, au cours d’une conférence de presse à l’allure d’une conférence publique dans une salle bondée de monde dont des chefs coutumiers.

Selon les conférenciers, l’autorité cherche à « discréditer les promoteurs immobiliers aux yeux de l’opinion nationale, en les rendant coupables de tous les maux qui minent le foncier au Burkina Faso ».

Ces promoteurs immobiliers voient dans les actions de l’autorité de « l’acharnement » et dénoncent « les allégations qui sont faites » contre eux. Ils interpellent donc « l’autorité sur la nécessité du respect des droits des entreprises et du citoyen dans un Etat de droit ».

Le public à la conférence de presse

« … Le Burkina Faso dispose d’un arsenal législatif en matière de règlement foncier et immobilier largement suffisant pour traiter à satiété les questions foncières et immobilières », a affirmé Roger Nikiéma de l’Association des promoteurs immobiliers du Burkina (APIB), déplorant le fait que « le non-respect ou la non application de ces textes et lois par l’Administration est tributaire de leurs complexités voire même parfois de leur contradiction ».

Ils ont par ailleurs salué le « travail très inspirant qui a été fait par l’Eglise catholique par le biais de la Commission épiscopale justice et paix au Burkina Faso (CJP-Burkina) à l’occasion du forum national sur le foncier dont les recommandations pour une gouvernance foncière apaisée passent par la création d’un cadre de concertation globale et inclusive des professionnels du secteur ».

Pour eux, le secteur de la promotion immobilière apporte « une contribution non moins importante au PIB » du pays, apporte « des centaines de milliards dans la caisse de l’Etat en matière d’impôt, crée « des milliers d’emplois directs ». Elle a « un niveau de responsabilité sociétale non moins importante vis-à-vis (des) populations » et contribue à la « résolution de la problématique des habitats spontanés », selon M. Nikiéma. « C’est donc vous dire tout le malaise et le bouleversement profond que cela pourrait occasionner si, comme annoncé par l’autorité, des mesures fortes et drastiques devraient être prises à l’encontre de ce secteur règlementé », a poursuivi le porte-parole de l’APIB.

Ils expriment donc leur inquiétude face à la « dépossession foncière programmée des terres du patrimoine des particuliers à travers les réformes législatives annoncées par l’autorité ». Pour désamorcer la situation et assainir le secteur de la promotion immobilière, ils proposent « la mise en place d’un code d’éthique et de déontologie » afin de « mieux encadrer et règlementer la profession prévue dans (leur) mémorandum en cours d’élaboration ».

Selon les conférenciers, pour une « solution pérenne et efficace », il faut « un cadre de concertation préalable avec les acteurs de la chaine de promotion immobilière et ou foncière et une application pure et simple des textes et lois en vigueur en la matière ».

Par Daouda ZONGO