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Burkina: l’audit de la défense et de la sécurité en cours de lancement

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Le président du MPSR qui fait office de chef suprême des Armées s'adressant aux troupe, lors d'une sortie de terrain (Ph. AIB)

Le contrôleur général d’Etat de l’Autorité supérieure de Contrôle d’État et de Lutte contre la Corruption au Burkina Faso (ASCE-LC), Philippe Néri Kouthon Nion, a annoncé, le lundi 11 avril 2022 face à la presse à Ouagadougou, que l’audit des ministères de la Défense et de la Sécurité sera lancé «très prochainement».

«Les travaux préparatoires de l’audit du ministère de la Défense et de la Sécurité débutés depuis le 24 mars 2022 ont été achevés le vendredi dernier (8 avril 2022)», a informé le contrôleur général d’Etat, Philippe Néri Kouthon Nion, annonçant l’audit de ces ministères qui est très attendu par l’opinion.

La phase de préparation du processus d’audit de ces départements ayant pris fin, l’ASCE-LC s’apprête avec ses «équipes à envisager le travail sur le terrain», selon M. Nion. Il a soutenu que ce sont les «travaux de préparations (qui) conditionnent la réussite des missions sur le terrain».

Il a affirmé que pour les travaux préparatoires de l’audit dans ces départements, l’ASEC-LC n’a pas rencontré de difficulté, soulignant qu’ils ont la «garantie de la hiérarchie militaire d’accompagner» sa structure dans ces audits. «Pour l’instant, nous attendons d’être sur le terrain, si des difficultés sont rencontrées nous saisirons donc qui de droit pour les lever comme la promesse a été faite», a-t-il laissé entendre.

Une première vague d’audits en cours

Le 1er avril 2022, le chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba avait informé du lancement d’audits. Ces audits lancés constituent la première vague qui concerne «trois institutions de la République (présidence du Faso, Primature et l’Assemblée nationale), six ministères (Sports, Infrastructures, Fonction publique, Mines et Carrières, Urbanisme et Finances)», a déclaré le contrôleur général d’Etat.

Cette première vague d’audits qui ne concerne pas les départements de la Défense et de la Sécurité, va mobiliser environ 120 auditeurs constitués des 23 contrôleurs d’Etat que compte l’ASCE-LC et des inspecteurs techniques des ministères. Elle portera sur la gouvernance, le contrôle des marchés publics, le contrôle du carburant et lubrifiant, les frais de mission à l’intérieur et à l’extérieur du pays, les frais de voyage, les rétributions (groupe de travail, formation et manifestations à caractère officiel), les comptes de dépôt, les régies d’avances, les dons divers au bénéfice de certaines personnes.

Contrôleur général d’Etat Philippe Néri Kouthon Nion

Les audits commandés par le lieutenant-colonel Damiba concernent en tout plus d’une centaine de structures publiques, notamment des ministères et institutions, des sociétés d’Etat, de fonds nationaux de financement, des établissements publics de l’Etat, de collectivités territoriales.

Pour le contrôleur général d’Etat Philippe Néri Kouthon Nion, «l’audit par principe ne s’adresse pas aux personnes mais au processus, au système de contrôle interne, au dispositif de gestion des risques, à la gouvernance», entre autres. Il a soutenu que le but pour eux «c’est d’identifier s’il y a des points forts, des points faibles, des dysfonctionnements, les causes y relatives et à partir de ces constats, identifier les bonnes pratiques à suggérer ou des recommandations d’amélioration».

Le 24 janvier 2022, des militaires burkinabè ont renversé le pouvoir de Roch Kaboré, justifiant leur action par la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso. Avant son renversement, M. Kaboré avait commandité des enquêtes sur l’attaque d’Inata (Sahel) dont le contenu du rapport est méconnu jusque-là par le peuple burkinabè. Il avait aussi annoncé une opération main propre qu’il n’a pas pu mettre en œuvre avant le coup d’Etat.

Par Daouda ZONGO