Accueil Société Burkina: l’appareil d’échographie du centre médical de Batié a disparu

Burkina: l’appareil d’échographie du centre médical de Batié a disparu

0
Echographe (Photo Sidwaya)

L’appareil d’échographie du Centre médical avec antenne chirurgical (CMA) de Batié, une province située au Sud-Ouest du Burkina, a disparu, obligeant les femmes à parcourir des centaines de kilomètres pour leurs besoins d’examens avec tous les risques possibles sur la mère et le fœtus.  Le centre de santé a été doté du matériel en 2008, à Batié, qui  fait frontière avec le Ghana et la Côte d’Ivoire, rapporte le quotidien d’Etat, Sidwaya.

D’un coût estimé à huit millions francs CFA, le matériel a été livré par l’ancienne direction générale des infrastructures d’équipements et de la maintenance (DEGIEM). Après sa réception, le matériel a été installé dans la salle de consultation des médecins, dans le bâtiment abritant le bloc opératoire, précise le journal.

Selon Sidwaya, le personnel de santé de la province voit dans cette absence inexpliquée un détournement. « Aucune effraction n’a été constatée sur le bâtiment. Ce qui a le plus étonné le personnel est que la porte était restée fermée après le forfait », argue l’attaché de santé en chirurgie, Poussibi Kaboré, chargé de la formation syndicale du SYNTSHA, le plus grand syndicat de la santé au Burkina, au moment des faits.

Pour le syndicat, Batié étant une petite localité, très peu de gens connaissent l’appareil et son utilité. M. Kaboré est formel : « S’il y a des gens à interroger, c’est d’abord les détenteurs des clés que sont le MCD et son adjoint ». La non-ouverture d’une enquête juste après la disparition de la machine conforte la position des Batiélais, poursuit l’organe.

Poussibi Kaboré a surtout reproché au MCD (Médecin-chef de district) de s’être limité à la simple déclaration de perte. « J’ai saisi la Police et la Gendarmerie pour les informer de la situation. N’étant pas un spécialiste du domaine, il leur appartenait de m’indiquer la conduite à tenir », a rétorqué Dr Emmanuel Nikiéma à ses accusateurs.

Concernant la déclaration de perte, après plusieurs passages à la police et à la gendarmerie, nos confrères disent n’avoir trouvé aucune trace du dossier dans leurs registres. C’est seulement un bout de papier portant la mention du commissaire de police sous le n°990 du 10 octobre 2011 que détenait la secrétaire du MCD qui leur a été présenté.

« L’affaire peut être toujours d’actualité, mais la simple déclaration de perte ne met pas systématiquement la police judiciaire en mouvement », déclare l’actuel chef de brigade de la gendarmerie de Batié, Idrissa Ouoba, rapporte Sidwaya qui note que les populations de Batié sont révoltées face à cette intenable situation qu’elles vivent et envisageraient de prendre les choses en main si rien n’est fait pour soulager leur peine.

Par Bernard BOUGOUM