Accueil A la une Guinée: 8 mois déjà qu’ils ont disparu!

Guinée: 8 mois déjà qu’ils ont disparu!

0
Les épouses de Fonikè Manguè et de Mamadou Billo Bah en détresse

Que sont devenus Fonikè Meneguè et Mamadou Billo Bah, ces deux cadres du Front national de défense de la Constitution? Après leur enlèvement le 9 juillet, sont-ils en prison ou déportés ailleurs? Aux mains de qui se trouvent-ils? Aucune présence de terroristes n’étant jusque-là signalée en Guinée qui donc est responsable de ce rapt? Du reste, les terroristes, revendiquent, presque toujours, leurs actions. Que fait la justice, face à ces crimes qui, fort heureusement, sont imprescriptibles?  Autant d’interrogations qui taraudent les esprits en Guinée. Tous sont inquiets, des avocats des victimes d’enlèvements, au peuple guinéen, en passant par la société civile, et surtout, les épouses et les proches des disparus inscrits sur une liste qui, malheureusement, ne fait que s’allonger depuis la prise de pouvoir par la force, du général Mamadi Doumbouya.

Pire, le chapelet, de plus en plus, long des kidnappings et arrestations arbitraires est tout autant fastidieux à égrener qu’il est macabre! Car, aux disparitions du journaliste Habib Marouane Camara, et de l’ancien secrétaire général du ministère des Mines, Saadou Nimaga, s’ajoutent les morts énigmatiques des officiers militaires dont, l’ancien chef d’état-major général des armées, Sadiba Koulibaly et le colonel Célestin Bilivogui, sans oublier les victimes des répressions disproportionnées et meurtrières des manifestations pour exiger le retour à un Etat de droit, par des élections libres et transparentes.

Depuis 8 mois, pas le moindre signe de vie de Oumar Sylla alias  Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah! En attendant, la Guinée est loin des bons comptes, et même que l’espoir d’une vie démocratique s’éloigne de plus en plus, malgré les scrutins annoncés pour cette année et qui devraient mettre fin à la transition de Mamadi Doumbouya! En Guinée, la parole donnée des dirigeants n’a plus aucune valeur, car peu ou prou respectée, et surtout qu’il est prêté au général, de se redonner une virginité par les urnes! La liberté d’expression confisquée, avec à la clé, les fermeture et suspension de médias et d’organes de presse, les menaces aux quotidien sur la vie des leaders politiques contraints de fuir la terre de leurs ancêtres et d’errer, en exil, sur le continent ou loin de l’Afrique, l’absence de toute solution à la cherté de la vie et au manque d’emploi pour la jeunesse, etc. Que de nuages, lourds à couper au couteau, qui s’amoncellent dans le ciel guinéen!

Ces problèmes auxquels ils sont confrontés, les Guinéens et Guinéennes croyaient, pourtant les avoir derrière eux, lorsque le général Mamamadi Doumbouya, colonel au moment des faits, renversait, le 5 septembre 2021, le Pr Alpha Condé, qui, d’opposant historique, s’ouvrait un boulevard de président ad vitam aeternam. Mais de sauveur, le général lui-même est en train de se muer en prédateur pour son peuple. Comble de tout, comme si elle avait une mesure pour juger les coups d’Etat, et les classer en bons et mauvais, la fameuse communauté internationale, ferme les yeux sur les abus du général Doumbouya, jetant plutôt l’anathème sur les militaires maliens, burkinabè et nigériens, eux également, auteurs de coups de force.

Il est temps de mettre fin aux dérives du général Mamadi Doumbouya qui doit se résoudre à veiller sur ses concitoyens et leur garantir paix, sécurité et liberté.

Par Wakat Séra