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Burkina: le nouveau bureau du patronat présent dans les locaux des syndicats

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Photo de famille

Le nouveau bureau du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) dirigé par Apollinaire Timpiga Compaoré, a effectué ce jeudi 12 septembre 2019, une visite de courtoisie aux organisations syndicales, en vue de prendre langue avec ses responsables. Les deux entités ont convenu de se rencontrer les jours à venir pour poser les préoccupations et réfléchir ensemble pour essayer de trouver des solutions pour soulager notamment le secteur privé.

Les organisations des travailleurs sont des partenaires des organisations patronales. C’est pourquoi, l’équipe de Apollinaire Compaoré ayant pris les commandes du patronat le 14 décembre 2018 est venu voir les représentants des syndicats pour présenter le nouveau bureau et demander que les deux structures puissent s’asseoir à l’avenir pour poser les problèmes. « Nous sommes venus voir les syndicats qui sont nos partenaires pour qu’on puisse se comprendre et discuter positivement pour aboutir à des attentes pour le bien du pays », a affirmé à l’issue de la rencontre, le patron des patrons burkinabè, Apollinaire Compaoré qui souhaite un « un climat apaisé » dans le pays.

« Nous avons besoin aujourd’hui de nous parler que de se regarder en chien de faïence. On a les mêmes intérêts, les mêmes contraintes, nous faisons partie du même pays et l’objectif aujourd’hui c’est de créer les conditions pour laisser un monde prospère à notre jeunesse », a enchaîné le premier vice-président du CNPB, Seydou Diakité qui a laissé entendre que le patronat est disposé à avoir des rencontres à l’avenir avec les syndicats sur « les questions qui se posent au monde du travail parce que nous avons besoin d’un climat social apaisé et rien que pour cela il faut qu’on se parle ».

C’est une première que le premier responsable du CNPB se déplace avec toute une équipe à l’endroit des syndicats, a salué le président du mois des syndicats, Bassolma Bazié qui a signifié sa reconnaissance à M. Compaoré et son équipe. « Nous saluons cet esprit d’ouverture, cette disponibilité. Cette visite de courtoisie nous rassure que le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) est doté d’un esprit d’ouverture et d’échange sur un certain nombre de préoccupations qui nous assaillent », a dit M. Bazié.

Une vue des membres du patronat à la réunion

Les syndicats ont, dans ce sens, égrené un chapelet de préoccupations dont les plus cruciales sont le Code du travail et l’Impôt unique du Traitement sur le Salaire (IUTS) dans le privé. « Certains écueils entre nous (syndicat et patronat) sont dans la majeure partie du temps provoqués par les hommes politiques qui gèrent la gouvernance dans la mesure où par moment il y a des consensus entre nous, mais c’est désagréablement que nous apprenions par la suite quand ça rentre dans les couloirs politiques puisque ça ressort avec d’autres versions », a indiqué Bassolma Bazié, poursuivant que « vous savez que notre pays a mal en sa cohésion sociale, en sa gouvernance politique et économique, mais tout ça c’est lié au fait que la question du dialogue social qui est prononcé sur les bouts des lèvres manque de sa quintessence, du sérieux des acteurs, du respect de la parole donnée et de la mise en œuvre des engagements pris » par les autorités politiques.

C’est pourquoi, les organisations syndicales estiment qu’avec de telles rencontres d’autres en perspectives, c’est qu’il y a des lueurs d’espoirs.

Connu pour son franc-parler, Bassolma Bazié, secrétaire général de la Confédération générale des Travailleurs du Burkina (CGT-B) a signifié que « la paix que nous souhaitons tous, de tous nos vœux est une conséquence qui découle de la justice sociale. Donc au niveau syndical, politique et économique, à tous les niveaux si chacun est un acteur de la justice sociale, à rétablir l’autre dans ses droits, il n’y a pas de raisons qu’il y ait de mécontentements».

Mais si on ferme l’œil là-dessus, prévient-il, « nous créons tous de façon volontaire ou involontaire le terreau fertile à ce que des désœuvrés pullulent pour permettre à des terroristes de faire des recrutements pour attaquer notre pays dans tous ses secteurs ».

Par Bernard BOUGOUM