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Côte d’Ivoire: les responsables des violences électorales de 2020 visés par la justice

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Le procureur d’Abidjan, Richard Adou

Selon les conclusions de l’enquête menée sur les violences politico-ethniques qui ont émaillé l’élection présidentielle d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire, plusieurs responsables politiques, notamment de l’opposition, sont passibles de poursuites judiciaires. Le procureur d’Abidjan, Richard Adou a indiqué que plus de 270 personnes sont impliquées à des degrés divers et qu’il appartient aux juges d’instruction de décider de qui poursuivre.

L’élection d’octobre 2020 en Côte d’Ivoire, qui a porté Alassane Ouattara au pouvoir pour un troisième mandat, a été marquée par des violences dont le bilan fait état de 85 morts entre août et novembre 2020. Au sortir de cette élection, une enquête avait été ouverte et conduite  par une unité composée de 40 policiers et gendarmes qui devaient rendre compte au  procureur d’Abidjan.

Six mois après, l’Unité spéciale d’enquête a livré les conclusions de son travail et plus de 270 personnes sont impliquées, mais à des degrés divers, selon le procureur Richard Adou.

«La jeunesse a été instrumentalisée comme un bras exécuteur par les leaders politiques. Tous ceux qui de près ou de loin auront permis, incité, instrumentalisé, armé ou financé vont répondre de leurs actes», a promis le procureur Adou.

Des noms de personnalités politiques de l’opposition sont cités dans le cadre de l’enquête comme «auteurs moraux», c’est-à-dire commanditaires ou financiers. Il s’agit entre autres de Pascal Affi N’guessan, Simone Gbagbo, Maurice Kakou Guikahué, Assoa Adou, Toikeusse Mabri, Guillaume Soro et bien d’autres.

Le procureur a signifié que l’ancien président Henri Konan Bédié n’est pas non plus à l’abri d’une poursuite, lui qui avait appelé à la désobéissance civile pour barrer la route au président Ouattara. Pour cause, M. Bédié ne serait pas protégé par la loi de 2005 sur le statut des anciens présidents, à en croire le procureur Richard Adou.

Le rapport de l’enquête sur les violences politico-ethniques étant rendu, il appartient désormais aux trois juges d’instruction, nommés à cet effet, de choisir qui poursuivre et de lancer la procédure.

Par Siaka CISSE (Stagiaire)