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Grève annoncée des enseignants: le président du Faso appelé au secours

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Le juriste Abdoul Karim Sango (Ph. netafrifrique.net)

Dans cet écrit, Abdoul Karim Sango, parent d’élève, s’inquiète de la santé du système éducatif burkinabè. Il invite le président du Faso à prendre langue avec les enseignants pour désamorcer leur projet de « grève prévue le 27 novembre », car lui « semble disposer de plus de talent dans la négociation que ses ministres ».

Des information circulant  sur Facebook font état de ce  que les syndicats du Ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA) s’apprêtent pour un mouvement de grève de 96h. Si cette information se confirmait ce serait la catastrophe pour la formation de nos enfants. Je ne sais pas combien d’heures de classes effectives ils ont eues dans le mois d’octobre. Entre le soutien à leurs enseignants en grève et un prétendu soutien à Zaida, on en saura rien. En dépit de la reprise, les cours continueront d’être perturbés sans un communiqué du gouvernement pour situer les parents.

J’ai souvent vu mes enfants à la maison sans en comprendre toujours  les vraies raisons. Le mois de décembre est un mois perdu de notre système éducatif depuis 1998. Et les gouvernements successifs assistent impuissants à cela. Déjà que  le dernier rapport de la Banque mondiale nous classe comme figurant parmi les derniers  de la planète en termes de qualité de la formation, il ne faut pas en rajouter à la déliquescence du système éducatif. Un gouvernement est un apporteur de solution sinon il ne sert à rien.

Personne ne dit que la situation est simple, mais cela fait partie du charme de gouverner. On gouverne pour relever les défis!  On ne peut pas  se contenter de dire qu’on est venu trouver.   Le Chef de l’Etat doit impérativement rencontrer les acteurs du monde éducatif surtout que ceux-ci n’entendent plus discuter avec leur ministre. Après les magistrats, les policiers, les transporteurs, il doit se résoudre à discuter avec les enseignants. Manifestement, lui semble disposer de plus de talent dans la négociation que ses ministres! Il devrait peut être consacrer une séance du Conseil des ministres à la formation de ses ministres à la gestion des conflits sociaux.

Et il faut les rencontrer avant le 27 novembre, date probable de leur mouvement de grève. Là je lance un véritable SOS pour éviter que nos enfants s’habituent à ne pas être en classe. C’est comme cela qu’ils intègrent de très mauvaises habitudes, notamment la contestation tous azimuts. Les parents d’élèves devraient exiger du président un dialogue direct et franc avec les enseignants relevant du MENA qui constituent presque à eux seuls plus de la moitié du personnel de l’État. Les conséquences de mouvement de grève dans l’éducation et la santé sont aussi pires que celles de la sécurité.

Ce n’est pas parce que les enseignants ne disposent pas d’armes qu’il faut prendre à la légère leur mouvement. L’éducation est l’arme la plus fatale pour toute société selon qu’il en fait un bon ou un mauvais usage !

Abdoul Karim Sango

Parent d’élève