Accueil A la une Burkina: la Banque mondiale dort désormais sur sa propre natte

Burkina: la Banque mondiale dort désormais sur sa propre natte

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Le Premier ministre de la Transition burkinabè, Me Apollinaire Kyélem de Tambèla et le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, ont procédé ce lundi 27 mars 2023, à la coupure du ruban, marquant l’inauguration des nouveaux locaux de l’institution financière qui a déménagé à Ouaga 2000, un quartier huppé de la ville de Ouagadougou, a constaté un journaliste de Wakat Séra. Le joyau architectural, un immeuble de deux niveaux, qui reflète l’utilisation de matériaux traditionnels, offre au personnel et aux consultants de la Banque mondiale, de meilleures conditions de travail.

Le chef du gouvernement de la Transition burkinabè, assisté par une forte délégation de ministres, ainsi que des présidents d’institution, a inauguré les nouveaux locaux de la Banque mondiale qui fête par ailleurs cette année ses 60 ans d’existence au Burkina Faso. Cette cérémonie parrainée par le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, symbolisait selon les deux partenaires, l’excellence des relations qu’entretiennent le Burkina Faso et la Banque mondiale.

Le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana

La Banque mondiale, un partenaire « important » pour le Burkina Faso

La coopération entre le Burkina Faso et la Banque mondiale est vieille de 60 ans. En effet ce partenaire multilatéral est présent dans le pays des Hommes intègres « depuis mai 1963 », a précisé le Premier ministre Me Kyélem de Tambèla dans un discours lu par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Aboubacar Nacanabo qui a souligné que les interventions de la BM couvrent plusieurs secteurs dont ceux de l’agriculture, de l’énergie, des infrastructures, de la santé, de l’éducation, de la formation et de l’emploi des jeunes et de l’intégration sous régionale.

Les interventions de ce partenaire « important » du Burkina sont caractérisés essentiellement par la constitutionnalité des financements à travers l’Association internationale de développement (IDA), a poursuivi M. Nacanabo, regrettant qu’en dépit de sa place « importance » dans le partenariat de son pays, « c’est malheureusement depuis 60 ans que la Banque mondiale ne disposait pas de locaux propres à Ouagadougou pour le service tant apprécié par la majorité des bénéficiaires ».

La nouvelle Représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso, Maimouna Mbow-Fam

A ce jour, le portefeuille de la BM pour les projets et programmes s’élève à 1,200 milliards FCFA

« Si nous avons construit ce bâtiment en pleine période de crise au sortir de la pandémie et au moment où le terrorisme est présent dans le pays, c’est parce que nous croyons au Burkina Faso », a déclaré Ousmane Diagana, vice-président de la BM pour la région Afrique de l’Ouest et du Centre, laissant entendre sa « joie immense » que cette inauguration coïncide avec le soixantenaire du partenariat entre le Burkina Faso et la Banque mondiale.

Selon M. Diagana, ce nouvel édifice qui consacre sans nul doute la « qualité » du Partenariat entre la Banque mondiale et le Burkina Faso, « répond » à la volonté de l’Institution de se rapprocher davantage des populations pour mieux répondre à leurs préoccupations en vue de l’atteinte de son principal objectif qui demeure « la réduction de l’extrême pauvreté tout en plaçant l’humain au centre de son engagement avec le pays ».

Photo de famille à la fin de la cérémonie

En effet, l’appui financier de la BM s’est « considérablement accru, passant d’une enveloppe triennale de 900 millions de dollars américains, soit environ 520 milliards FCFA en 2015 à environ 2 000 millions de dollars des Etats-Unis, soit 1 300 milliards FCFA en 2018 », a-t-il révélé, ajoutant qu’à ce jour, le portefeuille des projets et programmes de son institution a atteint « un volume des engagements de 3 milliards de dollars américains et un solde disponible de plus de 2 milliards de dollars, soit 1,200 milliards FCFA ».

« Le Burkina Faso fait preuve de résilience dans plusieurs secteurs socio-économiques »

Pour répondre aux multiples défis notamment sécuritaire qui se dressent aux pays du Sahel, « une allocation supplémentaire pour la prévention et la résilience d’un montant de 650 millions de dollars des Etats-Unis a été octroyée au Burkina Faso qui en a été le premier pays bénéficiaire », a affirmé le vice-président de la Banque mondiale de l’Afrique de l’Ouest et du Centre qui a également noté qu’en plus d’être un partenaire financier, son groupe apporte au partenariat, des connaissances et échanges de bonnes pratiques, et une expertise à travers des études, des analyses sectorielles et des conseils stratégiques.

Une vue du personnel la Banque mondiale

Face à la crise sécuritaire qu’imposent des groupes armés terroristes au Burkina Faso, causant du coup une situation humanitaire difficile, « force est de constater que le Burkina Faso fait preuve de résilience dans plusieurs secteurs de la vie économique et sociale », a-t-il déclaré, insistant sur le « dynamisme » du partenariat entre la Banque mondiale et le Burkina Faso.

Un bâtiment somptueux respectant les normes écologiques

La nouvelle Représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso, Maimouna Mbow/Fam, a tenu à remercier les autorités burkinabè, à travers le Premier ministre, pour l’octroi, le 7 décembre 2012, de la parcelle d’une superficie de 5 500 m2 qui a servi à l’érection de l’édifice.

Un vue de l’immeuble de niveaux

« Le bâtiment prend en compte notre souci de préserver l’environnement avec des économies d’électricité de 330 MW, 463 m3 d’eau et 100 tonnes de dioxyde de carbone par an. Ce nouvel édifice offre, par ailleurs, une plus grande capacité d’accueil. Avec une superficie de 2 100 m2, ce bâtiment offre des bureaux et des espaces de travail à plus de 80 membres du personnel et consultant de la Banque mondiale », a détaillé madame Mbow.

La Banque mondiale espère ainsi par l’inauguration de ce joyau architectural, renforcer son efficacité dans le suivi du dialogue avec toutes les parties prenantes au développement dans toutes ses composantes, c’est-à-dire le gouvernement, les Partenaires techniques et financiers (PTF), le secteur privé, les Organisations de la société civile (OSC), etc.

Par Bernard BOUGOUM