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Dominique Yaméogo: «Si on nous avait écoutés, personne n’allait dire que l’armée burkinabè n’est pas équipée»

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Des panélistes

L’Union d’action syndicale (UAS) a animé un panel, ce matin du 3 janvier 2024, à Ouagadougou, portant sur la «Contribution du mouvement syndical à l’encrage de la démocratie au Burkina Faso», dans le cadre de la commémoration du soulèvement populaire du 3 janvier 1966. Les panelistes ont présenté des «exemples et acquis » des luttes syndicales burkinabè et «les défis actuels» de celles-ci «dans un contexte de lutte contre les groupes armés terroristes».

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Les syndicats burkinabè ont commémoré, ce mercredi 3 janvier, le 58e anniversaire du soulèvement populaire du 3 janvier 1966 ayant entrainé le départ de Maurice Yaméogo. Sur le sujet, Dominique Yaméogo a rappelé que «depuis les indépendances, le mouvement syndical, au grand tournant historique (du pays), depuis la Haute-Volta jusqu’au Burkina Faso, a joué son rôle pour qu’il y ait plus de démocratie et de liberté» au pays des Hommes intègres. Selon le panéliste, «la réaction du mouvement a été immédiate» face aux tentatives de «caporalisation» et «d’instauration du parti unique», par les autorités de l’époque, ce qui a conduit à l’évènement du 3 janvier, une date historique pour le Burkina Faso.

Le public

A en croire M. Yaméogo, les syndicats «(ont) toujours pris position face aux (différents) régimes», qui se sont succédé au Burkina Faso. Il a cité comme exemple, les événements du «17 et 18 décembre 1975 où le pays était totalement paralysé» par une «grande grève» pour faire face aux velléités «de mise en place d’un parti unique» par le président Sangoulé Lamizana,  «les états généraux de novembre 1991», et la participation des syndicats «à l’insurrection populaire de 2014», balayant le régime de Blaise Compaoré après 27 ans au pouvoir.

Le panéliste s’est étonné de la réaction de certains citoyens sur les actions du mouvement syndical. «Pour ceux qui accusent le mouvement syndical de n’avoir pas contribué suffisamment à la lutte contre l’insécurité, on leur dit de revisiter l’histoire. Le mouvement syndical a sensibilisé, formé et même a interpellé, posé dans ses revendications que l’armée soit formée et soit équipée. Si on nous avait écoutés, personne n’allait dire que l’armée burkinabè n’est pas équipée», a-t-il déclaré.

Norbert Ouangré a rappelé<>

Face à la situation sécuritaire que traverse le Burkina Faso, l’action syndicale a «d’énormes défis à relever». En effet, Norbert Ouangré, second panéliste du jour a relevé l’engagement des syndicats à la résolution des problèmes sociaux. «Les syndicats burkinabè ont toujours intégré dans leurs plateformes revendicatives les préoccupations des autres couches sociales», a indiqué M. Ouangré.

Il a rappelé que «traditionnellement les luttes syndicales portent globalement sur les droits économiques et sociaux et les libertés». Il s’agit entre autres, du «pouvoir d’achat, (de) la protection sociale et (des) libertés», a-t-il précisé.

Sur la question sécuritaire, le panéliste s’est préoccupé du «traitement délibéré» de certains médias «de faire fi des pertes que (le pays enregistre) dans les affrontements avec les groupes terroristes». Il a, par ailleurs, relevé «les graves atteintes aux libertés ou encore la remise en cause des libertés démocratiques et syndicales».

Face aux «atteintes des libertés (individuelles), de la presse, du droit à l’information… et aux réquisitions, (ainsi) que les sujets de justice (pendants)», le panéliste s’est demandé ce «que vaut la loi», au Burkina Faso.

La salle de conférence de la Bourse de travail est rebaptisée salle du 3 janvier 1966

L’Union d’action syndicale a profité de l’occasion pour baptiser trois salles, dont la salle de conférence devenue « salle du 3 janvier 1966 », deux salles de réunion devenues respectivement « salle du 17 et 18 décembre 1975 » et « salle du 16 septembre 2015 ». Des dates historiques dans les luttes syndicales au Burkina Faso.

Par Issa Sidwayan TIENDREBEOGO (Stagiaire)