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Guinée-Bissau: l’opposition doute de la tentative de coup d’État

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L’opposition bissau-guinéenne doute de la tentative de coup d’Etat intervenue, le mardi 1er février 2022, alors que le président de Umaro Sissoco Embalo a accusé, le jeudi 10 janvier 2022, trois de ses compatriotes liés aux cartels de la drogue d’être responsables de coup de force avorté dont le bilan officiel fait état de 11 morts.

Dix jours après les évènements, le chef de l’État a, pour la première fois, cité des noms de responsables. Devant la presse étrangère, ce jeudi 10 février 2022, Umaro Sissoco Embalo a accusé l’ancien chef de la marine, l’amiral José Americo Bubo Na Tchuto, et deux «complices»: Tchamy Yala et Papis Djemé.  Les trois hommes avaient été arrêtés par les autorités américaines en 2013 dans une affaire de trafic de drogue.

Le chef de l’État a pointé du doigt un «groupe de bandits, d’assassins, de terroristes», qui cherchait à «décapiter l’État», sans donner de précisions sur le nombre d’arrestations.

De ce fait, il reste «des zones d’ombre» autour de ces évènements, selon Domingos Simoes Pereira. Le leader du parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), ancien parti au pouvoir, aujourd’hui dans l’opposition, met en doute la version officielle. «C’est difficile de croire à leur rhétorique. Il y a des éléments qui ne collent pas», estime-t-il.

«Pour notre malheur, ce n’est pas la première fois qu’il y a un coup d’État en Guinée-Bissau. On n’a jamais vu une tentative de coup d’État de cette manière. C’est étonnant, car le palais du gouvernement où tout s’est déroulé se trouve à 200 mètres d’une caserne militaire, et les militaires ne s’en sont pas mêlés. Il y a cinq heures d’échanges de feu, et les victimes ne sont que des gardes du corps ? Mais quelle était l’intention de ces agresseurs ? La nation bissau-guinéenne a le droit de connaître la vérité, et je pense que cette vérité doit venir d’une commission d’enquête internationale».

En rappel, l’attaque est survenue dans un contexte de tensions entre le président et le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam, notamment, à propos d’un avion Airbus A340 qui avait atterri à Bissau fin octobre avec autorisation présidentielle, mais le chef du gouvernement avait d’abord parlé d’une «cargaison suspecte».

Par Lassané Sawadogo (stagiaire)