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Journée mondiale de l’environnement 2017: « C’est l’Homme qui détruit la nature »

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Ceci est un message du ministre burkinabè en charge de l’Environnement, Nestor Batio Bassière livré à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée chaque 5 juin. Dans ce message, le ministre accuse l’Homme d’être à la base de la destruction de la nature.

Mesdames et Messieurs,

Le 5 juin de chaque année est consacré à la commémoration de la Journée Mondiale de l’Environnement (JME). Cette journée a été instituée par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) en 1972 et est devenue une occasion pour les pays du monde de s’informer sur l’état de l’environnement et de prendre des résolutions pour inverser la tendance à la dégradation. Le Burkina Faso ne fait pas exception à la règle. La JME est une occasion pour le département en charge de l’environnement d’approfondir les réflexions sur les possibles solutions aux préoccupations environnementales qui se posent.

Pour l’année 2017, la communauté internationale a choisi de réfléchir sur le thème : « rapprocher les gens de la nature ».Ce thème est assez évocateur car la nature a mal à ses hommes qui l’habitent.

 

Mesdames et Messieurs,

Nous avons tendance à oublier que la nature n’est pas un simple environnement, et que notre vie en dépend.

Depuis l’existence de l’humanité jusqu’ au 17ème siècle, l’Homme a toujours vécu en harmonie avec la nature. Il profitait de toutes sortes de bienfaits grâce aux écosystèmes naturels. Il avait une conscience écologique qui l’empêchait de détruire son milieu naturel.

En effet, la terre était considérée comme la mère nourricière, comme un être vivant, et elle l’est toujours. Tout acte de destruction était alors un manquement, voire une infraction grave à l’éthique humaine et environnementale au sein de la société. Les bois sacrés dans nos villages, véritables refuges de biodiversité, en sont des témoins.

A une époque donnée de son histoire, l’Homme a choisi de conquérir la planète sans se soucier des conséquences de ses actions.

L’Homme a oublié qu’il est intimement lié à la nature. Et, se faire l’illusion, qu’il peut s’en éloigner et couper ce lien, c’est courir à sa perte.

Mesdames et Messieurs,

Le problème que l’on rencontre actuellement, c’est que les êtres humains ne font pas la différence entre leurs envies et leurs besoins. Ils veulent consommer toujours plus, et donc exploiter plus de ressources naturelles que la planète a mis du temps à générer.

A cette allure, nous épuiserons les richesses de la planète et détruirons ses équilibres naturels. La nature mutilée, surexploitée, ne parvient pas à se reconstituer et souvent nous refusons de l’admettre. Ainsi, l’empreinte écologique prend le pas sur la régénération des ressources naturelles.

En réalité, nous ne comprenons plus le message que la nature nous adresse. Nous ne savons plus lire dans ce grand livre qu’est la nature. Ce triste constat illustre bien la pensée du paléoanthropologue Pascal Picq pour qui : « La sixième extinction est en cours. Elle est causée par l’homme et elle est extrêmement rapide ; des milliers d’espèces disparaissant chaque année ». Les pollutions et nuisances de toutes sortes, la déforestation, la dégradation des terres, les changements climatiques, les inondations, la perte de la biodiversité (…) corroborent bien cet état de fait.

Il est temps de changer notre rapport avec la nature.

Mesdames et Messieurs,

Il est nécessaire pour l’Homme de se rapprocher de la nature en se réconciliant avec elle.

C’est l’Homme qui détruit la nature. Nous devons savoir que la nature est tellement puissante qu’elle prendra toujours le dessus. Il est grand temps pour l’Homme d’entretenir des relations de durabilité avec la nature.

Changer son rapport avec la nature, voilà ce qui anime tant de discours aujourd’hui, que ce soit de la part d’élus politiques, de responsables industriels, de simples citoyens engagés dans la défense écologique. Entre le dire et le faire, il ya la limite de la cohérence et de la réelle volonté, de chaque engagement ; car il s’agit ici de faire un effort, qu’il soit dans un acte motivé et juste ou dans une pensée claire et lucide pour protéger la nature.

L’avenir de notre planète est entre nos mains. Elle sera ce que nous voulons qu’elle soit.

La commémoration de la JME au Burkina Faso se fera en différé à Gaoua. Pour la journée du 05 juin, j’invite chacune et chacun à s’approprier du thème : « rapprocher les gens de la nature ». Nous pouvons tous nous rapprocher de la nature de différentes façons : visiter un parc, faire une randonnée, organiser des activités de salubrité, participer à une conférence, réduire la production de déchets, acheter une poubelle, s’abonner au service d’enlèvement des déchets, planter des arbres, etc.

Se rapprocher de la nature est possible et cela est à notre portée.

Se rapprocher de la nature, c’est penser aux générations futures.

Vive la Journée Mondiale de l’Environnement !