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Libération du dernier otage français: Olivier a touché (D)u bois

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Le derinier otage français dans le monde, Olivier Dubois est libre

8 avril 2021-20 mars 2023! Ce ne sont point des dates de naissance et de décès comme libellées sur les communiqués nécrologiques. Ces dates concernent plutôt le rapt et la libération du dernier otage français dans le monde, notre confrère Olivier Dubois. Oui, le soulagement est énorme d’abord pour la famille biologique du désormais ex-otage du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) et pour ses confrères qui, à l’instar de RFI qui donnait régulièrement la parole à ses proches, ont toujours gardé l’espoir de retrouver Olivier en train de pianoter sur son clavier d’ordinateur pour enrichir les colonnes d’organes de presse où il plaçait ses papiers croustillants.

C’est d’ailleurs à la recherche de l’interview du siècle avec un chef terroriste que le correspondant, entre autres, des canards Le Point, de Libération et de Jeune Afrique, est tombé dans les serres de ce groupe terroriste dont les combattants, avec ceux de l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), écument le Sahel. De chasseur d’infos, Olivier Dubois était devenu, du coup, le scoop. Une journée noire pour la presse, car renforçant les inquiétudes pour des journalistes qui n’ont toujours pas fini de pleurer les assassinats de confrères, dont Ghislaine Dupont et Claude Verlon, tombés le 2 novembre 2013, dans le sable brûlant de Kidal au Mali, sous les balles chaudes des terroristes.

La journaliste française, grand reporter de radio et son technicien étaient également en pleine préparation d’une émission spéciale de RFI sur «la crise dans le nord du Mali et la réconciliation», lorsqu’ils ont été enlevés puis tués froidement par la suite, par leurs ravisseurs. Du reste, ce double crime, qui a pris des airs d’affaire d’Etat, reste encore enveloppé d’un mystère lourd à couper à la machette.

Quel a été le modus operandi de cette libération de Olivier Dubois, remis en liberté en même temps que l’humanitaire américain Jeffery Woodke qui lui, a passé plus de six ans de captivité au Sahel? Des rançons ont-ils été payés aux kidnappeurs? Un échange de prisonniers terroristes a-t-il pesé dans la balance? Mystère et boule de gomme. En tout cas, à son arrivée à Niamey, ce lundi, Olivier Dubois a chaudement dit sa reconnaissance aux autorités nigériennes qui se sont fortement impliqués dans les négociations de sa libération.

Comme par hasard, le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken était l’hôte des Nigériens le 16 mars, soit quatre jours avant la libération de son compatriote Jeffery Woodke! Visiblement la machine de libération des deux otages était déjà en marche et l’issue proche. En tout cas, le Niger, la France et les Etats-Unis ont été des partenaires solides dans cette double libération dans laquelle le président Mohamed Bazoum confirme l’étoffe prépondérant qu’il prend dans la résolution des conflits, la lutte contre le terrorisme et la paix en Afrique. Mieux, l’influence du président nigérien s’observe dans ses efforts constants pour amener les Africains à s’unir contre l’adversité et pour le développement.

Une fois de plus, avec la libération de celui qui est considéré comme le dernier otage français dans le monde et celle du captif américain, le Niger montre la voie, lui qui a opté de diversifier ses partenariats au développement et de lutte contre le terrorisme, sans mettre dehors, un seul partenaire, contrairement au Mali qui chasse à tout vent ces anciens «amis» pour s’amouracher d’un nouveau. La preuve est donc faite par le Niger qu’un leadership ne s’acquiert pas en se trompant d’adversaire, ouvrant des fronts tous azimuts, qui finissent toujours par être fatals.

S’il est difficile voire imprudent et présomptueux de prédire la fin des prises d’otages, des personnes étant encore aux mains des groupes armés, il faut reconnaître le mérite de ces pays, comme le Niger ou le Burkina Faso en son temps et personnalités comme l’ancien président Blaise Compaoré et le président nigérien Mohamed Bazoum, qui s’illustrent dans des négociations faites de hauts et de bas, mais surtout de tact, pour que des captifs respirent de nouveau l’air d’une liberté que savourent déjà Olivier Dubois et Jeffery Woodke!

Par Wakat Séra