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Burkina: un présumé terroriste relaxé au bénéfice du doute

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La Chambre correctionnelle spécialisée du pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme a relaxé, ce vendredi 13 août 2021, B.O.I. au bénéfice du doute, pour des faits d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.

Le Malien B.O.I. a été relaxé par le tribunal au bénéfice du doute. Il avait été accusé d’appartenir à une association de malfaiteurs terroristes, le groupe Ansar Dine au Mali.

Après avoir écouté l’accusé et examiné son dossier, le tribunal n’a pas été convaincu de sa culpabilité. Le doute profitant à l’accusé, B.O.I. pourrait rentrer chez lui s’il n’est pas poursuivi pour d’autres faits.

Au cours de l’audience, l’accusé a soutenu qu’il ne fait pas partie du groupe Ansar Dine comme le procureur le pense et souhaite sa condamnation à 21 ans de prison assortis d’une peine de sûreté de 14 ans et d’une amende de deux millions de francs CFA.

B.O.I. a déclaré avoir été conduit de force de son village jusqu’au camp de Ansar Dine dans la forêt. « J’ai été ligoté et maltraité parce qu’ils ont appris que je suis un fumeur », a-t-il dit affirmant qu’il a passé 11 jours dans le camp et on leurs forçait à apprendre le coran.

Cet accusé a été arrêté au Burkina, plus précisément à Ouahigouya en 2019 après que lui et un membre de Ansar Dine sont allé retirer en territoire burkinabè un vélomoteur d’un individu. « Sur leur chemin de retour pour la forêt, ils sont tombés en panne sèche et ils ont abandonné l’engin », selon le procureur. B.O.I. a été par la suite envoyé pour récupérer l’engin et c’est là qu’il a été arrêté.

Des informations émanant de l’accusé, les membres d’Ansar Dine sont approvisionnés en armes par des hommes blancs et en tenue militaire.

Informé de sa relaxe B.O.I a remercié le tribunal avant de se retirer.

Des auteurs de l’attaque de la mine Belahouro et de la gendarmerie de Bourzanga à la barre

Deux autres accusés n’ont pas eu la chance de B.O.I. Ils ont été condamnés. L’un à 21 ans de prison assortis d’une peine de sûreté de 14 ans et d’une amende de deux millions de francs CFA. Et l’autre à 10 ans de prison assortis d’une peine de sûreté de sept ans et d’une amende d’un million de francs CFA.

C.K. le premier à être à la barre ce vendredi 13 août 2021, est poursuivi pour avoir attaqué la brigade de gendarmerie de Bourzanga dans le Centre-Nord, dans la nuit du 06 au 07 novembre 2017 et dégradé des biens mobiliers et immobiliers.

Il a été appréhendé en 2019 au marché de Bourzanga et détenu à la gendarmerie de Kongoussi où des membres de son groupe a attaqué dans le but de le libérer. Il est par la suite placé en détention à la prison de haute sécurité.

Selon l’ordonnance de renvoi, il a reconnu appartenir à un groupe terroriste affilié à Ansarul Islam. Mais devant le tribunal, il dit n’appartenir qu’à un groupe de bergers de Nassoumbou dans le Sahel où il vit.

«Moi, je n’ai rien fait. Je n’ai pas volé. On m’a pris comme ça. On ne m’a pas vu avec des armes, ni quelque chose de mauvais», a dit C.K. après les réquisitions du parquet. Tout au long de son interrogatoire, il a été évasif dans ses réponses. N’ayant pas pu convaincre le tribunal, il a écopé d’une peine d’emprisonnement de 21 ans de prison assortie d’une peine de sûreté de 14 ans et d’une amende de deux millions de francs CFA.

Quant au dernier accusé à être jugé, il est poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste, détention illégale d’armes à feu, dégradation aggravée de biens. Selon l’ordonnance de renvoi, D.O. fait partie de ceux qui ont attaqué la mine d’Inata (Belahouro) dans la nuit du 23 au 24 mars 2017.

Comme C.K., cet accusé a nié les faits pourtant son téléphone a été retrouvé sur les lieux de l’attaque. Pour se défendre, il a soutenu qu’il avait «échangé son téléphone» avec son ami qui a «échangé» à son tour avec une autre personne.

Convaincu de sa culpabilité, il a été condamné à 10 ans de prison assortis d’une peine de sûreté de sept ans et d’une amende d’un million F CFA, le tout ferme.

La première session de jugement au Tribunal de grande instance Ouaga-II par la Chambre correctionnelle spécialisée du pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme, débutée le lundi 9 août 2021, est close ce vendredi 13 août 2021, avec ces dossiers. 

Les dossiers qui étaient programmés mais qui n’ont pas pu être jugés ont été renvoyés à la prochaine session dont la date n’est pas encore connue.

Par Daouda ZONGO