Accueil A la une Demi-finales de la CAN 2023: les revenants prennent le pouvoir!

Demi-finales de la CAN 2023: les revenants prennent le pouvoir!

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Les sympathiques supporters des Eléphants ont déjà gagné la CAN de la joie

Nigeria-Afrique du Sud et Côte d’Ivoire-RD Congo. C’est le carré d’as de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football qui se joue sur les bords de la Lagune Ebrié depuis le 13 janvier. En attendant de connaître son dénouement le 11 février, la CAN de l’hospitalité est également celle des surprises. Si les portes des demi-finales, qui se jouent ce mercredi, se sont fermées devant les Aigles du Mali, les Requins Bleus du Cap-Vert, le Syli National de Guinée, et les Palancas Negras de l’Angola, elles ont laissé par contre, le passage à des revenants qui affichent, tous, l’ambition de remonter sur le toit de l’Afrique.

Les Super Eagles favoris devant les Bafana Bafana

Les Super Eagles du Nigeria qui ne rêvent que du trophée avec leur flèche, Victor Osimhen, meilleur joueur africain de 2023, auront l’occasion, lors de ce match qui s’annonce plein, si l’enjeu ne tue pas le jeu, de mettre fin au parcours des séduisants Bafana Bafana d‘Afrique du Sud de Ronwen Williams, la terreur des tireurs de pénalty cap-verdiens. Les deux équipes qui n’ont encaissé, jusque-là, qu’un but chacune, ont des raisons d’y croire, avec un léger avantage pour les Nigérians, auréolés de leurs trois couronnes de champions d’Afrique contre un sacre pour les Sud-Africains. Les coéquipiers de Teboho Mokoena disposent, par contre, d’un atout de taille en la personne de leur entraîneur, Hugo Broos. Celui-ci, parmi les quatre sélectionneurs des équipes du dernier carré, est le seul à détenir dans sa gibecière, un trophée de la CAN, remporté en 2017, alors qu’il était à la tête des Lions camerounais qui, à l’époque, étaient encore «indomptables». Tout reste donc jouable dans ce face-à-face d’un tournoi où les favoris ne l’ont été que sur papier et dans les analyses de bookmakers, ces derniers ayant tous brillé par des pronostics qui n’ont pas résisté à l’appétit d’ogre de la CAN Akwaba de bouffer les «grands».

Léopards et Eléphants dans un duel de choix

Le public friand de la magie du football africain en a eu pour son plaisir et son adrénaline, ayant vécu la sortie des champions en titre sénégalais et du Maroc, premier pays africain demi-finaliste d’une coupe du monde de football, et attendant avec délectation, un indécis RD Congo-Côte d’Ivoire. Les deux nations, toutes deux arborant, chacune deux étoiles sur leurs tuniques respectives, se jetteront, sans doute, dans l’arène, sans réserve, une finale étant au bout de la bataille. Les Léopards de la RD Congo et leur valeureux capitaine, Chancel Mbemba, joueront, contrairement à leurs adversaires, sans la pression de pays hôte, et surtout avec la solidarité et la solidité de groupe, qui font leur force, en plus des éclairs de génie personnels de leurs joueurs, tous capables de faire trembler les filets adverses, qu’ils soient attaquants, milieux de terrain ou défenseurs.

Toutefois, la soirée sera loin d’être une sinécure pour les Congolais, car ils auront en face, une équipe ivoirienne qui, bien que réduite à 10 pendant plus de 45 minutes de jeu et 30 minutes de temps additionnel, sait répondre à son vis-à-vis, même dans les dernières secondes d’un match de ¼ de finale. Les Aigles du Mali peuvent témoigner de cette force de mental des camarades de Franck Kessié, eux qui ont été terrassés par des Eléphants qui venaient, à peine, de renvoyer à la maison, les Lions sénégalais, champions d’Afrique en titre.

Miraculés et ressuscités

«On est déjà mort, on ne peut plus mourir», chantent, à raison et dans l’autodérision, les supporters ivoiriens, faisant allusion à leur qualification in extremis pour les 8es de finale, grâce à une victoire, 1-0, des Lions de l’Atlas sur les Chipolopolo de la Zambie. «C’est notre CAN, on sort quand on veut et on revient quand on veut», ont encore clamé, les mêmes Ivoiriens, sauvés donc des eaux après la douche froide reçue des Equato-Guinéens qui les ont humiliés, 4-0, en match de groupe. Les Ivoiriens sont à deux matchs du bonheur, toujours animés de cet humour légendaire qui leur permet de traverser les situations les plus difficiles sans verser dans une tristesse de mort, comme dans d’autres pays. «On vaut rien, mais on est qualifié», ont encore crié les Ivoiriens, après avoir dépecé les Aigles maliens. En tout cas, pour jouer la première marche du podium, le dimanche 11 février, les pachydermes qui sont en mesure d’écrire pour la troisième fois l’histoire, cette fois-ci avec leur jeune sélectionneur aux couleurs locales, Emerse Faé doivent faire bouger les défenses, au propre comme au figuré. Portés par toute une nation, ils doivent «valoir» plus que leur statut de ressuscités et miraculés transfigurés, pour prendre leur destin en main et procurer du bonheur à ce magnifique peuple qui sait encore donner du sens à la fraternité africaine.

Super Eagles, Bafana Bafana, Léopards et Eléphants, sortez le grand jeu et que le fair-play soit le seul gagnant, afin que le foot soit davantage rassembleur et non graine de division!

Le bonheur est dans le pré du stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, courez-y vite, sinon il va filer!

Par Wakat Séra