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Inauguration mausolée Thomas Sankara: ce que les Premiers ministres sénégalais et tchadiens ont dit !

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Les Premiers ministres sénégalais, Ousmane Sonko et tchadien, Allah-Maye Halina, ont exprimé leur solidarité aux autorités burkinabè, à l’inauguration du mausolée du père de la révolution d’août 1983, le capitaine Noel Isidore Thomas Sankara, où ils ont pris part, le samedi 17 mai 2025.  

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a dit, avoir vécu « un moment extrêmement fort, un moment qui marque d’une pierre indéracinable l’histoire du peuple, et en l’occurrence ici l’histoire des peuples africains », lors de la cérémonie de l’inauguration du mausolée de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara et de ses 12 compagnons tués le 15 octobre 1987 au Conseil de l’Entente où est érigé l’infrastructure.

Remerciant le Premier ministre burkinabè, Jean Emmanuel Ouédraogo, de l’avoir associé à cet événement, de lui avoir permis d’assister à « ce moment fort qui a consacré, une fois de plus, s’il en était besoin, un des plus grands fils de ce continent, en la personne du capitaine Thomas Sankara », le chef du gouvernement sénégalais a souligné un moment fort qui, au-delà de l’acte posé, renvoie les dirigeants africains à leurs obligations mémorielles. « L’un de nos plus grands problèmes dans ce continent, c’est notre incapacité à faire vivre nos mémoires, sélectives comme collectives, à les faire connaître aux générations à venir, aux générations présentes avant, mais également aux générations à venir », a-t-il soutenu.

Pour lui, il est important que les Africains connaissent l’histoire de leurs dignes fils, que les Africains puissent remonter le plus loin possible. « De grands fils d’Afrique, tels que Cheikh Anta Diop et Joseph Ki-Zerbo, ont consacré toute leur vie à ce travail mémoriel, remontant jusqu’à l’Égypte antique pour nous faire comprendre que nous ne sommes pas orphelins d’histoire, contrairement à ce qu’on a voulu nous faire croire, que nous ne sommes pas ce continent qui n’a jamais apporté sa contribution dans l’évolution de l’humanité », a-t-il martelé.

Selon M. Sonko, le devoir mémoriel des africains est important parce que les peuples se distinguent par leur capacité à figer leur mémoire aussi bien à ce qu’elle présente de positif que ce qu’elle présente de moins positif. « Depuis que nous nous sommes arrivés au pouvoir au Sénégal, nous avons entamé ce devoir mémoriel. Il faudrait que partout en Afrique, cet effort mémoriel se fasse », a appuyé l’ex-leader de l’opposition sénégalaise.

Le chef du gouvernement tchadien, Allah-Maye Halina, lui, a souligné tout le sens de la cérémonie qui est tout un symbole car Thomas Sankar est « un digne fils de l’Afrique, un digne fils de Burkina Faso qui, par son idéologie, par son héritage, a transcendé les frontières continentales et est devenu une icône mondiale ». « Vous savez que toute la jeunesse du monde prend comme idole Thomas Sankara », a-t-il martelé, poursuivant que Thomas Sankara de son vivant disait qu’« on peut tuer le corps mais pas les idées ». « Aujourd’hui, les idées de Thomas Sankara continuent de vivre », a-t-il poursuivi.

« Le message du peuple tchadien à l’encontre du peuple burkinabè, c’est de garder le même cap, d’avoir toujours le même courage et de continuer à lutter pour notre souveraineté, notre indépendance et notre intégrité comme Thomas Sankara y avait consacré toute sa vie pour lutter contre cet impérialisme et le néocolonialisme », a déclaré le Premier ministre du Tchad, Allah-Maye Halina.

Par Bernard BOUGOUM