Accueil A la une Le dernier dribble du pape François laisse les Africains sans voix!

Le dernier dribble du pape François laisse les Africains sans voix!

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La mort du pape François a attristé les Africains, comme ailleurs dans le monde (Ph. GETTY IMAGE)

Alors que les fidèles chrétiens baignaient encore dans l’allégresse du Christ ressuscité, jour de Pâque et de gloire, que lui-même a fêté, bien que fort diminué physiquement, le 266e successeur de Saint Pierre, a tiré sa révérence, ce lundi de Pâque. C’est connu de tous, son état de santé loin d’être reluisant était inquiétant, et le poids de l’âge, 88 ans, faisant son effet, l’Argentin Jorge Mario Bergoglio, devenu le pape François en 2013, était davantage fragilisé par un énième séjour hospitalier, suite à une infection polymicrobienne des voies respiratoires.

Mais les brebis dont il est devenu le berger, succédant à Benoît XVI, il y a 12 ans, croyaient fermement que le pasteur de l’Eglise catholique et chef de l’Etat du Vatican allait se sortir du piège de la maladie. Animés de la foi religieuse inébranlable, ils croyaient tous que le miracle aurait lieu. Surtout que ce dimanche de Pâque, non seulement le pape est apparu au balcon de la Basilique Saint-Pierre, d’où il a béni les nombreux fidèles et pèlerins qui s’y étaient rassemblés pour prier comme à l’accoutumée, tous les dimanches, mais en plus, il leur a fait l’agréable surprise de se mêler à eux, dans un bain de foule, qui s’est révélé, le lendemain, comme le dernier qu’il prenait sur cette terre, où il a accompli un brillant pontificat. En bon footballeur, ce fut le dernier dribble de François, le compatriote de Diego Maradona et de Lionel Messi

Le pape des réformes, champion du dialogue inter-religieux, apôtre de la paix dans le monde, défenseur de la maison commune par son attachement à la préservation de l’environnement, et grand croyant ayant foi dans la diversité culturelle comme un atout d’acceptation des différences de l’autre, a marqué l’Afrique, continent qu’il a visité cinq fois, parcourant 10 pays. Ces voyages ont été de véritables rencontres d’espérance, avec des Africains qui, contrairement aux Occidentaux, arrosent au quotidien cette foi en Dieu grâce à laquelle ils remplissent les églises, non seulement à l’occasion des messes dominicales, mais aussi en semaine, durant des célébrations qui ont lieu, tous les jours et, pratiquement, à toutes les heures.

Les conflits sur le continent, le phénomène de la migration qui a transformé la Méditerranée en un vaste cimetière à ciel ouvert, la lutte contre la corruption, la question du pillage des ressources naturelles, le «colonialisme économique», l’entente entre frères et sœurs de différentes confessions religieuses, l’intégration du message chrétien dans les cultures spécifiques, et bien évidemment la paix, ont constitué, entre autres évangiles, celles portées par le Saint-Père. Du Kenya au Sud-Soudan, en passant par la Centrafrique, l’Ouganda, la Mozambique, l’Egypte, le Maroc, Madagascar, l’Île Maurice, et la République démocratique du Congo, le souverain pontique a porté la parole qui vivifie les cœurs.

Et même quand le message rencontre un mur infranchissable, comme ce fut le cas de la bénédiction des couples homosexuels qu’il a prônée, le 18 décembre 2023, à travers la déclaration «Fiducia supplicans», le pape François a toujours su mettre la balle à terre, ramenant les «opposants» à de meilleurs sentiments, en leur demandant d’agir dans le respect de leurs cultures. Et ce qui aurait pu diviser les chrétiens, tomba comme ballon baudruche, le temps de soulever, tout de même, quelques vagues qui avaient conduit le cardinal Fridolin Ambongo, président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar, au Vatican pour porter la contestation des églises africaines.

En tout cas, avec la mort du pape François, les pauvres, les migrants et tous les affligés, viennent de perdre, un défenseur d’envergure. Mais comme en Afrique, les «morts ne sont pas morts», le bon grain qu’il a semé, maintiendra François dans le cœur des Africains. Des Africains qui, espèrent que la mort du premier pape latino-américain, donnera vie au premier pape noir-africain! Dans quelques semaines ou un jour!

Par Wakat Séra