Accueil Economie IAMGOLD Essakane: des journalistes s’imprègnent du traitement du minerai par le charbon fin

IAMGOLD Essakane: des journalistes s’imprègnent du traitement du minerai par le charbon fin

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Le Directeur Général de IAM GOLD Essakane SA, Mohamed Ourriban, montrant le charbon fin aux journalistes (photo d'archives)

Une trentaine de journalistes ont effectué une visite, le vendredi 31 mai 2019, sur le site minier de IAMGOLD Eassakane SA, installée au Nord du Burkina Faso, pour en savoir davantage sur le processus de traitement du minerai à travers le procédé du charbon fin. De la première fosse où sont chargés les minerais pour traitement, en passant par les salles techniques de contrôle, jusqu’aux installations technologiques dont l’incinérateur, l’équipe de la mine avec à sa tête son premier responsable, Mohamed Ourriban, a édifié les hommes de média sur l’extraction de l’or via le charbon fin, une de sa nouvelle innovation technologique qui « améliore » son revenu.

La visite a commencé comme il est de tradition à Essakane lorsque la mine reçoit des invités, par l’induction, une séance de formation et de sensibilisation sur les mesures sécuritaire, sanitaire et environnementale. L’objectif de cet exercice, c’est d’avoir au terme de la visite, zéro incident qui est le leitmotiv de IAMGOLD Essakane SA. Autre détail non moins important, toute prise d’image ou de vidéo doit être autorisée. Ces consignes qui rappellent toute la responsabilité que tout un chacun doit adopter avant de poser tel ou tel acte.

La mine d’or d’Essakane exploitant une fosse à ciel ouvert est caractérisée par du minerai de faible teneur (en moyenne 1g/t) et de ce fait, des solutions innovantes s’imposent afin de réduire au maximum les pertes dans le circuit et assurer la rentabilité de l’entreprise. A travers le procédé de production de l’or à Essakane, plusieurs dizaines de tonnes (variable) de charbon fin sont générées et stockées dans des sacs chaque mois.

La visite qui a duré en gros trois heures sur plusieurs compartiments allant des extractions des minerais aux installations techniques, ont permis aux journalistes de découvrir le charbon fin et ce à quoi il contribue dans l’extraction du minerai notamment l’or et l’argent. La première étape de la visite a débuté au niveau de la première fosse, c’est-à-dire sur le site du crachage là où les cris des machines (Dumper et camion) sont assourdissants. A ce lieu, les camions chargent les minerais pour les acheminer pour le concassage et le broyage entre autres. Derrière notre guide du jour, Mohamed Ourriban, le directeur général de la mine qui nous expliquait le processus de l’exploitation de ce site, on y voit un gros trou qui fait un kilomètre de long et environ 200 mètres de profondeur.

Mohamed Ourriban, Directeur Général de IAM GOLD Essakane SA

Cela s’explique par le fait que la mine d’Essakane est une mine « à faible teneur », a dit M. Ourriban qui a rassuré des engagements pris par sa société pour réhabiliter la mine après son exploitation. Ce gros trou peut servir de réservoir d’eau par la suite, a-t-il dit. Déjà, la mine procède à des reboisements, ajoute-t-il, en montrant du doigt tout autour de la fosse des arbres que sa société aurait plantés.

Après cette phase, les visiteurs ont été conduits au niveau d’une salle de contrôle. Là, Salamata Kagambéga, opératrice principale de la salle de contrôle, a expliqué que pour l’extraction de l’or, il y a plusieurs phases qu’elle et son équipe suivent. Les mouvements au sein de la mine sont détectés, localisés et centralisés dans cette salle bondée de machines de technologie haute pointe.

La prochaine étape se fera sur le terrain, notamment sur des machines installées, à au moins 20 mètres de hauteur. Une fois en haut, les journalistes ont suivi la suite du procédé de l’extraction des minerais qui se faisait essentiellement dans des des tanks dont certains contiennent de l’eau chaude et d’autres des éléments chimiques (soude caustique, cyanure, acide) servant à libérer l’or en enlevant des fines et grosses particules du minerai. Dans ces machines, le charbon fin mélangé aux produits chimiques lui permet d’absorber environ 1 000 grammes d’or.

Salamata Kagambéga, opératrice principale de la salle de contrôle de la mine de IAM GOLD Essakane SA

Au terme de ces installations qui sont liées les unes aux autres à travers une chaîne, intervient l’incinérateur qui a démarré en juin 2016 et dont le coût d’investissement est évalué à 1,5 milliards FCFA. « De juin 2016 à janvier 2018, l’usine a coulé plus de 5 000 Oz (environ 155 KG) à partir du charbon fin incinéré », a précisé Mohamed Ourriban, soulignant qu’en raison des défis techniques, il y a eu une accumulation de charbon et autres résidus car la capacité de traitement de l’incinérateur était inférieure à la production journalière.

Ce processus qui est une nouvelle trouvaille que la mine d’Essakane rend performante de plus en plus, participe beaucoup économiquement à la rentabilité de la mine, selon ses responsables. C’est pourquoi M. Ourriban s’est satisfait de l’innovation de sa société qui va servir aux autres mines du pays. « Par an, c’est environ 300 Kg d’or » qui sont récupérés via le traitement du charbon fin, a confirmé le DG de Essakane,  précisant aussi que la rentabilité de la mine qui produit par an, 14 tonnes d’or, est tributaire de la fluctuation du prix des minerais au niveau international qui détermine le cours de l’or.

Le charbon fin vient de la carcasse de noix de coco. Le charbon fin de l’usine d’Essakane est issu de l’effritement du charbon grossier utilisé dans le procédé de CIL (carbon in leach) pour absorber l’or en solution, à cause des transferts et pompage du charbon, les grains s’écrasent et produisent ainsi du charbon fin à une granulométrie inférieure à 1mm. Les fines sont récupérées dans un épaississeur filtrées/décantées et stockées dans des sacs.

Le charbon tranformé

Avec un investissement de 408 milliards FCFA pour la construction de la mine et ses travaux d’extension, sur les sept ans de son existence, c’est « environ 1.172 milliards FCFA » de retombées économiques qui ont été reversées au Burkina Faso. Aujourd’hui, la mine compte « plus de 2 400 employés dont 96% de nationaux et 37% environ de ces 96% viennent des localités abritant la mine », a fait observer Marie Diop, directrice des affaires corporatives, de la communication et des relations communautaires. Elle a noté un chiffre de sous-traitants variant de 700 à 1 000 intervenants dans le projet. « Les impacts sont énormes sans ceux indirects », a-t-elle avancé, mentionnant qu’en termes de retombées indirectes durant les sept ans de l’existence de IAMGOLD Essakane SA, c’est « 283 milliards de FCFA concernant les paiements aux fournisseurs et autres sous-traitants qui travaillent avec la mine, la masse salariale et toutes les charges sociales ».

Pour la politique environnementale de la mine, Essakane certifiée ISO-14.001, suit la « norme internationale à tous les niveaux de gestion des déchets et des résidus ainsi que la réhabilitation environnementale », a rassuré son directeur général, rappelant que sa société a un programme qui suit cette politique.

Par Bernard BOUGOUM