Accueil A la une Coronavirus en Afrique: la galère de trop!

Coronavirus en Afrique: la galère de trop!

0
L'Afrique pourra-t-elle résister au Covid-19? (Ph. france24.com)

Il est de la famille des maladies à coronavirus. Il serait né en décembre 2019 à Wuhan, dans la province du Hubei en Chine. Il s’appelait 2019-nCoV avant d’être rebaptisé Covid-19, acronyme anglais signifiant coronavirus disease 2019. Ainsi pourrait se présenter l’avis de recherche de ce mal qui s’est introduit dans le quotidien des humains, les contraignant à un changement de comportement rapide. Même interpol n’arrive pas à prendre dans ses mailles pourtant si fines, ce coronavirus, nouvelle forme de syndrome respiratoire, semblable au SRAS, qui sévit sans pitié dans le monde actuellement, défiant les puissances de ce monde que sont la Chine, les Etats-Unis, la France, l’Italie, pour ne citer que ces pays. La pneumonie de Wuhan, dont six génomes ont été communiqués à la communauté scientifique internationale, reste insaisissable depuis janvier 2020, date à laquelle elle a commencé son œuvre destructrice. Et dès l’instant où le virus s’est illustré dans ses ravages en Chine, chaque pays en a redouté l’arrivée sur son sol. Mais peine perdue. Comme il n’a pas besoin de passeport, encore moins de visa, il circule à son aise, se moquant des frontières et de leurs polices. Il voyage donc comme bon lui semble, par mer, par terre et par les airs, trouvant facilement place en première classe ou en éco, chaudement niché dans les poumons de ceux qui viennent de la Chine ou ont été en contact avec leurs semblables porteurs. Et malgré les mesures prises dans les aéroports, ports et autres frontières, Covid-19 poursuit allègrement son périple.

Comme il fallait s’y attendre Covid-19 a déposé ses pénates en Afrique. L’Egypte, l’Algérie, le Nigeria, la Tunisie et désormais le Sénégal l’ont accueilli, bien entendu malgré eux. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont connu, chacun, son cas non confirmé. Et tout comme d’autres qui n’ont pas encore reçu cet hôte que tout le monde fuit comme la peste, chaque pays met l’accent sur la prévention selon les mesures prescrites pas l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Du reste, la prévention est la seule option salvatrice pour la plupart des pays africains aux frontières poreuses et systèmes de santé défaillants. Si les hôpitaux en milieu urbain, malgré les efforts qui ont été faits par les gouvernants et leurs partenaires techniques et financiers demeurent plus des mouroirs que des lieux de soins efficaces, les centres de santé en zones rurales n’existent que de bâtiment, car manquant de tout. Dans ces conditions, comment détecter rapidement des malades? Comment organiser leur quarantaine, dans cette précarité financière qui empêche même les individus de jouir du minimum vital? Où trouver de l’argent pour se soigner alors que les trois repas sont passés de quotidiens à hebdomadaires pour nombre de familles? Même l’accès à l’eau potable et à l’assainissement constituent encore des problématiques difficiles à résoudre, tant en ville qu’au village. Pire, comment prévenir et guérir le Covid-19 dans les pays sahéliens confrontés aux attaques terroristes récurrentes qui conduisent à des flots chaque jour plus importants de déplacés? La propagation du mal en Afrique risque d’être plus rapide car en plus des difficultés existentielles, le continent a pour fondement culturel, la communauté au sein de laquelle tout se partage.

Malheureusement, en dehors des canaux médicaux modernes qui sont souvent hors de portée du citoyen lambda, chacun y va de son remède. Au Burkina, par exemple, l’ail à qui certains ont conféré des vertus de guérison de la maladie à coronavirus a pratiquement triplé de prix sur les marchés! Plus que la maladie elle-même, c’est la psychose qu’elle provoque qui est encore plus vicieuse. Surtout en Afrique où le paludisme, le Sida, et même le simple mal de ventre tuent en masse, sans oublier ces nombreuses femmes qui, en donnant la vie, perdent la leur, compte tenu d’équipements sanitaires insuffisants ou carrément inexistants. L’Afrique, pourra-t-elle faire face en même temps, à la pauvreté, la mal gouvernance, le terrorisme, et…le Covid-19? A ceux qui nous dirigent de prendre très vite leurs responsabilités, à chacun de respecter scrupuleusement les consignes de prévention de l’OMS et enfin, aux mânes des ancêtres et à Dieu de protéger tout ce monde.

Par Wakat Séra