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Burkina: l’appel de Manéga pour le vivre-ensemble

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Plus de 100 signataires ont lancé, ce samedi 15 juin 2019 à Manéga, localité située à une cinquantaine de kilomètres de Ouagadougou (région du Plateau-Central), un appel pour la cohésion et le vivre-ensemble au Burkina Faso. La cérémonie s’est déroulée sur la Dalle africaine sacrée du Quart monde du Musée de Manéga du célèbre homme de culture et avocat burkinabè Me Frédéric Titinga Pacéré.

« Les terroristes sont parvenus à opposer des ethnies entre elles dont Yirgou est la triste illustration, suivie d’autres conflits ethniques fratricides en des endroits du pays. Laissant l’image d’une unité nationale, jadis exemplaire, écorchée et saignante. Les citoyens, quelle que soit leur foi religieuse, ont tous droit à vivre ensemble paisiblement ». C’est ainsi que Boureima Zongo a campé le décors, lui qui a lu la déclaration.

Les signataires de l’Appel de Manéga, animés par l’ambition de vouloir transcender les contradictions puériles et subjectives, ont décidé dans l’intérêt commun de rétablir les fondamentaux idéologiques communs, en constituant un leadership déclencheur exemplaire, a signifié M. Zongo, affirmant que c’est pourquoi, « ils lancent le présent cri de ralliement et pour restaurer les héritages qui ont fondé la fière Volta et jusque-là perpétués par le pugnace Burkina Faso ».

Selon le porte-parole du comité de pilotage de l’Appel de Manéga, Lookman Sawadogo, leur action vise « à anticiper sur les dangers du vivre-ensemble, en appelant les Burkinabè dans leur ensemble à se dire qu’il y a danger et qu’il faut en prendre conscience, et rechercher les ressources nécessaires pour y faire face ».

« Nous avons voulu que cet appel soit porté par l’ensemble des forces vives du pays » et le lieu du lancement, c’est-à-dire, la Dalle africaine sacrée du Quart monde, « renferme une symbolique du point de vue des droits de l’homme parce qu’elle pose la problématique de la misère dans le monde », a justifié M. Sawadogo.

Pour le choix des personnalités désignées, « comme tout choix, il est arbitraire », a reconnu Lookman Sawadogo, expliquant que le comité « a essayé de prendre des personnalités qui impactent leur milieu, qui sont des modèles dans leur domaine et qui impactent aussi la société ».

« Je me suis toujours engagé pour la paix dans le pays et nous avons toujours prôné cette valeur qui fait partie de notre devise: paix, liberté et justice », a soutenu le président du parti de l’ADF/RDA, Me Gilbert Noël Ouédraogo, l’un des signataires de l’Appel de Manéga. C’est la raison pour laquelle il a accepté d’être signataire parce que « c’est la chose la plus urgente que nous avons à faire dans notre pays ».

Selon Me Ouédraogo, « il faut que (les Burkinabè) acceptent regarder (leurs) problèmes en face, acceptent de (se) parler et créer les conditions pour recoudre le tissu social et c’est maintenant qu’il faut le faire, sinon ça risque d’être tard ».

« Au nom des devanciers, des pères fondateurs, des mères aux larmes intarissables et des enfants aux yeux hagards devant les crimes horribles perpétrés contre leurs frêles consciences, leurs corps et leur avenir », les signataires interpellent tous les Burkinabè au devoir patriotique et nationaliste de mobilisation pour ensemble conjurer le mauvais sort.

Les signataires demandent au président du Faso, Roch Kaboré, garant de l’unité nationale de par ses prérogatives constitutionnelles de « s’investir dans le dialogue et le consensus pour une concorde nationale salvatrice ».

Les signataires sont, entre autres, Me Frédéric Titinga Pacéré, Monseigneur Anselme Titiama Sanon, Naba Sigri de Saponé, Zéphirin Diabré, Kadré Désiré Ouédraogo, Tahirou Barry, Eddie Komboïgo, Me Noël Gilbert Ouédraogo, Ousséni Tamboura, Imam Ismaël Tiendrébéogo, Rosalie Bassolé, Aminata Rashow et Harouna Dabré (Lengha fils).

Les signataires s’engagent collectivement et individuellement à être les ambassadeurs auprès des citoyens, tout comme des autorités et toutes les bonnes volontés de cette croisade pour l’unité nationale, le vivre-ensemble, la concorde et le consensus national.

Le maître de ce lieu sacré et symbolique ayant accueilli le lancement de l’événement, Me Titinga Pacéré, s’est dit honoré par le comité qui l’a entièrement impliqué à cette initiative « salutaire ». Il a adressé un document en guise de recommandation aux initiateurs de l’appel qui le communiqueront à l’opinion.

Par Bernard BOUGOUM