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ISAF: des responsables financiers décortiquent la nouvelle loi de finances

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Une vue des participants à la formation

L’association des Investisseurs Sans Frontières (ISAF), a initié ce vendredi 12 février 2021, à Ouagadougou, une rencontre avec les responsables financiers, dans le but de la maîtrise des dispositions de la nouvelle loi de finances 2021. Pour le président de ISAF, Arouna Nikièma, «la fiscalité détermine toutes les finances. Si elle est mal faite, elle peut-être fatale pour une entreprise». Dans cette optique, c’est pour protéger les entreprises membres de l’association et prévenir tout cas malheureux lié à une non-maîtrise de la nouvelle loi de finances, que ce redez-vous du donner et du recevoir a été organisée au sein des locaux de l’Institut supérieur de Management des Risques (ISMR), pour permettre à une vingtaine de participants de décortiquer le thème et renforcer leurs compétences.

Arouna Nikièma, président de Investisseurs Sans Frontières (ISAF)

Les textes sur les finances évoluent rapidement de nos jours. Et pour mettre à niveau les responsables financiers travaillant dans ses sociétés-membres, des nouveaux textes, notamment ceux qui touchent à la fiscalité, ISAF a initié cette formation pour «former des agents comptables qui travaillent dans le domaine des finances, (mais surtout) sur la nouvelle loi de finances touchant la fiscalité. Les participants verront tout ce qui est actualisé dans le texte touchant à la fiscalité», a déclaré M. Nikièma à Wakat Séra. Pour le président de ISAF, les participants à cette formation «seront aguerris» par un formateur qui connaît bien le domaine.

«Notre formateur est un spécialiste en fiscalité qui dirige un cabinet de conseil fiscal qui a pignon sur rue au Burkina et rayonne sur l’Afrique. Mais avant de se retrouver dans le privé, il travaillait dans le public déjà au niveau des impôts. C’est pour dire qu’il a une grande expérience de terrain. Donc c’est quelqu’un qui maîtrise très bien le domaine de la fiscalité», a commenté Arouna Nikièma.

Seydou Zida, conseiller fiscal

Selon M. Nikièma, il a été retenu 16 participants à cause de la situation de la Covid-19 qui impose certaines mesures de distanciation et de prudence. «Nous avons limité le nombre de participants à 16 à cause des barrières liées à la Covid-19», a insisté Arouna Nikièma qui a noté que ce n’est pas la première ni la dernière formation que ISAF va initier. Il a annoncé que l’association, soucieuse du renforcement des compétences de ses employés, a déjà coché à son planning, une autre formation qui prendra en compte tous les membres de ISAF.

«Chaque année, une loi de finances vient modifier le dispositif fiscal existant»

Le formateur Seydou Zida, conseiller fiscal, gérant du cabinet Adiz Consulting et membre de ISAF, a indiqué que «chaque année il y a une loi de finances qui vient modifier un peu le dispositif fiscal existant». Au titre des changements de 2021, figure «l’institution d’un nouvel impôt qui s’appelle la TAF (Taxe sur les activités financières) qui vient un peu remplacer la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) en ce qui concerne les opérations bancaires et financières», a expliqué M. Zida.

En dehors de ça, il y a la réduction du délai pour le paiement des impôts. «Avant, les paiements des impôts étaient fixés au plus tard au 20 du mois qui suit les opérations. Dans cette nouvelle loi de finances 2021 les délais sont passés du 20 au 15 pour tous ce qui concerne les impôts tels que la TVA et les acomptes, le délai pour les déclarer est situé au 15 du mois qui suit le mois au titre duquel les opérations ont été réalisées», a poursuivi le formateur, dans ses éclairages.

«Il y a aussi eu la reconduction des mesures de faveur qui ont été prises pour l’habitation des biens immobiliers, par l’institution d’un forfait et les modifications des dispositions qui concernent les contributions des micro-entreprises, avec l’institution de deux sous régimes à savoir un régime déclaratif et un régime de forfait», a expliqué le consultant fiscaliste.

Saïdou Ouédraogo, comptable de Wakat Séra

Révision du Code fiscal

Saïdou Ouédraogo, comptable à Wakat Séra, participant à cette formation, de façon générale, a beaucoup apprécié la formation qui (leur) a permis de réviser le Code fiscal. «La partie que j’ai apprécié le plus, concerne la micro-entreprise. J’ai vraiment beaucoup appris. Ça m’a permis de bien comprendre le statut de la micro-entreprise et de maitriser nos obligations fiscales. Cette formation m’a vraiment été utile», a apprécié M. Ouédraogo qui souhaite que ce genre de formations se répètent puisque la loi fiscale est révisée chaque année. «Donc il faut se mettre au diapason chaque année pour que les comptables puissent suivre et faire normalement leurs déclarations et éviter aux entreprises de payer des pénalités», a-t-il demandé.

Saïdou Ouédraogo estime, par ailleurs, que c’est «une très bonne initiative de la part de (ses) responsables et de ISAF de (les) accompagner par le biais de cette formation parce que, c’aurait difficile pour les participants de pouvoir faire ça individuellement. Si ISAF a pensé que les comptables des sociétés de ses membres doivent améliorer leurs connaissances fiscales, c’est vraiment une très bonne chose. On souhaite qu’il y ait la santé et les moyens de continuer cette œuvre utile», a conclu le comptable de Wakat Séra.

La partie TVA aura un gros impact

Jean Jacques Kanga, directeur financier de Kanazoé Group

Le directeur financier de Kanazoé Group, Jean Jacques Kanga, participant, tout en remerciant ISAF pour cette opportunité qui lui a permis de pouvoir prendre connaissance de la nouvelle loi de finances avec ses particularités, n’a pas manqué de relever la pertinence de la rencontre. «C’était très intéressant, assez succinct, bien résumé, avec les nouvelles dispositions qui sont prévues sur la Taxe de l’Activité Financière (TAF). Nous repartons de là avec beaucoup plus d’éclairages sur les nouvelles dispositions qui sont prises, en matière fiscale», a affirmé M. Kanga.

«Un seul point peut-être qui pourrait retenir l’attention pour les prochaines fois, c’est de voir le commentaire sur le mécanisme de transition entre l’ancienne loi et la nouvelle loi, parce qu’il y a eu des problématiques liées à cette non déductibilité de la TAF pour laquelle l’applicabilité n’est pas tout à fait bien clair», a souhaité Jean Jacques Kanga. Pour lui, «on ne sait pas aujourd’hui si on va continuer de déclarer la TVA ou la TAF parce qu’on est dans un processus de transition». Le directeur financier de Kanazoé Group, espère, ainsi, avoir beaucoup de précisions dans la suite de l’application de cette nouvelle loi de finances.

La formation «nous a donné certains éclairages, certaines précisions sur des spécificités de modifications». Pour lui, «c’est notamment la partie TVA qui aura un gros impact parce que (les entreprises) font recours aux financements bancaires, et il faut dire que ces mécanismes-là, entre griffes, (leur) étaient favorables de par la déductibilité des charges qu’(elles) payaient sur (leurs) intérêts. Ce qui ne sera plus le cas». Mais déjà, «on repart pour transmettre en interne, ce que nous avons retenu de cette rencontre», a conclu le directeur financier de Kanazoé Group.

Amidou Ouédraogo de Synovie

Une formation parfaite

«La formation a été parfaite. Il y a beaucoup de choses que nous avons apprises, concernant la nouvelle loi. Avec cette formation on a eu plus d’éclaircissement notamment sur la nouvelle taxe dénommée TAF (Taxe sur les activités financières) ainsi que les microfinances», a commenté Amidou Ouédraogo de Synovie.

Par Bernard BOUGOUM