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Burkina: les «professeurs Kogl-Wéogo» en ordre de bataille

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Une vue des participants à l'AG des professeurs PEJEN

Les professeurs recrutés au titre du Programme emplois jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN), ont tenu ce lundi soir, une Assemblée générale (AG) en vue de «dénoncer le silence» des autorités sur leur situation, alors que le contrat de la première promotion prend fin ce 30 septembre 2019. Cette rencontre qui a réuni toutes les trois promotions (environ 5 000 enseignants) concernés selon ses organisateurs, va permettre aux enseignants appelés avec dédain, «professeurs Kogl-Wéogo», d’interpeller le gouvernement sur leur situation qui «n’est pas claire».

Plusieurs dizaines de personnes ont pris d’assaut la grande salle de la Bourse du Travail de Ouagadougou ce lundi pour protester contre ce qu’ils appellent de la «trahison», en réaction aux mesures que veut prendre le gouvernement pour les intégrer après qu’ils aient fini leur contrat de trois ans ayant consisté à aller sur le terrain et de façon pratique enseigner les scolaires (sixième jusqu’en terminale) contre un salaire de 100 000 FCFA par mois.

Pierre Larba Tindano, SG de la coordination des professeurs du PEJEN

Ces professeurs trouvent que les termes de fin du contrat de ce programme dont le but serait de résorber le taux de chômage des diplômés, ne sont pas clairs vu que le gouvernement veut les soumettre à un test d’intégration. Pour les enseignants, cette mesure est «exclusive et ne respecte» pas le contrat. Ils estiment que ceux qui ont fait leur travail avec « sérieux » pendant les trois ans sur le terrain, en plus de prouver leur volonté ont souffert le martyre sur le terrain, et cela «est plus qu’un test» pour qu’on les intègre sans une autre forme de test. C’est au total «1 520 qui sont concernés par le test d’intégration en vue», a indiqué le secrétaire général de la Coordination des professeurs PEJEN, Pierre Larba Tindano, notant que c’est «environ 5 000 personnes» qui sont concernées pour les trois promotions (2016, 2017 et 2018).

«Cette rencontre concerne (d’ailleurs) toute les trois promotions PEJEN», a poursuivi M. Tindano, signifiant que cette rencontre vise à dénoncer «le silence de mort des autorités» sur leur situation. «Jusqu’à présent, il n’y a pas une décision claire sur cette affaire d’intégration. On ne sait même pas sur quoi on va nous soumettre ou sur quoi ou quel barème on va être évalués. Rien n’a été dit clairement», s’est-il plaint.

Les responsables de la coordination du PEJEN

Au terme de cette AG, les enseignants verront, ont-ils dit, quelle «attitude adopter ou quelle démarche suivre pour faire entendre» leur cri du cœur. «Nos trois ans finissent aujourd’hui et donc nous nous inquiétons. Où vont-ils nous amener à cette orée de rentrée, nous n’en savons rien. Nos élèves comme nos directeurs nous appellent de toutes parts et nous-mêmes ne savons pas sur quel pied danser». Une chose est certaine, actuellement ils sont «inquiets sur leur sort et ne savent plus à quel saint se vouer».

Mais Pierre Larba Tindano a mis du bémol à la déclaration des enseignants en affirmant qu’ils ne sont « pas contre le test d’intégration pour être contre ». Ils sont plutôt contre une « intégration exclusive visant certaines têtes », a-t-il conclu.

Par Bernard BOUGOUM