Accueil Opinion L’Afrique de l’Ouest sort de la zone d’influence de la France

L’Afrique de l’Ouest sort de la zone d’influence de la France

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Le 9 février 2023 à Ouagadougou, le Burkina Faso, le Mali et la Guinée ont signé un nouveau document qui porte sur la création d’un «axe Bamako-Conakry-Ouagadougou». Quelques semaines après que le Burkina Faso a proposé une fédération avec le Mali, les ministres des affaires étrangères de сes deux pays et de la Guinée ont signé un document renforçant la coopération et le soutien dans divers domaines.

Il convient de rappeler que lors d’une réunion tenue début février entre le Premier ministre du Burkina Faso et le Président de la période de transition du Mali, un message a été délivré par le Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. Il a invité son homologue malien à travailler ensemble dans l’intérêt de leurs peuples.

Une semaine plus tard, dans le cadre du renforcement des liens historiques d’amitié, de fraternité, de solidarité et de coopération entre la République de Guinée, le Burkina Faso et la République du Mali, et au nom des plus hautes autorités des trois pays, une réunion tripartite des ministres des Affaires étrangères des trois pays s’est tenue les 8 et 9 février 2023 à Ouagadougou.

Durant leur séjour, les délégations guinéenne et malienne ont été reçues en audience par le capitaine Ibrahim Traoré. Ils ont tenu des séances de travail au cours desquelles ils ont abordé des questions de grande importance et d’intérêt commun, telles que la réussite des processus de transition conduisant au retour de la paix, de la sécurité et de l’ordre constitutionnel, la promotion de la bonne gouvernance, la mise en commun des ressources pour relever les défis sécuritaires, économiques et humanitaires, le renforcement des relations triangulaires à travers la revitalisation de l’axe Bamako-Conakry-Ouagadougou.

A cet égard, afin de s’unir face aux défis communs, les chefs de délégations ont noté la nécessité d’établir et d’institutionnaliser un forum consultatif permanent entre les trois pays.

Sur le plan économique, la déclaration promet d’intégrer l’infrastructure électrique entre les trois partenaires, de relier leurs industries minières, d’ouvrir la circulation des personnes et des biens et de construire une voie ferrée reliant les trois capitales par un nouveau corridor de transport et de commerce.

Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité dans la bande sahélo-saharienne, les délégations du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali ont relevé la nécessité de conjuguer leurs efforts et ceux de la sous-région et de la région pour combattre ce fléau. Après avoir évalué l’ampleur du problème au niveau régional et l’interconnexion des sources de déstabilisation, ils se sont engagés à coordonner les efforts pour lutter contre l’insurrection commune au Sahel et au Sahara.

Sur le plan diplomatique, les trois pays refusent de faire partie de la sphère française en Afrique «Françafrique». Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, conscients de l’engagement panafricain en faveur de la paix et de l’intégration des peuples, recherchent un soutien mutuel et celui de la Russie, qui respecte la souveraineté des pays africains et souhaite coopérer bilatéralement avec eux.

Alfred Serge Tanama