Accueil Economie Burkina: l’entrepreneuriat communautaire comme levier de lutte contre le terrorisme

Burkina: l’entrepreneuriat communautaire comme levier de lutte contre le terrorisme

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Le président de la Transition burkinabè a lancé le programme de l’entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire pour un développement endogène et inclusif, ce lundi 12 juin 2023 dans la salle de conférence de Ouaga 2000. « Cette initiative est un levier pour lutter contre le terrorisme », a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré qui a appelé les Burkinabè à adhérer massivement au programme à l’issue de sa souscription symbolique.

Le chef de l’Etat burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré a déclaré, ce lundi, ouverte les souscriptions pour le financement du nouveau programme basé sur l’épargne populaire.  

Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, souscrivant symboliquement au programme

« Le modèle économique qui nous a été imposé depuis quelques décennies ne produit pas ses fruits. Nos pays ont passé le temps à s’endetter et ne peuvent plus financer pour investir dans des domaines clés. Au point qu’aujourd’hui, nous prenons des prêts pour rembourser des prêts », a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré qui a lancé un appel à tous les Burkinabè qu’ils soient sur le territoire national ou de la diaspora pour souscrire massivement à ce projet.

« Les souscriptions massives permettront aux populations burkinabè de créer des entreprises » et de se les « approprier », a ajouté le chef de l’Etat, pour qui, « cette initiative est un levier pour lutter contre le terrorisme ». « Tant que les jeunes ne seront pas employés, tant qu’ils seront désœuvrés, ils seront soumis à toute tentations d’aller vers la facilité et cela peut entrainer le grand banditisme et le terrorisme que nous connaissons. Il s’agit donc pour nous de pouvoir employer le maximum de jeunes dans la production, la transformation et la commercialisation », a-t-il soutenu.

Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective (MEFP), Aboubakar Nacanabo

Le gouvernement de la transition a créé l’Agence pour la Promotion de l’Entrepreneuriat Communautaire (APEC) pour répondre à la pauvreté galopante et au chômage des jeunes. Elle a pour objectifs de promouvoir l’entreprise communautaire dont le seul promoteur est le peuple burkinabè. « Nous croyons fermement que cette approche axée sur l’entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire est une alternative solide et efficace pour relever les défis économiques, sociaux et politiques auxquels nous sommes confrontrés », a laissé entendre le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Dr Aboubakar Nacanabo.

A l’entendre, les objectifs de ce lancement sont doubles car la cérémonie qui a eu pour thème: « L’actionnariat populaire pour un développement endogène et inclusif », va d’une part, mobiliser les partenaires nationaux et internationaux de l’Etat autour de l’APEC afin de garantir le succès de ce programme novateur, et, d’autre part, susciter l’adhésion de chacun des Burkinabè à cette initiative. « Nous avons la conviction que la mobilisation collective sera la clé de notre réussite », a lancé le ministre Nacanabo.

Le directeur général de l’Agence pour la Promotion de l’Entrepreneuriat Communautaire (APEC), Karim Traoré

Depuis l’avènement des Programmes d’ajustement structurel (PAS), les économies africaines, notamment burkinabè, se sont déstructurées, obligeant les pays africains à s’aligner sur des modèles économiques qui ne tiennent pas compte de leurs réalités. Le secteur public s’est ainsi vu attribué comme rôle dans l’économie, la création d’un environnement favorable à l’éclosion du secteur privé.

L’APEC a pour mission de mettre en place les outils afin d’assurer la mobilisation de l’épargne populaire pour le financement participatif des entreprises communautaires par actionnariat populaire dans des secteurs d’activités économiques stratégiques du Burkina Faso que sont l’agriculture, l’industrie, l’élevage, les textiles et les mines.

Selon le directeur général de l’APEC, Karim Traoré, la vision de l’entrepreneuriat communautaire se fonde essentiellement sur trois piliers que sont « le développement endogène, le développement inclusif et la conquête de notre souveraineté économique ».

Le PCA de la Société Coopérative avec Conseil d’Administration Bâtir l’Avenir (SCOOP-CA-BA), Aziz Nignan

Pour l’atteinte des objectifs de l’APEC, le gouvernement de la Transition a fait appel à l’expertise d’un partenaire technique qu’est la Société Coopérative avec Conseil d’Administration Bâtir l’Avenir (SCOOP-CA/BA) qui réalise une initiative communautaire dénommée SOFATO (Société Faso Tomate).

La SOFATO est « une unité de production, de transformation et de commercialisation de tomate », a indiqué son premier responsable Aziz Nignan, expliquant que le nouveau programme porté par l’APEC, est « un modèle de solidarité constructive » qui nous donne « un grand espoir » aux Burkinabè qu’ils peuvent s’unir pour bâtir leur chère nation.

Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré

« A travers cette initiative, les autorités de la Transition sonnent la mobilisation de l’ensemble de la population burkinabè pour la création d’emplois à grande échelle, de la richesse et de l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire à l’épargne populaire pour la mise en place d’entreprises communautaires », a fait noter M. Nignan. 

Le premier responsable de la structure partenaire technique du nouveau programme de l’APEC a lancé un appel à tous les Burkinabè de se doter d’un numéro souscripteur, symbole d’engagement pour le développement endogène et inclusif.

Par Bernard BOUGOUM