Plus de 40 journalistes et communicateurs burkinabè, ont été outillés, sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, le vendredi 16 mai 2025, au cours d’un atelier à Ouagadougou. Cette formation initiée par l’Agence nationale des Energies renouvelables et de l’Efficacité énergétique (ANEREE) en collaboration avec le Réseau des Journalistes et Communicateurs pour les Énergies et le Développement durable (JED), visait à donner aux participants, les bonnes pratiques ou les bons gestes à adopter pour économiser l’énergie.
L’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ANEREE) est chargée, entre autres, de contrôler et tester la conformité des équipements liés aux énergies renouvelables par rapport aux normes et règlements en vigueur. Elle est chargée également de suivre et coordonner la réalisation des audits énergétiques et veiller à la mise en œuvre de leurs recommandations, assurer les services de conseil, de mettre à niveau et accompagner le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique vis-à-vis des professionnels et du public. Il s’agit, plus concrètement, de travailler à accroitre l’économie d’énergie, véritable outil de développement au regard des couts de production de l’énergie dans nos pays.
C’est dans ce sens que l’ANEREE, en plus de son expertise, sollicite de plus en plus ses partenaires, notamment les médias, afin que la vulgarisation des bonnes pratiques soit davantage accrue afin d’élever le niveau de conscience publique sur les enjeux de la consommation énergétique. Le vendredi 16 mai 2025, plus de 40 journalistes et communicateurs ont été réunis dans l’enceinte de l’Agence pour être sensibilisés sur précisément l’économie de l’énergie en vue de donner les bonnes pratiques aux participants pour une utilisation rationnelle et économique des énergies dont dispose le pays pour l’épanouissement des populations.

L’ingénieur de conception en énergie, Nignan Florent Xavier, cadre de l’ANEREE a été le formateur principal. De façon simplifiée, il a expliqué que l’énergie est un vecteur qui permet de faire fonctionner le monde (allumer une lumière, faire rouler une voiture, alimenter un téléphone, faire fonctionner une radio, etc.). Elle est invisible, mais présente partout dans les vies quotidiennes, sous forme d’électricité, de carburant, de chaleur ou de mouvement. Les énergies renouvelables sont « des ressources naturelles inépuisables à l’échelle humaine, telles que le soleil, le vent, l’eau en mouvement, la chaleur de la terre ou les matières organiques », a précisé l’expert qui a noté que leur exploitation permet une production d’énergie durable.
Parlant de l’efficacité énergétique, il a d’abord montré le contexte qui se traduit par le fait que la production d’électricité dépend fortement des combustibles fossiles importés, ce qui paralysent l’économie et gonflent le coût de l’énergie. Il y a aussi la forte croissance de la demande d’énergie (environ 12% par an au Burkina Faso) et les difficultés pour satisfaire la demande à la pointe. A cela s’ajoute le taux élevé de pollution de l’environnement. « L’efficacité énergétique désigne l’état de fonctionnement d’un système pour lequel la consommation d’énergie est minimisée pour un service rendu identique », a signifié M. Nignan qui fait comprendre qu’il y a deux types d’efficacité énergétique. Il s’agit de celle passive visant à réduire la consommation d’énergie avec des actions naturelles ne nécessitant pas de logistiques ou d’appareillages particuliers et celle active visant à réduire la consommation d’énergie en jouant sur les équipements ou les technologies (modification, remplacement, ajout, etc).
Cette formation a éclairé la lanterne des participants sur ce que sait que les audits énergétiques qui existent sous deux types : l’audit énergétique préliminaire et l’audit énergétique approfondi. L’audit énergétique permet de « donner un avis préliminaire sur la qualité des installations et leur exploitation dans le but d’évaluer les enjeux d’une investigation plus détaillée ; fournir des informations sur l’adéquation des contrats de fourniture d’énergie aux besoins et au mode d’utilisation de l’énergie et identifier et hiérarchiser les mesures d’économies d’énergie en trois phases », a affirmé le communicateur du jour.

Sur les bons gestes Eco énergétiques à adopter, Florent Nignan a déclaré que « c’est une action simple et volontaire visant à réduire sa consommation d’énergie tout en préservant le confort et limitant les impacts environnementaux », ajoutant que ces gestes s’inscrivent dans une démarche d’efficacité énergétique et de développement durable. Il a insisté que l’utilisation rationnelle de l’énergie nécessite un certain nombre de comportements, invitant les populations à « éviter le gaspillage ; avant de quitter une salle s’assurer que tous les récepteurs électriques comme les points lumineux (lampes), la télévision, les brasseurs d’air (ventilateurs), les climatiseurs ; augmenter son efficacité énergétique en utilisant des équipements mieux conçus consommant peu d’énergie et ne pas laisser les portes et les fenêtres d’une salle ouvertes pendant que le climatiseur marche ».
Il a poursuivi dans ce sens en appelant les utilisateurs des énergies à « exploiter si possible la lumière diurne (lumière du soleil) à l’intérieur des bâtiments et salles par moment pour s’éclairer pendant certaines heures de la journée ; privilégier les peintures claires qui réfléchissent mieux la luminosité à l’intérieur des locaux ; ne pas placer votre réfrigérateur ou congélateur près d’une source de chaleur (four, chauffage…) car un local plus chaud augmente leur consommation électrique ; éviter les nombreuses et longues ouvertures des congélateurs et réfrigérateurs ; éviter de placer les plats chauds ou tièdes dans le réfrigérateur ou congélateur ; faire analyser par des professionnels (par exemple l’ANEREE) les consommations électriques et optimiser les contrats d’abonnement, ne souscrire qu’à la puissance/ampérage nécessaire au besoin énergétique et privilégier les systèmes de chauffage de source renouvelable pour les applications thermiques (chaleur) de l’électricité (chauffe-eau électrique, etc).
Le directeur de la communication, de la vulgarisation, de l’information et de la sensibilisation à l’ANEREE, Abdoulaye Dianda, a laissé entendre que dans leur programme d’activité 2025, ils ont compris que « les pouvoirs publics font déjà beaucoup d’efforts, mais il est important que l’Agence puisse bénéficier du savoir-faire, de la légitimité de la presse nationale pour porter leur information davantage ». Il a indiqué que cette formation vise à aborder des notions basiques liées à l’économie d’énergie pour que les journalistes dans leur traitement de l’actualité « puissent de temps en temps produire des articles qui vont véritablement impacter les attitudes et les habitudes des Burkinabè en matière d’économie d’énergie ».

« Nous sommes actuellement en période de pointe où l’offre énergétique est insuffisante par rapport à la demande. Et notre pays est obligé d’importer de l’électricité de la Côte d’Ivoire, du Ghana. Donc, il y a une façon d’avoir de l’énergie, c’est d’économiser », a affirmé le président du JED, Grégoire Bazié, martelant que « l’économie d’énergie est la quatrième source d’énergie ».
Il a salué l’initiative car « c’est vraiment important… en tant que journalistes de comprendre ce qu’il y a autour de ces termes comme économie d’énergie ». « Avoir une occasion pour se former, pour mieux servir, disons, nos populations, il n’y a rien de tel. Donc, vraiment, je voudrais en nom de vous tous remercier encore l’ANEREE », a-t-il soutenu.
Par Bernard BOUGOUM