Accueil A la une Côte d’Ivoire: entre présidentielle et transition!

Côte d’Ivoire: entre présidentielle et transition!

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Henri Konan Bédié (lunettes noires) et Alassane Ouattara (Ph. d'illustration)

Alors que le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir, fête déjà la victoire de son candidat, à l’issue de la parodie d’élection présidentielle du 31 octobre dernier, l’opposition, qui refuse désormais de reconnaître Alassane Dramane Ouattara, comme président, le second mandat constitutionnel de l’actuel chef de l’Etat ivoirien étant échu, annonce la création d’un Conseil national de transition, dirigé par l’ancien président ivoirien, Henri Konan Bédié. Un gouvernement de transition sera nommé et le Conseil aura pour principales missions de préparer un cadre pour l’organisation d’une élection présidentielle transparente et inclusive et d’engager des assises nationales pour la réconciliation. Dans le même temps, le mot d’ordre de désobéissance civile court toujours.

Plus que jamais, la Côte d’Ivoire s’enfonce dans une crise post-électorale bien prévisible. Comme en 2010, le pays se retrouvera tiraillé entre deux pouvoirs. Chaque camp fait monter les enchères à leur maximum pour se mettre en position confortable en prévision de probables négociations. La fameuse communauté attend son heure pour se mettre en branle. L’Union africaine et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), elles qui n’ont jamais bougé le petit doigt pour s’élever contre le troisième mandat interdit de Alassane Dramane Ouattara et qui ont même fait pis en dépêchant des missions d’observation à la parodie d’élection meurtrière, se précipiteront pour jouer les pompiers. En réalité, ce serait pour aller au secours du soldat Ouattara, vaillant élément du syndicat des chefs d’Etat qui a décidé de tuer la démocratie en Afrique pour perpétuer la présidence à vie.

Une fois de plus, c’est le peuple qui va trinquer. En plus de porter le deuil de toutes ces personnes tuées dans les manifestations contre le troisième mandat de Alassane Dramane Ouattara, les populations doivent s’attendre à un regain de la cherté de la vie, car depuis l’ébullition politique et le spectre de «la guerre civile» qui se dessinent, l’économie également est en transe. Pendant ce temps, les politiciens seront dans les salons feutrés des hôtels huppés d’Abidjan ou entre deux avions, embarqués dans le cycle des négociations, comme en son temps, la brochette des accords de Marcoussis, de Pretoria, de Ouagadougou, etc.

Pourvu qu’un modus vivendi, sous la forme d’une renonciation de ADO au pouvoir auquel il s’accroche et un désarmement des cœurs et des discours des opposants, ramènent les protagonistes de la crise, dans un dialogue national inclusif, pour un nouveau départ de la Côte d’Ivoire.

Par Wakat Séra