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Gabon: le général au pas de course, fin de règne pour la «Dame de fer»!

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La désormais ancienne présidente de la cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsouo et le général Brice Clothaire Oligui Nguema

Après avoir mis fin au règne sans…fin des Bongo, le général Brice Clothaire Oligui Nguema n’a pas fini de fêter son coup de force du 30 août qu’il a prêté serment en tant que président de la transition, et sans doute, plus si affinités. Dans la foulée, le président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CRTI) a nommé un Premier ministre en la personne de l’économiste, Raymond Ndong Sima, celui là-même qui a été Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba avant d’en devenir un opposant pur et dur. Le général, conscient qu’il faut marquer son territoire tout en évitant la marche en solo, a rencontré différentes couches socioprofessionnelles et leaders de l’opposition, allant jusqu’à rejoindre à domicile, Albert Ondo Ossa, le challenger de Bongo fils qui n’a de cesse de revendiquer sa victoire à la présidentielle gabonaise du 26 août.

Le nouvel homme fort de Libreville a partagé avec ses interlocuteurs, sa vision de la transition, dont la seule partie visible n’est, pour l’instant, que l’enveloppe. Combien de temps va durer la transition? Quels seront ses principaux axes? Et, interrogation non moins pertinente, quel est le contenu de la charte de transition qui a poussé sur les cendres de la constitution dissoute par la junte et sur laquelle le général a prêté serment? C’est certain, l’homme doit bien connaître ses concitoyens à qui il parle le langage qui semble, en tout cas pour l’heure, leur convenir. La presse, nationale comme internationale, ne donnera pas un avis contraire sur la volonté manifestée par l’ancien chef de la Garde républicaine de tourner, et même de fermer la page Bongo. Jusqu’à preuve du contraire, car c’est encore difficile de ne pas considérer ce putsch militaire comme un sacrifice d’Ali Bongo par son clan, pour sauver ce qui peut l’être encore.

Et, visiblement, ce n’est pas demain la veille de la fin de la campagne de salubrité menée, c’est le cas de la dire, tambour battant, par la junte militaire! Une figure légendaire et incontournable du règne de Bongo père et fils vient de passer à la trappe. Après trente-deux ans au poste de présidente de la Cour constitutionnelle, l’inamovible Marie-Madeleine Mborantsuo, maîtresse de Bongo père avec qui elle a eu deux enfants, s’en va avec, selon le communiqué de la présidence qui annonce sa mise à l’écart, «le sentiment du devoir accompli et l’intérêt supérieur de la nation». En somme, presqu’une «retraite bien méritée» pour la «Dame de fer»!

En attendant que son nouveau Premier ministre lui soumette, certainement dans les jours à venir, la liste des membres du gouvernement, le chef de la junte continue de consolider les basses de sa transition au bout de laquelle, sont prévues des élections démocratiques et ouvertes. Quand? Un autre débat qui sera inévitablement sur la table, tous les opposants trouvant dans la fin de l’ère Bongo, une chance inouïe à saisir pour se rapprocher du fauteuil du majestueux Palais du bord de mer, et pourquoi pas s’y installer!

Le temps de grâce ne sera pas éternel, et ce n’est sans doute pas un secret pour le général Brice Clothaire Oligui Nguema qui sera vite confronté aux réalités du pouvoir!

Par Wakat Séra