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Burkina:  des syndicats dénoncent « la nomination de militaires à des postes de responsabilité administrative »

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Une vue de responsables syndicaux membres de l'UAS, avec (2e à droite) Guy Olivier Ouédraogo) qui a lu la déclaration liminaire

Au cours d’une conférence de presse, le 27 juillet 2022, l’Union d’Action syndicale (UAS) s’est prononcée sur la situation nationale. Elle a abordé, entre autres, le remplacement de la politisation de l’Administration, par la militarisation de l’Administration sous le magistère du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR).

Plutôt silencieuse depuis l’avènement du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) suite au coup d’Etat perpétré contre le régime de Roch Kaboré le 24 janvier 2022, l’Union d’Action syndicale (UAS) est descendue dans l’arène, le 27 juillet, pour dépeindre un tableau « pas reluisant » de la gestion des militaires.

A ce propos, Olivier Guy Ouédraogo secrétaire générale de la Confédération syndicale burkinabè (CSB), qui a lu la déclaration liminaire, a décrié « la militarisation de l’Administration publique avec la nomination de militaires à des postes de responsabilité administrative, souvent en violation du principe d’appel à candidature pour la nomination des DG des Sociétés d’Etat et des Etablissements Publics de l’Etat”. Il dit ne pas voir de différence entre cette pratique et “la politisation de l’Administration que le Gouvernement prétend combattre ? ».

La faitière des six centrales syndicales et 17 syndicats autonomes a aussi estimé que c’est une « prime à l’impunité en faisant venir l’ancien président Blaise Compaoré en dépit du fait que ce dernier est sous le coup d’une condamnation judiciaire et d’un mandat d’arrêt international sous prétexte de « réconciliation nationale » ». Non seulement elle considère cela comme une «  velléité de soustraire Blaise Compaoré de la justice », mais encore, elle prend cela comme une preuve de plus qui « achève de convaincre les plus sceptiques sur les motivations et les plans réels du MPSR à savoir la restauration de l’ancien régime Compaoré».

La situation sécuritaire est également une préoccupation du mouvement syndical qui a interpellé « encore une fois le Gouvernement sur l’impérieuse nécessité d’apporter des solutions adéquates ». Elle a insisté sur « la restauration de l’intégrité du territoire national et la baisse des prix des produits de consommation courante »., signifiant que « le MPSR doit comprendre qu’il s’agit là de deux attentes fortes des populations qui justifient qu’elles aient tout simplement toléré le putsch du 24 janvier 2022 et rien d’autre ». L’UAS est formelle, « la situation sécuritaire s’est détériorée considérablement ». Elle en veut pour preuve ceci : « (…) près de la moitié du territoire national est hors de contrôle, avec des terroristes qui mettent tout en œuvre pour isoler les grandes villes. Nous assistons au contrôle par ces derniers de certains axes routiers et la destruction d’infrastructures vitales».

Par Boureima DEMBELE