Accueil Economie Contrôle des prix de manuels scolaires : « Verbalement respectés » dixit le...

Contrôle des prix de manuels scolaires : « Verbalement respectés » dixit le ministre Harouna Kaboré

0
Le ministre en charge du Commerce (à droite) s’imprègne des prix des fournitures scolaires avec M. Azard, grossiste

Le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat a lancé officiellement, ce lundi 1er octobre 2018, à Ouagadougou, des opérations de contrôle dénommées : «Contrôle spécial des fournitures scolaires ». À la suite dudit lancement s’est effectué une visite de terrain qui a ciblé trois entreprises dont celle d’un grossiste et deux détaillants.

Le 1er octobre 2018 marque la rentrée scolaire et universitaire 2018-2019 au Burkina Faso. Cette même date a été choisie par le ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat pour lancer officiellement, dans la capitale burkinabè des opérations de contrôle des fournitures scolaires sanctionné par une visite de terrain. « Ces opérations visent à endiguer l’action néfaste de certains commerçants de mauvaise foi qui profitent de cette période de forte demande pour renchérir les articles scolaires et écouler des produits de qualité douteuse » a expliqué le ministre en charge du commerce, Harouna Kaboré. Il a ajouté que cela permettra aux parents d’élèves et d’étudiants ainsi qu’aux commerçants de vivre cette rentrée scolaire en toute quiétude.

Le cap est mis sur trois entreprises

Le premier pied à terre a été l’entreprise du grossiste Antoine Azard située à quelques encablures du grand marché de Ouagadougou. À l’intérieur on pouvait constater des fournitures scolaire, de bureau, d’imprimeries, d’informatiques, de papeterie, et des meubles de bureau. L’affluence était également au rendez-vous. Une longue file d’attente de détaillants venus s’approvisionner. Les reproches qui ont été faites au grossiste ont été de deux ordres. Le premier constat est l’absence des différents prix des articles. Aussi, le ministre en charge du Commerce a constaté qu’il ne délivrait pas de reçu à ses clients. Pour sa défense au deuxième constat, le propriétaire dit n’avoir pas le temps de satisfaire ses clients et leurs fournir un reçu. Cependant il s’est engagé à faire désormais plus d’effort.

Après la boutique du grossiste, le cap a été mis sur l’établissement Moyenga et frères du détaillant Idrissa Sodré. Tout comme son prédécesseur, il a été d’abord soumis à un contrôle des prix. Cependant sur le prix des sacs il a été hésitant car le ministère n’a pas donné un prix fixe. Le contrôleur, Somé Lobran à la fin de entretien avec M. Idrissa Sodré a constaté l’absence de reçu d’achat des manuels et l’absence d’affichage des prix sur les manuels. M. Sodré reconnait ne pas avoir pour habitude de prendre des factures à la suite des achats chez son grossiste. Cependant il poursuit en laissant entendre que les factures sont réservées à ceux qui peuvent se ravitailler en une vingtaine de cartons et non ceux qui prennent un carton comme lui. Il dit également ignorer l’importance de la fixation des prix sur les articles. Il dit être vraiment découragé de cette visite car il est appelé à se rendre au ministère pour s’expliquer.

Hohamed Korogo, détaillant de fournitures scolaires (à gauche), en compagnie du contrôleur Lobran Somé

Toutefois, il a interpellé les autorités pour une communication envers les grossistes afin qu’ils commencent à délivrer des factures après chaque achat.

Le convoi s’est dirigé après la visite rendu à M. Sodré dans le quartier Paspanga (situé au secteur 3 de la capitale). Les agents de contrôles se sont dirigés à « Planète bureautique, informatique » de M. Mohamed Korogo. Il lui a été reproché de n’avoir pas fixé les prix sur ses articles. Mais M. Korogo explique cela par sa réinstallation dans le quartier qui ne date que de deux semaines. Il compte bientôt afficher les prix comme il en avait l’habitude dans son ancien local.

La taille de l’entreprise guide les sanctions

En ce qui concerne le constat de façon général, le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes, Komikiyoaba dit Johanny Kakelse, confie qu’il y a des gens qui respectent la règlementation et d’autres non. Pour la deuxième catégorie, il atteste avoir remarqué l’absence de facture et des factures ne présentant pas toutes les mentions exigées. Aussi, le DG a révélé des dépassements des prix et la non-délivrance des factures par les grossistes aux détaillants empêchant ces derniers d’être en règles vis-à-vis des règlementations à leur tour.

4. Le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes appel à la vigilance des parents d’élèves

Il n’a pas manqué de souligner les différentes marges de sanctions auxquelles s’exposent ceux qui ne sont pas en règle. En ce qui concernent les petits acteurs, ils sont passibles d’une amende de 5 000 francs CFA à 5 000 000 francs CFA. Quant à l’amende des gros acteurs, elle va de 500 000 francs CFA à 500 000 000 francs CFA. M. Komikiyoaba dit Johanny Kakelse a appelé à la vigilance les parents d’élèves lors de leurs achats. Il les a, par ailleurs, conviés à la dénonciation en cas de constations des prix illicites.

Ces contrôles ont été initiés le 19 septembre dernier, par le ministère du Commerce de l’Industrie et de l’Artisanat dans les treize (13) régions du pays. Ils sont menés par la direction générale du Contrôle économique et de la Répression des Fraudes, et la direction régionale dans les régions.  Ces opérations concernent l’ensemble les importateurs, les grossistes et les détaillants et s’effectuent sur tous les articles scolaires notamment les livres, les cahiers, les sacs, les stylos, etc.

Par Alimatou SENI (Stagiaire)