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Burkina Faso: entre pénurie d’essence, expulsions, exclusions, et espoir!

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Le capitaine Ibrahim Traoré à Solenzo, une localité libérée des terroristes par les FDS burkinabè

Les Burkinabè, notamment les Ouagavillois, qui ont passé, pour la plupart, les fêtes de fin d’année et du nouvel an, dans les queues interminables devant les pompes des stations-services oublieront difficilement cette année 2022 et ce début d’année 2023. En effet, une rupture du Super 91, l’essence sans plomb qui fait tourner les moteurs des motos et la plupart des véhicules automobiles au «pays des Hommes intègres», est venue gâcher ces réjouissances qui étaient déjà mises entre parenthèses dans de nombreuses familles endeuillées par les attaques terroristes.

La pénurie qui s’observait, depuis au moins un mois, mais de façon non ostensible, a provoqué la ruée, non vers l’or, mais un produit dérivé de l’or noir, l’essence. C’est une publication d’un communiqué de la Sonabhy, la Nationale des hydrocarbures qui a créé la panique au sein des consommateurs qui voulaient tous, dès lors, remplir le réservoir de leurs engins et stocker du carburant, dans les mêmes lieux et dans le même temps! Résultat des courses, certains qui n’ont pas pu avoir accès au précieux jus, prenaient la garde, de jour comme de nuit, dans les stations-services pour se donner la chance d’éviter les revendeurs véreux qui resservaient, parfois au triple du prix, l’essence qu’ils ont achetée à 750 FCFA le litre, à la pompe. Selon les dernières infos venues des officiels, tout serait rentré dans l’ordre.

Une crise de carburant qui est intervenue après les expulsions du territoire national de deux ressortissants français considérés comme des espions par les autorités burkinabè et de la coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Burkina, Barbara Manzi, sommée de plier bagage, sous 24 heures du pays qu’elle a quitté dans la nuit du 23 au 24 décembre 2022. L’ambassadeur de France, Luc Hallade, pourrait également voir son séjour écourté, si le Quai d’Orsay répond favorablement à la requête des autorités burkinabè de le rappeler, car le diplomate ne serait plus le bon interlocuteur pour elles. Question: le remplacement de M. Hallade, s’il est accepté par la France, sera-t-il la solution aux griefs qui sont reprochés à celui-ci par le ministère des Affaires étrangères burkinabè?

Rien n’est moins sûr, vu que l’ambassadeur de France, qu’il s’appelle Luc Hallade ou M. Tartempion est présent pour représenter les intérêts de la France et cultiver des relations de bonne entente entre son pays d’envoi et le Burkina. C’est dire que le sujet restera marginal. Cependant, c’est surtout la preuve que nos problèmes burkinabè doivent être réglés par nous Burkinabè. Nul autre, qu’il vienne des Etats-Unis, de la France, de la Chine ou de la Russie, ne sera en mesure de nous rendre notre pays de paix et de cohésion sociale, débarrassé des terroristes qui l’écument et des démons de la division et de la haine qui le hantent.

En attendant, les autorités burkinabè, dans leur quête de rendre au Burkina sa souveraineté totale cherchent déjà sans doute des solutions palliatives aux exclusions du Burkina, par les USA, du Millenium Challenge Account, instrument de coopération économique et d’investissements d’environ 500 millions de dollars pour notre pays, et du MCA régional sensiblement du même montant, et plus récemment de l’AGOA, cette loi américaine qui permet aux pays d’Afrique d’exporter des produits vers les Etats-Unis sans payer des taxes douanières.

Et même si les attaques terroristes continuent, tout comme au Mali voisin, d’endeuiller les populations civiles, l’espoir semble renaître, à en croire bien des déclarations des autorités et la récente sortie du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré à Solenzo, une localité libérée par les Forces de défense et de sécurité burkinabè, des mains des terroristes qui s’y pavanaient en terrain conquis, il n’y a pas si longtemps. Il s’y est adressé à ses compatriotes, pour son message de fin d’année. Ce fut un symbole apprécié à sa juste valeur par nombre de Burkinabè qui espèrent aussi que le territoire national recouvrera son intégrité physique totale perdue.

Le bout du tunnel pourrait ne plus être loin pour le Burkina. En dehors de cette tâche noire que constituent, si cela s’avère, les dernières dénonciations d’«exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées de citoyens, pillages organisés, des atteintes graves aux droits de l’Homme dans le cadre de la lutte contre l’insécurité», mises sur la place publique par le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC).

Par Wakat Séra