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Elections locales en Côte d’Ivoire: des ministres jouent leur carrière

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Des élections attendues pour le 13 octobre (DR)

L’avenir s’annonce sombre pour certains membres du gouvernement, candidats aux élections locales du 13 octobre 2018 en Côte d’Ivoire.

Les élections locales du 13 octobre 2018 en Côte d’Ivoire vont déterminer l’avenir politique de plusieurs membres du gouvernement. Ces scrutins qui se déroulent dans un contexte de désamour entre le président de la République, Alassane Ouattara et son ex-allié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), auront forcément des conséquences sur les ministres-candidats.

Le ministre Kobénan Adjoumani

Le plus exposé dans cette guerre de positionnement est sans doute le ministre ivoirien des Ressources halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani, qui a osé défier le Sphinx de Daoukro en lançant le mouvement «Sur les traces de Houphouet», destiné à exploser le PDCI en mille morceaux. Candidat à sa propre succession à la tête du Conseil régional du Gontougo dans l’est du pays, il affronte une coalition des «Tout sauf Adjoumani» dirigée par Serge Vremen, le candidat du plus vieux parti ivoirien. Aux législatives de 2016, élu grâce à la «technologie électorale», l’Eléphant du Zanzan comme on le surnomme, aura fort à faire pour sortir victorieux de ces élections locales. Une défaite le pousserait alors vers la porte de sortie du gouvernement et du PDCI, son parti d’origine. Il deviendrait ainsi comme «wômi», c’est-à-dire grillé de toute part comme la galette de mil qui est retournée dans l’huile chaude. Pour de nombreux observateurs, le ministre des Ressources halieutiques est allé trop loin dans sa fronde contre l’ancien président ivoirien et président du PDCI, Henri Konan Bédié, rancunier comme tout bon Baoulé (ethni ivoirienne).

Le ministre Amédé Kouakou

De même, le ministre ivoirien de l’Equipement et de l’entretien routier, Amédé Koffi Kouakou, transfuge du PDCI, doit bien se battre au cours de ces municipales à Divo, une ville du centre-ouest. Il doit sortir les tripes pour battre Famoussa Coulibaly, un jeune loup de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI). Aux dernières législatives de 2016,  Famoussa Coulibaly a laminé le candidat du RHDP par deux fois, après que sa victoire a été contestée par le perdant. Très populaire auprès de la jeunesse, Famoussa Coulibaly ne s’est pas retiré du jeu, malgré les pressions exercées contre sa candidature. Si Amédé Koffi Kouakou perd ces élections, il dira certainement adieu au gouvernement et à son parti d’origine.

La ministre Mariatou Koné

Quant à la ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Mariatou Koné, elle, est inconnue dans les fichiers d’un parti politique même si elle est soupçonnée d’être proche du RDR. Candidate à la mairie de Boundiali au nord du pays, elle fait ses premiers pas dans l’arène politique. Elle n’a pas fait acte de candidature à la candidature du RHDP, et affrontera deux indépendants qui sont des habitués du terrain. L’anthropologue devra étaler le grand jeu pour sortir vivante de l’eau, au risque d’être éjectée de son fauteuil ministériel.

Danho Paulin, ministre des Sports et maire d’Attecoubé, François Amichia, ministre de la Ville et maire de Treichville, Aka Aouélé, ministre de la Santé et président du Conseil régional du sud Comoé, élus sous la bannière du PDCI, eux demeurent populaires dans leur zone et craignent peu en principe. Mais pourront-ils renouveler le bail avec leurs électeurs depuis qu’ils ont déposé leur valise au RHDP? Suspense!

En rappel, 88 listes de candidatures s’affrontent pour les régionales et 684 autres pour les municipales. 6 498 215 électeurs sont appelés aux urnes pour ces élections qui se dérouleront dans 20 219 bureaux de vote. Ces locales auront lieu dans 31 circonscriptions pour les régionales et dans 201 pour les municipales.