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Coronavirus au Burkina: plus tard risque d’être trop tard!

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Les pays africains doivent privilégier la prévention (Ph. information.tv5monde.com)

Coronavirus au Burkina: plus tard risque d’être trop tard!

Le Burkina Faso vient d’enregistrer son premier décès du Covid-19. C’est dans la nuit du 17 au 18 mars que l’honorable Rose Marie Compaoré, député de l’Union pour le progrès et le changement (UPC, opposition), 2è vice-président de l’Assemblée nationale, par ailleurs souffrant du diabète,a rendu l’âme des suites de ce mal qui impose sa loi au monde entier, aux puissants et aux faibles, tous déboussolés. Avec cette mort, le Burkina qui en est à 27 cas confirmés, dont un premier à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays, jusqu’alors officiellement épargnée, 141 personnes en observation, entre malheureusement dans le cercle peu envié des pays très atteints par la pandémie. C’est une palme qui se porte très mal, car ce n’est pas partout qu’il fait bon d’être premier. Surtout que le coronavirus est venu se greffer à la lutte contre le terrorisme, le combat pour la prise en charge des nombreux déplacés et les conflits inter-communautés. Sur plusieurs fronts simultanément, les Burkinabè ont-ils les ressources nécessaires pour faire face au Covid-19, si craint par les pays dits puissants, au système sanitaire bien huilé?

Un mort, c’est déjà de trop dans cette guerre qui pourtant n’est qu’à ses débuts, tant le virus voyage et par ses différentes mutations rend la tâche bien compliquée à ses adversaires, notamment les pays africains où tout est encore prioritaire et où, paradoxalement, tout manque.  La maladie est au sud, le médicament au nord. C’est la vérité implacable qui résume le dénuement d’un continent, qui, végète aussi dans l’incurie de ses dirigeants habitués à tendre la sébile à toutes les occasions. Pourtant, le bout du tunnel semble encore bien loin pour bouter le Covid-19 loin de nos terres. C’est bien à raison que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à la pointe du combat contre cette pandémie qui a bouleversé tous les marchés et les évidences des terriens, voyant le «pire» encore à venir, exhorte les Africains à «se réveiller». Que peut faire encore un pays comme le Burkina Faso qui a déjà pris des mesures dont la fermeture de ses établissements scolaires et universitaires, installé des unités de surveillance aux frontières terrestres et aériennes et a activé un plan de riposte contre la maladie à coronavirus? Et c’est là que surgit la grande inquiétude des populations, ou du moins de ceux qui sont conscients que le virus dévastateur ne se soumet qu’aux mesures fortes qui, à notre humble connaissance se résume à la prévention par le confinement, la sensibilisation et la discipline.

Pourtant, au Burkina, dirigeants comme populations, nous sommes loin d’avoir pris la bonne mesure de la situation. Nous continuons, frontières bien ouvertes au Covid-19, à fréquenter le marché, les maquis et bars restaurants, comme si de rien n’était, confiants que Dieu est grand. A quand une prise de conscience à la taille du danger que représente le virus à couronne? A combien de morts comprendrons-nous que nous allons perdre la guerre contre le Covid-19, alors que nous sommes encore loin de la victoire sur la pauvreté? En tout cas, il n’est jamais tard pour bien faire, mais plus tard risque d’être trop tard.

Par Wakat Séra