Accueil Politique Burkina: Roch Kaboré investi président du Faso pour un second quinquennat

Burkina: Roch Kaboré investi président du Faso pour un second quinquennat

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Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré lors de sa prestation de serment (Ph. d'archives)

Le candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré, réélu le 22 novembre 2020, a été investi ce lundi 28 décembre, président du Faso, pour un deuxième quinquennat. Audience solennelle de prestation de serment devant les membres du Conseil constitutionnel, remise des insignes de grand maître des Ordres burkinabè, chant de l’hymne national, discours officiel, félicitations des chefs d’Etat présents et prise des photos de famille, ont été les temps forts de cette cérémonie solennelle retransmise sur la chaîne nationale.

Le Covid-19 a marqué ce rassemblement historique de son empreinte

La cérémonie de prestation de serment marquant l’investiture du président du Faso, s’est tenue dans un Palais omnisport de Ouaga 2000, habillé au couleur nationale du pays pour la circonstance. Et, dans un contexte de coronavirus qui connait un regain ces dernières semaines, notamment au Burkina qui enregistre près de 1 500 cas actifs, c’est seulement 1 200 personnes qui ont été autorisées à assister à ce rituel au Palais des Sports de Ouaga 2000 ayant une capacité d’accueil de 5 000 places. Les consignes étaient claires. Chaque invité doit obligatoirement porter un cache-nez et s’assurer du respect des mesures barrières édictées pour freiner la propagation du virus potentiellement contagieux.

Pour une cérémonie qui était initialement programmée pour 11H00, c’est aux environs de 12H20 (Gmt) que les membres du Conseil constitutionnel ont été installés dans la cuvette du Palais tout juste après l’installation des invités d’honneur dont dix chefs d’Etat, des présidents d’institutions, des chefs de mission diplomatiques et consulaires. C’est au tour, alors du président du Conseil constitutionnel, de demander à ce que deux juges aillent chercher le président nouvellement élu, Roch Marc Christian Kaboré, pour l’introduire dans la salle.

Après cette scène, a suivi la lecture des ordonnances et décisions entrant dans le cadre de la légalité de cette cérémonie délocalisée au Palais des sports de Ouaga 2000. Cet acte a été suivi de la prestation du serment et d’investiture de Roch Kaboré.

Quand Roch Kaboré est invité à la barre du Conseil constitutionnel

Devant un pupitre dressé face au président du Conseil constitutionnel, Roch Marc Christian Kaboré est invité à la barre pour le moment tant attendu. La main droite levée, le futur président du Faso, dans un Palais qui a retenu son souffle, a lu la formule de serment telle que prévue dans le texte fondamental du pays. « Je jure devant le peuple burkinabè, sur mon honneur de préserver, respecter et faire respecter, de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso », a dit Roch Kaboré, la voie empreinte de solennité.

« Monsieur Roch Christian Marc Kaboré, le Conseil constitutionnel prend acte de votre serment, vous déclare installer dans vos fonctions de président du Faso et vous renvoie à l’exercice de vos fonctions », a rétorqué Kassoum Kambou, magistrat de grade sous les ovations du public.

Par la suite, le président du Conseil constitutionnel a reçu la déclaration des biens du président du Faso qui sera transmise au contrôleur général d’Etat dans les sept jours qui suivent cette prestation de serment. « Loin d’être une simple formalité, le serment que vous venez de prêter marque le début officiel de votre mandat en tant que chef de l’Etat. C’est l’ultime étape avant l’exercice de vos fonctions de président du Faso. Par ce serment, vous scellez le contrat qui vous lie au peuple burkinabè », a ajouté M. Kambou qui a aussi rappelé que le contenu de ce serment « traduit toute la mesure de la responsabilité » du candidat du MPP devant le peuple.  

Le deuxième acte fort de l’investiture

Cet acte de prestation a été poursuivi par la remise des insignes de grand maître des Ordres burkinabè. Quand le Grand-Chancelier, le colonel André Roch Compaoré met au cou de Roch Kaboré, l’insigne du grand maître des Ordres burkinabè, tout en or, évalué à au moins 30 millions FCFA, l’acte est accompagné par des salves d’applaudissements suivis immédiatement de l’hymne national entonné par la fanfare de la gendarmerie nationale, chanson reprise en cœur par toute l’assistance qui était débout pour honorer les couleurs du pays des « Hommes intègres » du révolutionnaire émérite reconnu au plan national et international, le capitaine Noël Isidore Thomas Sankara.

Roch Kaboré est resté fidèle à ses promesses de campagnes

Ce moment émouvant a été suivi par le discours du chef de l’Etat qui a gagné encore pour cinq ans, la confiance des Burkinabè à l’issue du vote du 22 novembre 2020. Le président fraîchement investi a tenu à exprimer sa gratitude aux invités pour leur présence « fraternelle et amicale », ainsi que pour « toute la délicatesse » dont le Burkina Faso et lui-même sont l’objet en ce jour historique. Roch Kaboré a salué ensuite ses devanciers qui ont inculqué une « culture de résilience » au peuple burkinabè, avant d’adresser ses salutations particulières à la mémoire des « héros nationaux » des martyrs de l’insurrection populaire des 3à et 31 octobre et du coup d’Etat du 16 septembre 2015.

Concernant ses actions politiques, Roch Kaboré dans son discours est fidèle à ses promesses de campagne qui se résument en des défis sécuritaire, sanitaire et social. Ainsi, la lutte contre les attaques terroristes, la problématique réconciliation nationale, la lutte contre la corruption, la création d’emplois décents, etc, seront au cœur des actions futures du quinquennat de M. Kaboré.

« Je tiens à rassurer que je resterai attentif aux préoccupations de l’ensemble de mes compatriotes surtout en ce qui concerne la réconciliation nationale, la paix et la sécurité, gage de toute action de développement », a déclaré le président du Faso qui a invité tous les Burkinabè sans exclusive à « l’ardeur au travail, à la défense de l’intérêt supérieur du (Burkina) qui aujourd’hui plus que jamais a besoin de l’union sacrée de ses fils et filles pour son développement ».    

A 63 ans, Roch Marc Christian Kaboré qui rempile à la tête de ce pays pour un deuxième bail de cinq ans, a annoncé, dans les mois à venir, « pour concrétiser sa volonté d’associer tous les Burkinabè dans la gestion des affaires publiques, une large consultation afin de définir les voix d’une réconciliation nationale véritable ».

Des chefs d’Etat honorent de par leur présence la cérémonie d’investiture de Roch Kaboré

Les chefs d’Etat du Tchad, du Togo, de la Guinée-Bissau, du Sénégal, du Ghana, de la Guinée Conakry, du Libéria, de la Mauritanie, de la Côte d’Ivoire et du Niger ; le chef de gouvernement du Mali, Moctar Ouane, représentant M’Ba N’Daw, président de la transition de la République du Mali, ont, tour à tour salué et félicité Roch Kaboré avec qui ils ont fait une photo de famille, acte marquant la fin de la cérémonie.

Après avoir statué sur les différents recours à l’issue du double scrutin présidentiel et législatives du 22 novembre dernier, le Conseil constitutionnel, au cours d’une séance le 18 décembre, a déclaré vainqueur au premier tour l’élection, le candidat du MPP et ses alliés avec 57,74% des voix.

Le candidat du MPP est suivi par le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo (15,54%) et le candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré avec 12,46%.

Par Bernard BOUGOUM