Accueil Culture Caravane « Nos voix pour la paix »: les Bobolais s’engagent à être des...

Caravane « Nos voix pour la paix »: les Bobolais s’engagent à être des messagers de la paix

0
Une vue des spectateurs au plateau omnisport de Yéguéré

La caravane dénommée « Nos voix pour la paix », un projet artistique à la quête de la cohésion sociale et du bon vivre-ensemble entre les communautés, qui a démarrée le 21 octobre 2023, à Ouagadougou, a connu son apothéose, le samedi 9 décembre 2023, à Bobo-Dioulasso, au Plateau omnisport de Yéguéré, avec une grande animation musicale. Venus en grand nombre, les Bobolais, coutumiers des grands rendez-vous culturels, ont communié près de cinq heures avec 20 artistes nationaux autour des thématiques comme l’union, l’entente, la fraternité, la solidarité, (…) et se sont engagés à être des messagers de la paix au Burkina Faso, un pays dont le vivre-ensemble est mis à mal à cause de l’insécurité, caractérisée notamment par des attaques des groupes armés.

La dernière phase de la caravane artistique « Nos voix pour la paix » s’est tenue dans la capitale économique du Burkina Faso. En effet, après les 7 étapes qui ont permis à une cinquantaine d’artistes de sillonner sept villes à savoir, Ouagadougou, Kaya, Tenkodogo, Pô, Gaoua, Koudougou et Ouahigouya, la caravane a déposé ses valises dans la belle cité de Sya, chef-lieu de la région des Hauts-Bassins du Burkina, pour tenir ses activités qui entre dans le cadre du renforcement de la cohésion sociale et de la réconciliation entre les populations burkinabè.

Djéli Karim donne le drapeau du Burkina Faso à Alif Naaba pour le succès du projet

Bobo-Dioulasso a cassé la baraque au passage de « Nos voix pour la paix »

A travers des parades exécutées spécialement par des motards, l’équipe de Alif Naaba, initiateur du projet, est allée rendre visite aux autorités administratives, militaires et coutumières, principalement le chef de canton des Bobo-Dioulasso, chef suprême des Bôbos Mandarê, à qui elle a expliqué l’importance et le but poursuivi par leur projet.

Des drapeaux burkinabè brandis par des spectateurs

Noura Mohamed Kaboré alias Alif Naaba, a réitéré le même message passé dans les autres villes traversées par les artistes qui comme des apôtres ont prêché la parole d’amour du prochain et semer les graines de paix dans les cœurs des Burkinabè, toute chose qui à n’en pas douter, viendra en appui aux efforts déployés par les forces combattantes qui luttent sans relâche contre les terroristes sur le terrain.

Photo de famille après la visite chez le chef des Bôbô

L’apothéose de la caravane « Nos voix pour la paix », notamment le concert, comme les autres tournées, a connu une forte présence des autorités. Le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme qui avait présidé l’ouverture, empêché, s’est fait représenter à la clôture par un de ses conseillers, Jean Noël Bonkoungou. M. Bonkoungou a demandé au public d’avoir pour boussole, les messages forts de l’hymne national en ce moment difficile que traverse le pays.

« Nous allons gagner cette guerre qui nous est imposée par l’hydre terroriste. Travaillons à l’union car si nous sommes soudés, nous allons bouter hors de nos territoires, l’hydre terroriste qui nous fatigue depuis plus de sept ans », a affirmé M. Bonkoungou, demandant aux Bobolais d’être « solidaires ».

Des drapeaux Nos voix pour la paix

« On est très content d’être là ce soir dans la belle ville de Bobo-Dioulasso », a lancé pour sa part Alif Naaba sur le géant podium dont le décor à l’arrière laisse voir une grande colombe, symbole de la paix. « Nous avons fait ce projet parce que notre pays a besoin de paix », a justifié le responsable de la Cour du Naaba, structure qui porte le projet, soutenu par l’Union européenne (UE).

Ses propos à cette soirée de clôture se sont résumés à des remerciements qu’il a adressés à tous ceux qui, de près ou de loin, ont travaillé à la réussite de l’initiative dont il tire un bilan plus que satisfaisant. Il a appuyé son message qui se résume à la cause poursuivie par la tournée à savoir que chaque Burkinabè porte l’amour pour son prochain.

Malika la Slamazone soulève la foule à travers sa verve

Les artistes sensibilisent leurs mélomanes autour des valeurs de la paix

Pour la prestation musicale proprement dite, on note une « pluie de stars » sur la ville économique du Burkina Faso comme l’ont dit les présentateurs célèbres de la soirée que sont Daouda Sané et Don King qui ne sont plus à présenter. Les artistes musiciens de diverses tendances avec des mélodies bien variées ont offert une soirée inoubliable au public qui est massivement sorti.

Il s’agit des artistes nationaux : ATT et Sissao, Toksa, Malika la Slamazone, Zaara, Moïse Ouattara, Djéli Karim, Grand docteur, Fleur, Huguo Boss, Alif Naaba, Rama N’Goni, Barack, Kayawoto, Faity Baby, Sydyr, Demda, Ismo Vitalo, Greg le Burkimbila et Imilo Le Chanceux. Chacune de ses grosses voix écoutées et adulées par des mélomanes y est allée de son approche pour faire comprendre au public qu’il n’y a rien de plus important actuellement que la réconciliation entre les individus et les communautés, vu que l’ennemi tente par des stratagèmes, à diviser les populations.

Le sport comme facteur de cohésion sociale à Bobo-Dioulasso

Avant l’animation musicale, la délégation de la caravane a livré, la veille, un match amical avec les militaires qui ont remporté le match par le score de (3-2). Cette rencontre a été l’occasion pour le commandant de la deuxième région militaire du pays, Lassané Porgo, d’interpeller le public sur la nécessité de travailler à l’union et l’entente. L’officier supérieur militaire a dit à l’assistance, dans la recherche de la paix, de prendre en exemple le football qui en plus d’être un facteur de rassemblement et de cohésion sociale, est symbolique.

Photo du match de gala

Il a signifié que pendant le jeu, tout le monde, les joueurs et les supporters, regardent vers la direction de la balle. Il a invité ainsi le public à travailler ensemble dans ce sens à regarder dans la même direction pour atteindre le même objectif de l’union recherchée par tous pour un Burkina Faso plus paisible.

Les étudiants de l’université Aube Nouvelle honorent la caravane par leur accueille

Il faut aussi souligner que la caravane a organisé un panel à l’université Aube Nouvelle de Bobo-Dioulasso. C’est dans une salle en totale effervescence que les artistes ont échangé avec les étudiants qui sont leurs fans. Avant la communication sur le thème du panel qui, naturellement, a évoqué la paix, la salle a eu droit à une introduction en slam de Massa, une étudiante de l’école.

La salle de l’université Aube Nouvelle en totale effervescence à l’entrée des artistes

Elle a, à travers sa prestation, rendu hommage aux Forces de défense et de sécurité (FDS) et leurs appuis civils, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et les femmes qui sont, pour elle, la frange la plus touchées avec le déguerpissement de certaines localités, du fait des ultimatums des groupes armés. Après avoir soulevé la foule et mis tous d’accord sur son talent, la jeune slameuse, a eu beaucoup de promesse des artistes et autres acteurs du showbiz qui ont annoncé vouloir l’accompagner. Sur place Alif Naaba a promis de lui offrir la production d’une maquette.

Les initiateurs de « Nos voix pour la paix » tirent un bilan plus que satisfaisant

C’est au total huit villes qui ont été visitées par la caravane « Nos voix pour la paix » avec la prestation d’au moins une cinquantaine d’artistes, selon ses initiateurs qui notent, par ailleurs, que près 120 000 personnes ont été touchées par leur activités que sont les animations musicales, les visites de courtoisie aux différentes autorités, des rencontres sportives, des communications lors des panels et des remises de dons, notamment des vivres sur des sites de Personnes déplacées internes (PDI).

Alif Naaba et le représentant de l’UE, posant aux côtés du chef des Bôbôs

La chanson « Sauvons la paix », a été l’hymne de la caravane. En effet, en partenariat avec l’UE au Burkina Faso, neuf artistes ont associé leurs voix pour réaliser cette chanson pour promouvoir la paix et la cohésion sociale.

Par Bernard BOUGOUM