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Cinéma: le projet Paspanga lancé pour renforcer les capacités des acteurs burkinabè

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Projet Paspanga

La représentante de l’ambassade de France au Burkina, Laurence Arnaud, a lancé le jeudi 12 mai 2022 à Ouagadougou, le projet dénommé « Paspanga » dédié entièrement à la filière du cinéma et de l’audiovisuelle. Financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères à hauteur de 400 millions FCFA, ce projet ambitionne pendant 24 mois (deux ans) contribuer au renforcement des compétences des talents du cinéma burkinabè en prenant en compte une bonne partie des métiers intervenants dans le processus de fabrication d’un film.

Le Burkina Faso, pays organisateur du Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou), est considéré comme la capitale du cinéma africain. Mais, force est de constater que beaucoup de films produits au Burkina font preuve d’amateurisme et des différentes productions d’insuffisante qualité foisonnent depuis l’arrivée du numérique, si fait que les films burkinabè ont du mal à se positionner sur le marché international.

Pour tenter de corriger cette situation, la représentante de l’ambassade de France au Burkina, Laurence Arnaud, a procédé le jeudi au lancement d’un projet « intégrateur », avec d’autres responsables de l’initiative que sont le directeur délégué de l’Institut français à Ouagadougou, Ousmane Boundaoné, directeur délégué du collectif « Génération créative » et du représentant des bénéficiaires, Frédéric Kaboré. Ils  ont salué et félicité l’aboutissement du projet qui est un ouf de soulagement pour les acteurs du cinéma au Burkina. Pour eux, ce projet est aussi un partenariat dynamique et opérationnel entre les structures des arts de la scène et du cinéma du Burkina Faso et de la France.

« On est là pour renforcer la structuration d’une filière avec des formations sur les plans de l’écriture des scénarii, de la réalisation, de la post-production, etc. », a affirmé Laurence Arnaud, espérant qu’avec ce projet les productions burkinabè vont être améliorées sur le plan de la qualité et pouvoir de plus en plus « se présenter dans des festivals internationaux comme celui d’Angoulême » d’où elle est résidente en France.

Pour le directeur délégué du collectif « Génération créative », Ousmane Boundaoné, , leur ambition est de faire du cinéma au Burkina Faso, « un axe important du développement culturel dans ce pays. Notre ambition que le cinéma reprenne sa place comme il le faut », a-t-il déclaré, rassurant que le projet est soutenu par un dispositif particulier du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères.

Il a indiqué que le projet Paspanga, renforcée en langue locale mooré, a trois composantes que sont « le renforcement du programme de formation aux métiers du cinéma, la mise en pratique d’un dispositif d’incubation de projets de films pour une meilleure insertion professionnelle des jeunes cinéastes burkinabè et la mise en réseau et le suivi : networking et action de suivi des bénéficiaires et des projets ».

De la gauche vers la droite, Pierre Muller (Institut français), Ousmane Boundaoné (Collectif Génération créative), Laurence Arnaud (ambassade de France) et Frédéric Kaboré (bénéficiaire)

«Le projet Paspanga s’inscrit dans la dynamique d’agir sur le capital humain et les mécanismes de soutien à la création afin d’instaurer un environnement favorable à la production et la diffusion d’œuvres cinématographiques burkinabè de qualité », a poursuivi Ousmane Boundaoné, soulignant que le caractère innovant de leur projet tient, dans un premier temps, à l’accompagnement des étudiants inscrits dans les écoles de formation de cinématographie (techniciens et artistes aspirants aux métiers du cinéma et les jeunes professionnels en début de carrière) et les anciens étudiants ou professionnels reconnus.

Il a invité les acteurs de cinéma qui ne sont pas régulièrement inscrits mais se retrouvent dans des faîtières du secteur du cinéma, à se tenir prêts car ils lanceront au besoin des appels à candidatures pour les accompagner.

Le directeur délégué de l’Institut français de Ouagadougou, Pierre Muller, a signifié que Paspanga « n’est pas un projet qui s’ajoute à un énième projet. Pas du tout! C’est un projet qui vient renforcer les structures de formation. Donc on n’est pas là pour créer quelque chose de neuf mais on veut donner des moyens supplémentaires aux institutions qui existent dont l’Institut supérieur de l’Image et du Son (ISIS/SE) ; l’Institut Imagine et bien d’autres structures de la place ».

Pour Pierre Muller, cette initiative est « une belle opportunité » car elle permettra de mettre les acteurs locaux de cinéma en réseau avec d’autres structures du monde pour faire en sorte que le cinéma burkinabè rayonne mieux.

Quant au représentant des bénéficiaires de Paspanga, Frédéric Kaboré, ce projet arrive à point nommé car le Burkina « a besoin de renforcer sa présence dans le paysage francophone ». M. Kaboré a demandé aux bénéficiaires d’être « rigoureux » lors des différents cours et autres formations que des enseignants français et bien d’autres de l’étranger viendront les enseigner dans la mise en œuvre de Paspanga.

Par Bernard BOUGOUM et Lassané SAWADOGO (Stagiaire)