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Burkina: la contribution de l’éducation au développement chinois enseignée aux membres de l’AEEMB

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L’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB) a organisé le samedi 11 mars 2023 à l’université Joseph Ki-Zerbo un panel sur le thème : « Le développement de l’éducation et de la technologie au Burkina : l’exemple du modèle chinois ». Selon Wang Wenzhang, chargé d’Affaires à l’ambassade de la Chine au Burkina, le pays des « Hommes intègres » doit « exploiter (ses) potentialités et valeurs » pour impulser son développement.

« Pour se développer, on n’a pas besoin d’aller en Chine. Il faut vous rassurer. La réponse à votre développement se trouve sur votre sol ici », a déclaré Wang Wenzhang, chargé d’Affaires à l’ambassade de la République populaire de Chine (RPC) au Burkina Faso. « Il faut tout faire pour exploiter vos potentialités. Il faut repartir sur vos valeurs. C’est ce qui nous différencie de vous », a ajouté le diplomate chinois pour qui le Burkina doit accorder une place de choix à la technologie dans son programme de l’éducation.

M. Wang dans sa communication a soutenu que le développement chinois s’appuie sur des valeurs à savoir « la vision ou les aspirations » incarnées et défendues par les leaders de son pays, « la solidarité, le patriotisme », entre autres. Pour lui, la fuite des cerveaux constitue également un frein au développement du Burkina.

Une vue des participants au panel de l’AEEMB

C’est la raison pour laquelle il a estimé que dès l’éducation, toutes ces problématiques, c’est-à-dire la perte des valeurs burkinabè, mises en alchimie avec une part belle accordée à la technologie dans l’enseignement, doivent être bien réfléchies afin que cela puisse être enseigner aux élèves et étudiants selon la vision du développement tracée par les aux autorités.

Pour le Professeur Alkassoum Maïga, le sous-développement du Burkina Faso ainsi que certains pays de la sous-région est en grande partie liée à « l’éducation héritée du système occidental qui n’a pas intégrée (les) valeurs » du pays. Si fait que la jeunesse actuelle a perdu des valeurs comme « l’intégrité, la solidarité, la tolérance, la bravoure, le respect des ainés, etc ».

C’est pourquoi, il a appelé, les nouvelles autorités de la Transition qui ont rompu certains accords militaires de coopération avec la France, a poussé la réflexion loin pour interroger les ressorts de l’éducation afin de véritablement commencer le développement endogène du Burkina Faso. « Nous, notre problème, c’est que le modèle qu’on utilise pour éduquer nos enfants, c’est le modèle hérité de notre rencontre avec la France. On n’a pas dans le dispositif, les éléments censés faire de vous des Burkinabè modèle », a-t-il soutenu.

« Quels sont les acteurs qui sont concernés par l’éducation ? Quels sont les moyens mis en œuvre pour l’éducation de nos enfants ? Est-ce que nous avons éduqué nos enfants pour qu’ils aient l’amour de leur pays ? Quand on se pose autant de question et on voit manifestement ce qui se passe, on est tenté de dire qu’on a échoué sur ce point », a regretté le Pr Alkassoum Maïga, ex-ministre de l’enseignement supérieur.

L’imam de l’AEEMB et du Centre d’Etude, de Recherches et de Formation sur l’Islam (CERFI), Ismaël Tiendrébéogo, a recommandé aux membres de l’AEEMB à « apprendre la langue des autres » pour être « à l’abri de leurs méfaits » comme l’enseignent les livres saints, notamment le Coran. « Tous les peuples de la terre sont dépositaires de la sagesse divine », a soutenu l’imam Tiendrébéogo.

« Nous avons à faire le pas vers tous les peuples qui existent pour apprendre d’eux et nous inspirer de ce qu’ils font et surtout pour améliorer les rapports entre les groupes humains », a-t-il poursuivi, soulignant l’importance de la science et de la connaissance dans l’éducation. « Le meilleur cadeau qu’un parent puisse faire à son enfant, c’est de lui donner une bonne éducation. Au-delà des immeubles et des comptes en banque, c’est le cadeau que l’islam a consenti comme étant le meilleur », a-t-il appuyé.

Par Bernard BOUGOUM