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Côte d’Ivoire: la «journée presse morte» de ce lundi suspendue

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Reculade du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) qui avait annoncé ce jeudi 13 septembre 2018 une «journée presse morte» pour le lundi 17 septembre 2018. Les patrons de presse ont décidé, ce samedi 15 septembre 2018, à travers un communiqué, la suspension du boycott pour protester contre la «réorientation» de l’aide annuelle à l’impression des journaux octroyée par le gouvernement. Cette suspension intervient pour donner une «chance aux discussions qui vont continuer avec le ministre» de la Communication et des Média, Sidi Tiemoko Touré (STT), selon le document. Le ministre ivoirien de la Communication a dépêché son directeur de cabinet auprès du patronat «pour engager des négociations» afin d’éviter la journée presse morte, a révélé le GEPCI.

Dans un communiqué publié le vendredi 14 septembre 2018, le ministère de la Communication et des medias s’est inscrit en faux contre les raisons évoquées par le GEPCI pour déclencher son mot d’ordre. Selon le département de STT, à l’occasion des vœux à la presse le 25 janvier 2018, le président Alassane Ouattara a évoqué sa décision d’augmenter de plus de 135% l’aide allouée à la presse. Malgré cette allocation, les journaux privés continuent de broyer du noir, ce qui l’a poussé à demander à l’ancien ministre de la Communication, Bruno Nabagné Koné, d’ouvrir des réflexions sur le mode de gestion de cette contribution de l’Etat, de façon à la rendre plus efficace. Le président ivoirien a demandé que le décret de 2007, qui précise les conditions d’éligibilité des entreprises de presse aux ressources du Fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP), soit strictement appliqué. La décision du ministre Sidi Touré de mettre en application cette décision présidentielle, a provoqué le courroux des patrons de presse qui seraient tous exclus de la manne, car incapables de respecter les conditions d’éligibilité.  «Il est donc particulièrement nécessaire de ne pas créer d’amalgame ni générer de confusion: il (Alassane Ouattara, NDLR) n’a en aucun cas demandé la suppression de l’aide à l’impression, évaluée en 2017 à 701 100 000 francs CFA au profit de 22 entreprises de presse. L’instruction, claire, renvoie à l’application stricte de critères réglementaires», a tenu à préciser Sidi Touré.

Par Mahamadou Doumbia (Correspondant de Wakat Séra en Côte d’Ivoire)