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En Afrique, près d’un décès sur cinq dus à la COVID est lié au diabète

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Brazzaville, 5 novembre 2020 L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 18,3 % des décès dus à la COVID dans la région Africaine sont liés au diabète, l’une des conditions qui, d’après des études mondiales, augmentent le risque de forme sévère de la maladie et de décès parmi les patients infectés par le virus.

L’analyse par l’OMS de 14 pays africains, qui ont fourni des informations sur la COVID-19 et les comorbidités, a montré que le risque de complications ou de décès de la COVID-19 parmi les gens diabétiques augmente avec l’âge, sachant que les personnes de plus de soixante ans sont les plus à risque.

Le diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, d’attaques cardiaques, d’AVC et de l’amputation d’un membre inférieur, mais beaucoup de ces effets nocifs de la maladie peuvent être retardés ou même évités grâce à un diagnostic et un traitement précoce. La maladie survient lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline (diabète de type 1) ou lorsque le corps ne peut pas utiliser efficacement l’insuline qu’il produit (type 2), qui est le type de diabète le plus répandu.

Au cours des trois dernières décennies, l’occurrence du diabète de type 2 a augmenté drastiquement dans tous les pays du monde. Dans la région africaine, le nombre de cas a été multiplié par six, passant de 4 millions de cas en 1980 à 25 millions en 2014. Avec environ 60 % des personnes vivant avec un diabète non diagnostiqué, la région Africaine présente la plus forte proportion de personnes ignorant leur condition. Une étude menée au Kenya a révélé que 60 % des personnes diagnostiquées avec une affection chronique n’étaient pas sous médication.

« Beaucoup trop de personnes ignorent si elles ont du diabète ou non. Les personnes avec cette affection chronique souffrent doublement si elles sont aussi infectées par la COVID-19 », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Nous devons changer cette situation en investissant dans la détection, la prévention et le traitement précoces du diabète. »

Au début et au pic de la pandémie de COVID-19, les services de santé dédiés au diabète étaient particulièrement mis à mal. Seulement environ un tiers des pays participants à une étude de l’OMS portant sur 41 pays d’Afrique sub-saharienne ont indiqué que ces services étaient pleinement opérationnels.

« Combattre la COVID-19 ne doit pas nous faire perdre de vue les autres défis sanitaires. La journée mondiale du diabète est un moment clé pour attirer l’attention sur cette maladie chronique, qui menace de plus en plus la vie d’Africains », a déclaré Dr Moeti.

La journée mondiale du diabète a lieu chaque année le 14 novembre.

Dans beaucoup de pays africains, l’accès à un équipement de base pour le diagnostic et le suivi du diabète représente une difficulté importante, spécialement dans les centres de santé publics éloignés. Sur le continent, l’approvisionnement en insuline et en hypoglycémiants oraux pour le diabète reste limité, et les agents de santé sont insuffisamment formés au diagnostic du diabète et aux soins des patients.

Nous assistons également, dans la région africaine, à une augmentation des facteurs de risque de diabète tels que l’obésité. Un mode de vie de plus en plus sédentaire et la consommation d’aliments riches en sucre, en graisses et en sel favorisent l’obésité, qui concerne 2,5 % des adultes au Burundi et jusqu’à 26,9 % des adultes aux Seychelles.

L’OMS collabore avec les pays afin de former davantage d’infirmiers et d’autres agents de santé, ainsi que pour étendre l’accès aux services de prévention et de soins par l’intermédiaire de l’Ensemble d’interventions essentielles de l’Organisation mondiale de la santé contre les maladies non transmissibles pour les soins de santé primaire dans les structures à faibles ressources. Vingt-cinq pays ont adopté cet ensemble d’interventions et travaillent à la décentralisation et l’amélioration de la détection précoce du diabète et des soins des patients.