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Burkina: un réseau de «quatre grands délinquants» démantelé

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Les présumés délinquants

Le Service régional de la Police judiciaire du Centre (SRPJ-C) du Burkina Faso, a présenté, ce mardi 18 août 2020, à la presse, dans ses locaux à Ouagadougou, un réseau de « quatre grands délinquants présumés », spécialisés dans les agressions à mains armées et les cambriolages à domiciles, boutiques, et autres lieux de commerces.

Formé en 2019 dans le quartier Karpala (Sud-Est de Ouagadougou), ce réseau, composé d’un mécanicien, soudeur, chauffeur et manœuvre, s’introduisait nuitamment dans les domiciles à la recherche de postes téléviseurs, téléphones et ordinateurs portables, numéraires et tout autre bien de valeur. A travers les cambriolages, le réseau a réussi à voler des pistolets automatiques qui lui a permis d’intensifier ses activités dont des agressions à mains armées de boutiques d’Orange money et de magasins de stockage de vélomoteurs.

Les conférenciers

En outre, ces délinquants ont mené de nombreuses agressions contre des individus nuitamment dans les quartiers de Karpala, Ragnongo, Ouitinga, Zone 1 et Dassasgho, soit dans l’Est et le Centre-est de la capitale burkinabè, pour retirer des mains de leurs victimes, des vélomoteurs et divers biens jugés de valeur. « Armés et agressifs, les membres du réseau n’hésitent pas à faire usage de leurs armes contre les vigiles et les victimes qui leur opposent résistance, et à s’attaquer à des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui ne sont pas en service », a révélé le chef du SRPJ-C, le Commissaire principal de Police, Sayibou Galbané qui a poursuivi, expliquant que les armes servant à commettre des infractions « de plus en plus graves », les vélomoteurs et autres butins de ces bandits armés seront écoulés à travers plusieurs canaux de receleurs des villes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays.

Aboubacar Balima, victime

Ainsi, les investigations des agents de la Police nationale ont permis de découvrir « des dizaines de véhicules cambriolés, des dizaines de domiciles cambriolés, plusieurs personnes victimes de braquage à main armée notamment dans les quartiers de Ragnongo, Ouitinga, Zone 1, Dassasgho et Karpala, 17 vélomoteurs dont sept et un tricycle neufs volés dans un important entrepôt de vélomoteurs, 15 ordinateurs portables volés dans des domiciles et des véhicules, quatre téléviseurs volés et quatre pistolets automatiques volés ».

Ces mêmes enquêtes ont permis de saisir « quatre pistolets automatiques de calibre 7,65mm, un pistolet automatique de calibre 9mm, 17 vélomoteurs, un tricycle, trois batteries de véhicules, trois postes téléviseurs, sept téléphones portables, quatre fausses clés de véhicule, un trousseau de fausses clés passe-partout, 27 clés USB, une tablette, divers accessoires de téléphones portables et un registre de livraison d’un magasin de vélomoteurs », selon le patron du SRPJ-C.

Butins saisis

Selon le commissaire Sayibou Galbané, l’enquête a été menée à terme et les personnes interpellées seront immédiatement présentées au parquet, pour les suites judiciaires qui seront données à cette affaire.

Comme explication à la montée fulgurante des attaques à mains armées, le chef du SRPJ-C estiment que sa corporation n’est qu’un maillon de la chaîne. Selon sa conviction, «  de nombreux délinquants se forgent dans les prisons lors de séjour. Des prisonniers apprennent d’autres techniques inimaginables d’agression qu’ils mettent en œuvre quand ils sortent des maisons d’arrêts », a-t-il dit, invitant les populations à jouer leur partition pour aider à insérer socialement ces derniers qui sont souvent rejetés par leurs proches et entourages.

Les armes saisies

Au regard de la montée en puissance de l’insécurité dans les grandes agglomérations des villes burkinabè, les conférenciers demandent plus de moyens pour faire face à ce challenge. « Aller à la traque d’un délinquant nécessite assez de moyens », ont laissé entendre les conférenciers qui saluent déjà les efforts consentis par le gouvernement, même si, ont-ils reconnu, sont « limités ».

Des victimes sur place, sont rentrées en possession de leurs biens. Aboubacar Balima, ex-membre du Conseil national de la Transition (organe législatif sous la Transition d’octobre 2014 à fin décembre 2015) dit avoir été visité à son domicile sept fois par ces délinquants qu’il a reconnus. « Ils ont pris des ordinateurs portables, une moto Yamaha 135, un Ipad… », a déclaré M. Balima qui a salué « les actions nobles qu’abattent les agents du SRPJ ».

Par Bernard BOUGOUM