Accueil A la une De Ouagadougou à Kinshasa, Emmanuel Macron nomme ses nouveaux ambassadeurs (Africa Intelligence)

De Ouagadougou à Kinshasa, Emmanuel Macron nomme ses nouveaux ambassadeurs (Africa Intelligence)

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Emmanuel Macron (Ph. Wakat Séra)

Le président français Emmanuel Macron accélère le tempo pour 2023, après avoir fait patienter jusqu’au milieu de l’été les diplomates en attente de leur affectation en 2022 (AI du 30/06/22). Il a validé fin mars, en conseil des ministres, une série de nominations d’ambassadeurs à la tête de chancelleries sur le continent africain.

Mission d’équilibriste à Ouagadougou et Kinshasa

Parmi ces dernières figure Ouagadougou. Le poste devrait échoir à Mohamed Bouabdallah, actuel sous-directeur des affaires politiques au Quai d’Orsay. Il hérite d’une mission particulièrement sensible pour sa première affectation en tant qu’ambassadeur : son prédécesseur dans la capitale burkinabè, Luc Hallade, a été rappelé à Paris fin janvier pour consultation après une série de vives passes d’armes avec la junte issue du second coup d’Etat de septembre 2022 d’Ibrahim Traoré (AI du 04/01/23). Depuis, les relations entre les deux capitales n’ont cessé de se dégrader, sans pour autant atteindre le point de non-retour que connaît aujourd’hui l’axe entre Paris et Bamako.

Autre ambassade tricolore sensible qui doit changer de titulaire cet été : Kinshasa. Pour cette dernière, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a arrêté son choix sur la directrice des affaires financières du ministère des affaires étrangères, Claire Bodonyi. Ex-ambassadrice en Bosnie et en Namibie, elle remplacera Bruno Aubert, nommé en juillet 2021 (AI du 20/07/21).

Après la visite du chef de l’Etat français dans la capitale congolaise au début du mois de mars, la nouvelle ambassadrice sera chargée de mettre en musique la délicate diplomatie d’équilibriste de Paris dans l’est de la RDC entre Kinshasa et Kigali.

Un ex-GIGN au Tchad

Plus au nord, la chancellerie française à N’Djamena verra, elle aussi, arriver un nouveau titulaire cet été. Pour succéder à Bertrand Cochery, le Quai d’Orsay a opté pour le profil très sécuritaire d’Eric Gérard. Commandant du GIGN de 1997 à 2002, ce dernier est actuellement à la tête de la sécurité diplomatique au ministère de  affaires étrangères. Il s’agira, pour cet ex-consul de France à Alger, de sa deuxième affectation en tant qu’ambassadeur, après avoir officié à Bangui de 2018 à 2020. Il avait alors été aux premières loges de l’arrivée des paramilitaires russes du groupe Wagner en RCA.

En Angola, où Emmanuel Macron s’est rendu début mars, c’est la diplomate Sophie Aubert qui devrait prendre le relais de Daniel Vosgien, nommé en septembre 2020. Cette dernière est l’actuelle directrice de l’Agence française de développement (AFD) en Algérie, après avoir été ambassadrice de France au Bangladesh et au Paraguay. Ce ne sera pas son premier poste sur le continent africain : de 2009 à 2012, elle a été numéro 2 de la chancellerie à Conakry. L’Elysée a également validé la nomination de Jérôme Cauchard, pour l’heure ambassadeur de France à Bahreïn, à la tête de la représentation française en Erythrée.

A Alger, comme annoncé par Africa Intelligence le 23 mars, c’est Stéphane Romatet qui prendra la suite de François Gouyette (AI du 23/03/23). Enfin, pour Tunis, c’est l’actuelle directrice Afrique du Nord et Moyen-Orient du Quai d’Orsay, Anne Guéguen, qui fait figure de favorite (AI du 24/03/23).

Ces nominations restent suspendues aux autorisations d’agrément des pays concernés.

Article coréalisé avec la rédaction de La Lettre A (groupe Indigo Publications).

Source: Africa Intelligence