Accueil A la une Ramadan 2022: ce qui annule le jeûne

Ramadan 2022: ce qui annule le jeûne

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Imam Khalid Ilboudo

Dans la chronique du jour, l’imam du Cercle d’Etudes, de Recherches et de Formation islamiques (CERFI) et de l’Association des Elèves et Etudiants musulmans au Burkina (AEEMB), Khalid Ilboudo, rappelle les faits et gestes qui annulent le jeûne.

Allah le Très Haut a institué le jeûne sur la base de la sagesse la plus parfaite. Il a donné au jeûneur l’ordre de jeûner modérément afin d’éviter que le jeûne ne lui porte préjudice et de ne pas faire ce qui est contraire au jeûne.

Les facteurs de nullité du jeûne sont de deux catégories : les facteurs liés à l’évacuation et ceux liés à l’entrée.

Les facteurs liés à l’évacuation ou à la sortie sont : le coït, le vomissement, les règles menstruelles, l’écoulement du sang. Ces facteurs affaiblissent le corps et rendent le jeûne difficile pour le fidèle et au pire lui porte préjudice.

Les facteurs liés à l’entrée sont le fait de manger et de boire et de tout ce qui est assimilable à cela, comme le fait de fumer. Au contraire des premiers, ces facteurs renforcent l’instinct et annulent les bienfaits de la privation et de la sobriété.

L’’essentiel des facteurs de nullité du jeûne est résumée dans ce verset coranique: « On vous a permis, la nuit du jeûne, d’ avoir des rapports avec vos femmes; elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles. Allah sait que vous aviez clandestinement des rapports avec vos femmes. Il vous a pardonné et vous a graciés. Cohabitez donc avec elles, maintenant, et cherchez ce qu’Allah a prescrit en votre faveur ; mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu’à la nuit. Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées. Voilà les lois d’Allah ; ne vous en approchez donc pas (pour les transgresser). (Coran, 2: 187).

A la lumière de ce verset, il est interdit au jeûneur de manger, de boire, de fumer et d’avoir des rapports intimes du lever au coucher du soleil. Ainsi donc, faire un de ces actes annule le jeûne et nécessite une réparation.

La réparation consiste pour ce qui concerne l’infraction du manger et boire à jeûner ce jour annulé en compensation après le ramadan.

Quant à la faute de la relation intime, le fautif devra en plus du jour annulé, faire une expiation qui consiste soit à nourrir soixante indigents, soit libérer un captif ou à jeûner deux mois successifs.

La survenue des règles chez la femme annule le jeûne et elle compense par un nombre égal de jours en dehors du mois de ramadan.

Quant au vomissement, s’il est provoqué, il rompt le jeûne. S’il survient de façon involontaire, le jeûne est valide tant que le jeûner n’a pas ravalé quelque chose de vomi.

Le jeûneur peut prélever son sang pour un examen, mais la sortie du sang en quantité importante rompt le jeûne en ce sens qu’il affaiblit la personne. C’est le cas du don de sang ou l’hémorragie qui occasionne un écoulement important.

Tels sont les facteurs qui rompent de façon franche le jeûne et qui nécessitent une compensation ou une expiation.

Cependant, d’autres actes sans rompre le jeûne en diminuent drastiquement la valeur. Ce sont les actes liés au non contrôle de nos sens.

Le jeûneur qui passe son temps devant la télé peut être de scènes qui agressent son intimité et il est à mentionner que l’écoulement spermatique suite à la masturbation ou  toute autre excitation volontaire rompt le jeûne, au contraire de la pollution survenue au cours du sommeil dans la journée.

Il est de même des actes liés au commérage, à l’entretien de la rumeur, de la polémique, des propos mensongers ou querelles. Le hadith dit ceci : « « Quand l’un de vous jeûne, qu’il s’abstienne de dire des choses obscènes et d’élever la voix. Si quelqu’un l’insulte ou le provoque au combat, qu’il se contente de dire : “ Je suis en état de jeûne ”… »

Au-delà de la simple interdiction de boire et de manger, le jeûne est une discipline qui intéresse l’entièreté du corps humain et qui doit permettre au croyant de prendre le contrôle de ses instincts naturels.