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«Le pouvoir MPSR est impuissant à protéger la vie des Burkinabè» (Me Kam)

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(Ph. d'illustration)

Le président du mois de l’alliance «Ensemble pour le Faso», Me Guy Hervé Kam, a dénoncé, le jeudi 2 juin 2022, face à la presse à Ouagadougou l’«impuissance» du pouvoir du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) «à protéger la vie des Burkinabè» et l’a invité à une prise de «mesures idoines afin d’inverser la tendance» face aux groupes armées.

Venu au pouvoir par un coup d’Etat le 24 janvier 2022, en évoquant la situation sécuritaire dégradante comme raison, le Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui a promis de sauvegarder et de restaurer la sécurité et l’intégrité du territoire burkinabè, a été taxé le jeudi 2 juin 2022 par l’alliance «Ensemble pour le Faso», «impuissant» face aux attaques des groupes armés et «à protéger la vie des Burkinabè».

«… la justification principale du putsch du MPSR se fondait sur l’incapacité de l’ex-pouvoir à juguler la crise sécuritaire. Ce qui voulait dire qu’(il) entendait faire mieux. Mais que nenni ! +L’éléphant annoncé est venu avec un pied cassé+», a laissé entendre le président du mois de l’alliance «Ensemble pour le Faso», Me Guy Hervé Kam, soutenant qu’«une vue sur le sombre tableau qui s’affiche au quotidien sur le mur de l’actualité donne à voir que le pouvoir (…) est impuissant».

Pour Me Kam, «toutes les régions du pays sont désormais touchées» par les attaques des groupes armés, notant que «la situation ne fait qu’aller de mal en pis».

Cela fait plus de quatre mois que le MPSR a pris les commandes du pays et ayant comme priorité la lutte contre l’insécurité et la restauration de l’intégrité du territoire burkinabè. Le 1er avril 2022, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba dans un discours à la Nation a donné cinq mois pour faire un premier bilan sur ces questions. Mais deux mois après cette annonce, des Burkinabè sont désenchantés et exigent plus d’action contre les attaques armées.

Des membres de l’alliance Ensemble pour le Faso

«On ne fait pas un coup d’Etat pour venir faire un stage»

Le «maçon» MPSR qui était attendu «au pied du mur» «est comme perdu et montre bien des doutes sur ses capacités réelles», selon l’alliance «Ensemble pour le Faso» composée de l’Alliance Panafricaine pour la Refondation/Tiligré (APR/Tiligré), le Mouvement SENS, le Parti de la Renaissance Nationale (PAREN), le Parti pour la Démocratie et le Socialisme (PDS) et les Progressistes Unis pour le Renouveau (PUR).

«On ne fait pas un coup d’Etat pour venir faire un stage. Quand on fait un coup d’Etat c’est pour assurer le pouvoir et assumer ses responsabilités en apportant des solutions», a signifié Aziz Diallo membre de l’alliance «Ensemble pour le Faso», estimant qu’il n’y a «aucune raison aujourd’hui d’être patient» réagissant sur le délai de cinq mois donné par le chef de l’Etat pour faire un premier bilan. «Allez-y dans les localités durement touchées dites leur que le président a donné un délai et il reste deux mois avant de faire un bilan, ils vont vous demander la frontière la plus proche», a poursuivi M. Diallo.

Dans le but d’apporter sa contribution dans la lutte contre l’insécurité et la crise humanitaire, Me Kam et ses camarades invitent le pouvoir de la transition à prendre «les mesures idoines afin d’inverser la tendance qui porte à croire que les groupes terroristes ont le rapport de force en leur faveur»; d’avoir «une gouvernance vertueuse des Forces de défense et de sécurité (FDS)»; à mener «des enquêtes pour établir la vérité et situer les responsabilités sur les raisons profondes d’autant de pertes en vies humaines au sein (des) FDS et populations civiles et la publication du rapport sur le drame d’Inata».

Egalement ils exigent «le retour au sein de leur Administration d’origine, sans délai, de tous les militaires en service dans les Administrations civiles,  pour assumer les responsabilités pour lesquelles ils ont été recrutés et formés aux frais des contribuables» et «des mesures particulièrement fortes et courageuses dans la prise en charge et la gestion des déplacés internes et la crise humanitaire dans son ensemble».

Par Daouda ZONGO