Accueil Politique Côte d’Ivoire: Alcide Djédjé réécrit l’histoire de Gbagbo dans le bunker

Côte d’Ivoire: Alcide Djédjé réécrit l’histoire de Gbagbo dans le bunker

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Alcide Djédjé

Alcide Djédjé, ancien ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, a mis sur orbite le CONCORDE qui a atteri dans la galaxie du Rassemblement des Houphouetistes pour la paix et le développement (RHDP).

A peine après avoir poussé ses premiers mugissements, le dernier-né des partis politiques ivoiriens, le Congrès pour la Consolidation de la République et le Développement (CONCORDE), a choisi de sécher ses couches sous le soleil du parti unifié Rassemblement des Houphouetistes pour la paix et le développement (RHDP). Ce mardi 4 septembre 2018, Alcide Djédjé, le dernier ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo a rejoint la coalition des partis politiques qui forment le cordon de sécurité autour du président Alassane Ouattara avec qui il affirme avoir des affinités.

La pêche de ce gros poisson du Front populaire ivoirien (FPI) peut être consideré comme un point gagné par la coalition présiddentielle dans sa guerre avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Henri Konan Bédié. Alcide Djédjé qui a vécu dans le bunker dans lequel s’étaient rétranchés Laurent Gbagbo et ses supporters au plus fort de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, a levé un coin du voile sur les intentions de son mentor.

Selon lui, l’époux de Simone Ehivet et de Nady Bamba aurait eu l’intention de jeter l’éponge sous l’effet des bombes larguées par les avions de la mission onusienne. Il revèle que Laurent Gbagbo dans la crise postélectorale n’a pas voulu s’accrocher au pouvoir. Le champion du Fpi lui aurait savoir son intention de retourner dans son village de Mama et lui aurait demandé ainsi qu’à d’autre de participer au gouvernement d’union proposé par l’Union Africaine.

Le général Dogbo Blé, chef d’Etat major du président Laurent Gbagbo lui aurait demandé d’informer la France et l’ONU de l’intention de l’armée restée loyale à Gbagbo de cesser les combats. Toutes ces propositions ont été refusées par les radicaux « plus puissants » (Simone Gbagbo ?) qui à ses yeux, ont conduit l’ex-chef d’Etat dans les géoles de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.

Le diplomate de carrière qui officie dans le cabinet du ministre des Affaires étrangères, Marcel Amon-Tanoh, ne cache pas son admiration pour Alassane Ouattara. « Moi Alcide Djédjé, je suis différent du président Alassane Ouattara par l’ethnie, et la religion certes, mais j’ai des affinités avec lui », a-t-il soutenu avant de mettre en avant l’aura du « Brave tchê » du Rassemblement des républicains (RDR) qui  « jouit d’une reconnaissance et d’un leadership énorme au plan international ».

Le père de CONCORDE soutient qu’il faut « consolider la République et faire en sorte que cet atout précieux de la Côte d’Ivoire qu’est Alassane Ouattara soit préservé quelle que soit la différence ethnique ». Ce cadre du ministère des Affaires étrangères rejette du revers de la main tous ceux qui l’accusent d’avoir « trahi » son ancien mentor en s’alliant à Ouattara.

Il a invité les revenchards qui rêvent d’une « finale » avec le retour de Laurent Gbagbo dans l’arène politique, à revoir leur copie.  « Que ceux qui croient qu’en sortant, il va venir jouer le match retour, ils se trompent, il n’y aura pas de match retour », a insisté le nouveau converti à l’Houphouetisme.

Mahamadou DOUMBIA