Accueil A la une Fin du MCC américain: le cauchemar de plus pour les Africains!

Fin du MCC américain: le cauchemar de plus pour les Africains!

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Une route en construction au Burkina (Ph. d'illustration)

Le Millennium Challenge Corporate (MCC), désormais, rangé dans les oubliettes de la coopération entre les Etats-Unis et l’Afrique. En plus de la suspension de l’USAID, c’est le cauchemar de plus pour les Africains, notamment ceux qui bénéficiaient de cette aide généreuse, du pays de l’Oncle Sam, pour ériger diverses infrastructures dont les routes, les ponts, les réseaux électriques, les forages et autres projets en matière d’irrigation, etc.

Ce programme était un appui presque vital pour certains pays de l’Afrique, la preuve ayant été faite que la route du développement passe par le développement de la route et que «l’eau c’est la vie». Si la construction de certains ouvrages en chantier restera en souffrance, celle des initiatives non encore mises en œuvre, devront attendre, dans l’espoir que l’«America first», soit l’«Amérique d’abord», le slogan de campagne qui est devenu le programme de gouvernance de Donald Trump, ne soit, peut-être plus, réalité. Des structures comme votre journal, Wakat Séra, avaient connu les conséquences foudroyantes de la mise entre parenthèses du MCC. Certes, non pas par la volonté de l’ancien nouveau locataire de la Maison blanche, mais à cause du coup d’Etat du colonel Sandaogo Paul-Henri Damiba, en date du 24 janvier 2022, à la suite duquel le programme avait plié bagage du Burkina, alors que votre quotidien en ligne et d’autres organes de presse, venaient de signer un contrat de prestation en communication, avec la structure. Les effets, désastreux,  pour une entreprise à taille réduite, comme Wakat Séra, ne peuvent qu’être catastrophiques pour des pays africains où tout est prioritaire!

Toutefois, la suspension ou l’arrêt définitif du MCC, ou de tout autre mécanisme d’aide servi à dose homéopathique à l’Afrique, devrait constituer une aubaine pour le continent. Car, la preuve a été faite, comme le disait l’historien et politicien burkinabè, le Professeur Joseph Ki-Zerbo, qu’«on ne développe pas», mais qu’«on se développe». Formule qui rejoint la sagesse africaine, selon laquelle «dormir sur la natte d’autrui, c’est dormir par terre». Mais, les Africains, habitués à tendre la sébile et à vivre une soixantaine d’années d’indépendance dans la dépendance, n’ont pas pu saisir, jusqu’à présent, la raréfaction et l’absence de l’aide, comme des opportunités exceptionnelles d’émancipation. Or, il leur faut en faire une solution, au lieu d’un problème, d’un manque et de deuil. Car, avec ses potentialités humaines hors-pair et les ressources naturelles exceptionnelles de son sous-sol, le continent africain, dans une option accrue de la transformation de ses matières premières sur place, en lieu et place de leur exportation «no limit», devrait réussir à occuper une place de choix sur l’échiquier économique mondial. Mais, l’Afrique, comme à l’accoutumée, a peu ou prou, suivi le nouvel ordre économique qui la contraignait à mettre fin à cette aide qui ne l’a jamais aidé à se passer de l’aide.

Et voici que le robinet qui distribuait encore, avec parcimonie, vivres, médicaments, argent, etc., commence à tarir, de façon inopinée, laissant, une fois de plus, les Africains dans le désarroi. Il urge donc, pour le continent noir, de s’affirmer par une souveraineté réelle, afin de tourner le dos à cette aide qui ne fait que l’appauvrir, au lieu de la faire avancer.

Par Wakat Séra