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Burkina/Lutte antiterroriste: 639 nouveaux policiers prêts pour le combat

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Port des épaulettes

639 élèves de la 50è promotion de l’Ecole nationale de police (ENP) sont désormais prêts à renforcer les rangs des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) qui luttent pour la sécurité des personnes et des biens, ainsi que pour garder intacte l’intégrité du territoire national. Leur sortie de promotion a eu le vendredi 23 juillet 2021, à Ouagadougou, sous le thème: «La formation du policier à l’aune de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale». Cette sortie a été marquée, entre autres, par des discours, des démonstrations d’interventions, des défilés des troupes et du port des épaulettes, devant d’éminentes personnalités et une foule massive qui ne voulait sous aucun prétexte rater le spectacle.

Baptisée «union sacrée», la 50è promotion des élèves policiers a été invitée à incarner les valeurs républicaines des Hommes de tenue, notamment la discipline, l’abnégation, le dévouement et l’esprit de sacrifice pour mener à bien la mission de sécurisation des populations et de leurs biens.

Plusieurs mois durant, les promus du jour ont travaillé à s’instruire, à acquérir des compétences techniques et des valeurs morales, à devenir des policiers et surtout des Hommes meilleurs pour servir les vaillantes populations éprouvées depuis janvier 2016.

Une parade des élèves sortants

«Ils ont été parfois à la peine, livrés au stress et au doute, c’est vrai. Mais enfin, les voilà ce matin au bout de leur peine, auréolés de toutes les marques d’attention», a affirmé le ministre de la Sécurité, Maxime Koné, pour qui, ce jour solennel où ils sont portés en triomphe devant les hautes autorités du pays et leurs familles notamment, «ne saurait faire oublier les pesants jours de deuil et toutes les victimes de l’insécurité qui sévit dans certaines régions» du pays. «Nous avons encore en mémoire les morts de Solhan, la perte tragique des 11 policiers et des deux militaires sur l’axe Barsalgho-Foubé, dans le Centre-nord du pays», a-t-il rappelé en demandant à l’assistance d’observer une minute de silence en leur mémoire.

Convaincu du fait que la qualité de la formation du policier est l’un des leviers de la transformation du secteur de la sécurité, le ministre Koné a laissé entendre qu’il mettra «tout en œuvre pour qu’elle produise des femmes et des hommes qui seront de grands artisans du vivre-ensemble» au Burkina Faso. «Mon département s’active déjà, et depuis quelques mois, à opérationnaliser le nouveau statut d’établissement publics de l’Etat à caractère administratif des écoles de police. Cette décision gouvernementale vise à assurer une autonomie administrative et financière dans la gestion des écoles, gage d’un meilleur fonctionnement», a-t-il soutenu.

Une photo de famille avec les majors de la promotion. Les ministres Maxime Koné, en boubou en blanc et Zéphirin Diabré(à droite, 1er plan)

A la 50e promotion qui, très bientôt sera sur le terrain, il leur a demandé d’être des « boucliers de la veuve et de l’orphelin, le parapluie du sans abri, de combattre l’injuste, respecter la loi et l’ordre. « Soyez disciplinés comme vous l’avez toujours appris. La discipline est la force principale des Hommes de tenue. Bannissez la corruption ! Continuez à vous former », a invité le premier responsable du département chargé de la sécurité des Burkinabè et des personnes vivant au Burkina Faso.

« Un policier devient un danger pour les citoyens quand il devient esclave de l’argent »

Le parrain de cette sortie de promotion, Zéphirin Diabré, ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, a signifié à ses filleuls que « votre métier exige de vous dévouement, abnégation, patriotisme et esprit de sacrifice ». Pour M. Diabré, ce sont des vertus que les élèves policiers sortants doivent « accepter de porter » depuis qu’ils « ont choisi de donner (leur) vie pour la sécurité des autres ». Et ce choix, a-t-il ajouté, « c’est vous qui l’avez librement fait. Vous devez donc vous assumer », a martelé l’ex-leader de l’opposition burkinabè.

Le directeur général de l’Ecole nationale de Police (ENP), Sié Tiéfi Dabiré, commissaire divisionnaire de Police

« Eviter radicalement cette fâcheuse tendance que l’on observe dans beaucoup de corps professionnels de notre pays, où certains se comportent comme si le métier qu’ils exercent leur a été imposé », a conseillé le parrain de la 50e promotion « Union sacrée » qui a dit que « dans une société gangrénée par le cancer de l’argent facile, les nouveaux policiers ont « l’impérieux devoir » de rester sur le sentier de l’intégrité. « Un policier devient un danger pour les citoyens quand il devient esclave de l’argent et commence à monnayer son service au plus offrant », a-t-il averti.

Face au péril terroriste qui s’est invité au Burkina Faso avec ses multiples victimes, la mission des élèves de la 50e promotion de l’ENP, prend une nouvelle dimension. « Elle passe du simple au complexe. Du prévisible à l’imprévisible. Du connu à l’inconnu », a dit Zéphirin Diabré qui a encouragé ses filleuls « à puiser dans (leur) attachement à la cause de la patrie, les ressources nouvelles dont (ils) auront forcément besoin, pour être en phase avec le nouvel environnement sécuritaire ».

« Cette cinquantième promotion est de qualité »

Le Commissaire divisionnaire de Police, Sié Tiéfi Dabiré, directeur de l‘Ecole nationale de Police (ENP), a affirmé que ces 639 élèves sortants « sont désormais aptes en termes de savoir, savoir-être et de savoir-faire policier à servir dans leurs domaines de compétences respectives ». « Cette cinquantième promotion est de qualité », a-t-il lancé du haut de son pupitre, au vu de l’effectif de cette promotion qui est moins élevé par rapport aux précédentes où on enregistrait plus de deux mille élèves policiers sortants.

Après trois mois de formation militaire de base, cette promotion 2019-2020, était « initialement constitué de 450 élèves sous-officiers de la Police nationale et de 186 élèves de la police municipale dont 141 agents, 40 assistants et 5 élèves contrôleurs », a précisé le commissaire Dabiré, poursuivant qu’à cette promotion initiale se sont ajoutés « trois élèves sous-officiers de la police nationale de la 49e promotion ayant fait l’objet de redoublement. D’où un effectif de 453 élèves sous-officiers de la Police nationale sortant avec 186 de la Police municipale ».

Le délégué général de la 50e promotion des élèves policiers

Le premier responsable de l’ENP, Sié Tiéfi Dabiré a invité les élèves à une « intégrité sans faille et à un engagement patriotique » ». Chers élèves, je vous exhorte également à être des acteurs de paix, à rester disciplinés, loyaux, courtois, professionnels dans vos missions futures. Ayez toujours le moral haut », a-t-il appuyé.

Des élèves policiers « plus déterminés » à garantir la sécurité des personnes et des biens

La cinquantième promotion par la voix de son porte-parole, Emmanuel Daïla, a affirmé qu’elle s’engage avec dévouement à remplir sa mission notamment dans le combat contre le terrorisme.

« Depuis un certain temps notre pays fait face à une situation sécuritaire dégradante due au terrorisme. En tant qu’agent de sécurité, nous devons d’être plus déterminés afin de pouvoir garantir la sécurité des personnes et de leurs biens et permettre au Burkinabè de vivre dans la paix », a réitéré M. Daïla qui a déclaré que lui et ses camarades prennent « l’engagement qu’ils ne reculeront jamais devant l’appel du devoir et promettent contribuer efficacement à relever le défi sécuritaire avec honneur et détermination dans le professionnalisme ».

La cérémonie s’est terminée par le port des épaulettes, des démonstrations de neutralisation de délinquants, des parades et une plantation d’arbres au sein de l’école, sise à Gounghin, au Centre-ouest de la capitale burkinabè.

Par Bernard BOUGOUM