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L’essentiel sur le Troisième Sommet AfricTivistes Abidjan 2021

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AfricTivistes a organisé son troisième Sommet à Abidjan (Côte d’Ivoire) les 11, 12 et 13 Novembre 2021 avec pour thème « Promouvoir le développement et la gouvernance démocratique de l’Internet en Afrique ».

Cette édition a permis d’avoir une idée claire sur la maturité de l’écosystème du numérique dans le continent et d’enclencher la réflexion sur les scénarios des futurs possibles ainsi que les nouvelles perspectives africaines de la société de l’information et du cyberespace. Il a été également beaucoup question des mécanismes systémiques et institutionnels de gouvernance d’internet.

22 pays ont été représentés. 20 institutions et partenaires ont rehaussé l’événement par leur présence. 120 participants ont assisté à la cérémonie d’ouverture et 111 participants aux panels d’ouverture. 30 experts et personnes ressources ont également fait le déplacement.

Activistes du web, acteurs du changement, membres de mouvements sociaux, chercheurs et innovateurs, partenaires, blogueurs, journalistes et netizens du continent se sont penchés sur les thématiques suivants:

Compétences numériques et communautés en ligne;

Gouvernements: goulot d’étranglement pour le développement de l’Internet en Afrique ?;

Perturbations à l’engagement civique en raison du manque d’accès à internet;

Gouvernance de l’Internet en Afrique : quels rôles pour  la société civile;

Utiliser les réseaux d’organisations de la société civile pour promouvoir la démocratie en Afrique.

Il faut noter que cet évènement est organisé chaque deux ans en vue de discuter des enjeux du continent en relation avec la démocratie et la bonne gouvernance ainsi que la place et l’impact du numérique dans les processus démocratiques, la gouvernance et la conscience citoyenne.

Pour cette troisième édition diffusée en live streaming sur toutes les plateformes de l’organisation, de nombreuses personnalités ont pris part à la rencontre, parmi lesquels:

  1. Luther YAMEOGO, Chargé principal du plaidoyer, Division société civile et engagement communautaire, Représentant du président de la Banque Africaine de Développement (BAD);
  2. Stéphane KONAN, Expert Cybersécurité;

Mme Marthe COULIBALY, Coalition Ivoirienne des Défenseurs des Droits Humains;

Mme Nadège Traoré GOUE, Chef du service Gouvernance internet, Ministère de l’Economie Numérique, (MENUTI) Côte d’Ivoire;

Mme Uyoyo EDOSIO, Spécialiste principal des TIC et de l’innovation à la Banque africaine de Développement (BAD);

Mme Mireille Houndji BOTE, Autorité de Régulation des Télécommunications de Côte D’Ivoire;

Mme Gertrude Kone DOUYERE, Directrice exécutive Union nationale des entreprises de télécommunications (UNITEL), Côte d’Ivoire;

  1. Lassina Serme, président Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne de Côte d’Ivoire REPPRELCI;

Mme. Nnena NWAKANMA, Internet Society, World Web Foundation (Nigeria- Côte d’Ivoire);

  1. Samir ABDELKRIM, Entrepreneur, auteur ʺ The start up Lions ʺ Fondateur de startup BRICS, Tech Reporter pour Le Point Afrique,

Adama Sow, expert et consultant en développement numérique, commission des données à caractère personnelles (Sénégal);

Ibrahima SOW Kandji, Représentant de l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), Sénégal.

Mot de bienvenue de AfricTivistes

Durant son allocution de bienvenue, le président de AfricTivistes est revenu sur la pandémie Covid-19 qui frappe de plein fouet le monde et la place que le digital a occupé dans la lutte contre ce virus et ses effets socioéconomiques en Afrique. “J’ai une pensée pieuse à toutes ces vies emportées par la Covid-19 en 2020. Mais sans internet et les smartphones, l’Afrique aurait également vécu 2020 d’une autre manière. Par la mobilisation et le volontariat, des centaines de jeunes africains ont contribué à la riposte COVID19 via des initiatives sociales et de projets citoyens. Preuve que le numérique et internet ont servi de catalyseur pour porter le continent’, a déclaré le Président Cheikh Fall.

Ce troisième Sommet AfricTivistes a été aussi l’occasion pour Cheikh Fall de faire un plaidoyer pour une meilleure Afrique qui ne sera pas en marge de la révolution digitale. “Nous avons hérité ce continent de nos parents et grands-parents mais nous l’avons aussi emprunté à nos fils et petits-fils. Nous avons cette responsabilité de l’entretenir et de le rendre meilleur en le léguant à nos petits enfants… Nous confions la construction et l’équipement de nos data-center aux puissances étrangères. Notre continent est en train d’être partagé à nouveau sous nos yeux et regards impuissants. Nous sommes en train de créer une nouvelle dépendance.”

Il a ainsi annoncé de fortes propositions contenues dans la déclaration d’Abidjan consistant à réduire cette dépendance de l’extérieur. Mieux, souligne-t-il, cette déclaration va inciter les Etats africains à prendre garde aux risques liés à la perte de la souveraineté numérique ainsi qu’aux cyber-menaces qui pourraient nous guetter.

En définitive, Cheikh Fall est convaincu que « les Présidents africains doivent cesser de considérer les activistes pro-démocratie comme des opposants politiques. »

Mot d’introduction de la BAD

Le Chargé principal du plaidoyer, Division société civile et engagement communautaire du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), Luther YAMEOGO a prononcé le mot d’introduction de la Troisième édition du Sommet AfricTivistes. Il a ainsi fait état de la disponibilité du groupe de la BAD à accompagner davantage la société civile africaine dans leurs missions et activités.

“La capacitation de la société civile est fondamentale pour la transformation du continent. Ce Sommet servira de tremplin pour rapprocher la BAD et la société civile numérique africaine. La BAD veut mieux impliquer les citoyens dans ses actions. Et  une collaboration avec AfricTivistes qui a un réseau fort de 200 membres à travers le continent, est fondamentale”, a-t-il déclaré.

Poursuivant, Monsieur Yameogo déclare: « Akinwumi Ayodeji Adesina, Président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) veut faire des partenariats avec la société civile une priorité. Le gap d’information entre les citoyens, les communautés et les populations à la base reste entier sur les missions et les résultats de la BAD. C’est pourquoi, nous voulons renforcer notre partenariat avec AfricTivistes et l’institutionnaliser. La BAD veut mieux impliquer les citoyens, et le faire savoir par le savoir-faire de AfricTivistes. Ce, avec l’implication de l’Organisation dans la stratégie dénommée Technologie de l’information et de la Communication de la BAD.”

En définitive, Luther Yaméogo a indiqué que « l’Afrique que nous voulons, pour nous et pour les générations à venir, mérite l’engagement renouvelé de tous. Et la BAD jouera sa partition. »

Mot de Stéphane Konan

Prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture, Monsieur Stéphane Konan, expert en cyber sécurité, a indiqué qu’aujourd’hui, nous vivons dans un monde où l’individu a repris le pouvoir. Selon lui, un individu connecté peut poser un acte qui a un impact global au niveau mondial. De ce fait, il soutient que la connectivité est un enjeu de taille pour les pays africains et qu’il va falloir se réinventer ou s’inventer.

Abordant la question de la souveraineté numérique, il a indiqué que la plupart des délits de la cybercriminalité sont instantanés et transnationaux. Alors, dit-il, la capacité d’un Etat à agir dans l’espace numérique est un enjeu de taille pour lequel on va devoir se réinventer si ce n’est pas encore fait.

Temps forts de l’évènement

-Keynote d’ouverture

Le Fondateur de startup BRICS, M. Samir AbdelKrim a présenté la keynote d’ouverture en prenant l’exemple de l’innovation africaine venue du Kenya : le logiciel  libre USHAHIDI. Selon lui, « au plus fort de la Covid-19, c’est ce logiciel de crowdsourcing Kenyan au service de la cartographie sociale, qui a permis au service hospitalier espagnol de ne pas s’effondrer « .

La technique développée par Ushahidi a ainsi sauvé l’Espagne d’une catastrophe sanitaire. Selon Samir AbdelKrim, “lorsqu’on parle de la croissance des start-ups, le premier moteur c’est l’engagement de la communauté. Et là c’est l’Afrique qui a aidé l’Europe. Cette donnée doit être mise en avant et par tous. Cela pour dire que l’Europe et l’Afrique doivent innover ensemble et non de manière séparée”.

Toujours d’après Samir AbdelKrim, ce n’est pas avec des drones et des ballons que nous parviendrons à connecter l’Afrique. “AfricTivistes et les autres OSC du continent maîtrisent le terrain, une force capitale que n’ont pas les GAFAM. C’est pourquoi, ces derniers doivent être fiers d’eux et demeurer engagés à résoudre les problèmes du continent africain”, dit-il.

-Panel de Haut Niveau

Le panel de haut niveau du Sommet AfricTivistes a été modéré par Gilles Yabi, Directeur du think tank Wathi, et avait pour thème: “L’intégration effective des TIC dans les politiques de développement en Afrique”.

-Table Ronde

Elle a été modérée par Nnenna Nwakanma, Internet Society, World Web Fondation avec comme thème: “Rôle et protection des blogueurs et des journalistes dans l’écosystème de l’information en ligne.”

-Panels

Au-delà du High Level Panel et de la table ronde, le Troisième Sommet AfricTivistes était riche en échanges et en recommandations. Et les panels ont grandement contribué à la réussite de cet évènement.

Panel 1 : “La gouvernance d’internet et la gouvernance numérique des Etats africains.” Le modérateur était Adama Sow, expert et consultant en développement numérique, commission des données à caractère personnelles (Sénégal).

Panel 2 : “La société civile africaine : acteur clé dans la gouvernance d’internet.” Le avec Luther Yameogo, chargé principal du Plaidoyer, Division Société civile et engagement communautaire à la BAD comme modérateur.

Panel 3 ICT4DEV: “Développement d’internet en Afrique : Oser la transformation digitale” avec comme Modérateur : MOHAMED DIABI, entrepreneur.

-Ateliers

Atelier 1 : “Le rôle et la complémentarité des blogueurs et journalistes dans la lutte contre la désinformation”.

Atelier 2 : “La protection juridique des acteurs de l’information en ligne”.

-Groupes de Travail

Groupe de travail 1: “Liberté et gouvernance d’internet : les administrations Africaines à l’épreuve”.

Groupe de travail 2: “Media et développement”

Ce workshop a été un échange entre les responsables de Canal France International (CFI) et le public. Les participants ont partagé les réalités auxquelles ils font face dans leurs pays dans le cadre de la mise en œuvre des activités sur lesquelles ils travaillent avec CFI.

– Pré-lancement du Charter Project Africa: “Renforcer les systèmes de gouvernance démocratique des pays africains”

Le Charter Project Africa (CPA) vise à soutenir l’engagement des initiatives panafricaines de la société civile avec la Plateforme Africaine de Gouvernance afin de promouvoir et de vulgariser la Charte africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance (CADEG).

Ce projet est porté par un consortium de six organisations: AfricTivistes, le Partenariat Européen pour la Démocratie (EPD), le Centre Européen de Gestion des Politiques de Développement (ECDPM), la Democracy Works Foundation (DWF), Code for Africa et la Gorée Institute.

Entre autres activités présentées dans le cadre du Charter Project Africa (CPA), on peut relever:

– La Mise en place d’un mécanisme de subvention pour encourager l’utilisation des Civic Tech pour promouvoir la gouvernance démocratique en Afrique.

– L’instauration d’un cadre de coopération entre l’Union Européenne et la société civile africaine

– Une consultation en ligne multipartite via une plateforme virtuelle de collecte de preuves pour encourager les jeunes et les activistes de terrain des onze pays cibles du projet, à s’engager dans des discussions thématiques qui les concernent.

– Un programme d’enseignement à distance (MOOC)  sera développé à l’endroit des acteurs de la société civile, des acteurs et professionnels des médias, des jeunes etc. afin de fournir des contenus pédagogiques et didactiques sur le sujet des élections, de la démocratie et de la gouvernance en Afrique.

-Keynote de fermeture

« Du rétrécissement de l’espace civique en Afrique. » Tel était le thème de la Keynote de fermeture présentée par Pr David Ekoué Dosseh, co-initiateur des «Universités sociales» lancées en 2016 pour raviver la flamme des organisations de la société civile togolaise.

Dans sa présentation, Pr Dosseh a souligné que l’espace civique est un environnement physique et virtuel et légal où les gens exercent leurs droits d’association et de réunion.

D’après lui, les enjeux électoraux constituent pour les présidents en exercice des opportunités de tuer toute velléité de contestation et de rétrécissement de la liberté d’expression. “3 milliards de personnes sont victimes de la pandémie de la dictature politique dans le monde parce que l’appareil d’Etat les limites d’un chemin tracé, résister conduit à se faire écraser”, a-t-il expliqué.

Il souligne que même si aujourd’hui, le monde a changé, les enjeux demeurent inchangés pour l’Afrique. “Les dirigeants africains continuent malheureusement à se comporter comme des agents administratifs de l’occident. Il faut compter sur nos forces endogènes pour régler ce problème. Il n’y a pas de démocratie à géométrie variable. Les modifications constitutionnelles sont devenues une ingénierie de nos dirigeants”, déclare-t-il.

Pr Dosseh affirme ainsi que la justice est l’un des pouvoirs importants dans la restriction de la démocratie. Il appelle ainsi la société civile à se constituer en force organisationnelle pour faire des propositions convergentes.

-Déclaration d’Abidjan

A l’issue des travaux de ce Troisième Sommet AfricTivistes, il a été procédé à la lecture de la déclaration d’Abidjan pour une gouvernance démocratique de l’Internet en Afrique. Elle contient tous les engagements pris pour une gouvernance démocratique de l’Internet garantissant le respect de l’Etat de droit, des libertés fondamentales, et permettant la redevabilité des pouvoirs publics en Afrique.

-Remise du Prix Anna Gueye et du Prix AfricTivistes pour l’Action Civique (AfricTivistesPrize)

Le point culminant de ce Troisième Sommet a été le dîner de clôture à l’occasion duquel il a été procédé à la remise des Prix Anna Gueye “Médias” et “Engagement Citoyen” et du Prix AfricTivistes pour l’Action Civique.

D’entrée, Peter Nkanga, journaliste nigérian et Fatouma Harber, bloggeuse et enseignante malienne ont été sacrés lauréats du Prix Anna Gueye. Quant au prix AfricTivistes pour l’Action Civique, il a été décerné à l’issue d’un vote du public et du jury à la nigérienne Djamila Aboubacar Sahabi.

-Couverture médiatique 

Le Troisième Sommet AfricTivistes a été largement couvert aussi bien par les médias ivoiriens qu’internationaux toutes plateformes confondues (Presse écrite, Presse en ligne, Radio et Télévision). Ci-dessous, vous trouverez une liste de non-exhaustive de productions médiatiques sur le Sommet:

Journal du Mali: AfricTivistes – Cheikh Fall: « Nous sommes devenus des forces de propositions »

La Nation: 3e sommet des AfricTivistes : des engagements pour contrer l’Infox

Medi1tv TalkAfrique

Télé’ Asu: Africtivistes 2021: Internet pour promouvoir la démocratie et le développement en Afrique

Rfi: AfricTivistes, blogueurs pour une information de qualité sur le web

Medi1TV l’invité du jour avec Aisha Dabo:

Medi1TV; Talk Afrique: Afrique et internet: innovation numérique et cyber souveraineté

El Pais: Reunión de activistas digitales de África para tejer una voz que empuje a sus políticos hacia la democracia

L’AS via Seneplus: LES SCENARII DES FUTURS POSSIBLES SCRUTES DE FOND EN COMBLE