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Israël-Hamas: ce n’est que le regard impartial d’un Africain…

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Des scènes d'une violence rare

La guerre, que disons-nous, la contre-offensive menée par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu contre le Hamas qualifié de mouvement terroriste palestinien, dans la bande de Gaza, n’est plus acceptable. Tout comme les crimes abominables que le Hamas a commis, le 7 octobre sur la terre israélienne, sont également inacceptables: près de 1 400 personnes sauvagement assassinées.

Palestiniens et Israéliens se sont toujours affrontés, depuis la naissance de l’Etat juif, en 1948. Mais, c’est la première fois qu’ils en arrivent à ce stade d’horreur, qui émeut les consciences les plus inflexibles. Et Israël, en réaction à la barbarie du Hamas, initiant une action de «destruction de masse», laisse perplexe. La bande de Gaza est détruite. Les Palestiniens y sont tués à la pelle. Le décompte macabre aujourd’hui est de presque 10 000 tués, parmi lesquels des nombreux enfants.

Depuis, l’odeur du sang ne cesse d’altérer l’atmosphère bénie de cet espace géographique, carrefour des trois grandes religions monothéistes. Au contraire, la réalité eût été celle de la concorde et d’odeur de sainteté, puisque Dieu est saint. Réalité, belle s’il en est, mais vivement foulée au pied, par les deux belligérants! Certes, pour des raisons existentielles, chacun des deux peuples s’agrippant à son droit à l’existence.

A côté de la plaque

Or, pour assurer leur existence, les deux nations passent à côté de la plaque, en ne pensant cela possible qu’avec la disparition de l’autre. C’est pourquoi, à travers l’épisode en cours, – et l’occasion faisant le larron Israël s’attèle à la destruction totale du Hamas. Pourtant, le Hamas n’est pas qu’un «simple mouvement de résistance». C’est une idéologie islamiste, née en 1987, sous la mouvance «Les Frères Musulmans» égyptienne.

Dans ce cas, des tonnes de bombes déversées par l’Etat juif sur Gaza, dans l’objectif de mettre à bas Hamas, n’auront aucun effet sur sa survie. Les bombes ne tuent jamais une idéologie. Alors même que l’Etat d’Israël parvenait à «détruire» le Hamas, celui-ci renaitrait de ses cendres, demain. Tel le phénix de la mythologie grecque.

A preuve, personne n’est venu à bout de «l’islamisme planétaire», sorti du bois avec les événements du 11 septembre 2001, aux Etats-Unis. De fait, la coalition des pays occidentaux a réussi à abattre Ben Laden, Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l’Etat islamique et leurs successeurs, l’islamisme est bien vivant. Actif, ici, en cellule dormante, là-bas. En attendant des solutions idoines, mais complexes, dans le cadre de l’équilibre des relations Nord-Sud.

La complexité des relations internationales

Amir Jahanchahi,  auteur de l’ouvrage intitulé «Vaincre le troisième Totalitarisme », concluait, à ce propos: «Il faut non seulement mener une guerre sans relâche à l’islamisme, mais aussi guérir les maux qui l’ont rendu possible».

Le paraphrasant, nous disons de même au Premier ministre israélien qu’il ne viendra jamais à bout du Hamas, sans rechercher à guérir les «maux qui l’ont engendré».

Or, ici, la cause est des plus simples, qu’il n’y paraît: faire des concessions, de part et d’autre. Qu’Israéliens et Palestiniens s’acceptent de vivre côte à côte. Les uns et les autres sur leur territoire respectif. Comment ne parviennent-ils pas, alors, à un tel dénouement, qui semble couler de source? La réponse s’imbrique dans la complexité des relations internationales. En soulevant un coin du voile, on y aperçoit, par exemple, la question liée au jeu d’alliances, sur fond de stratégie économique et militaire. Impossible de développer un tel point de vue dans un article de presse très limité.

Quoi qu’il en soit, l’avenir de ces deux nations ne peut se lire, avec quiétude, que sous le chapitre de «fraternité» et de bon voisinage. Rien d’autre de valable et, par ricochet, de pérenne.

C’est peut-être là le regard impartial d’un Africain…

Jean-Jules LEMA LANDU, journaliste congolais, réfugié en France