Le représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, João Gomes Cravinho, au terme d’une visite de 48H au pays des «Hommes intègres», assisté par le chef de la Délégation de l’UE au Burkina Faso, Daniel Aristi Gaztelumendi, a animé, ce mardi 13 mai 2025, à Ouagadougou, une conférence de presse, pour faire le bilan de son séjour. L’Union européenne «a une bonne compréhension des objectifs» du gouvernement burkinabè, a affirmé le diplomate, João Gomes Cravinho qui a apprécié la «continuité du dialogue» dans cette coopération bilatérale.
Le représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, João Gomes Cravinho, séjourne au Burkina Faso du 12 au 13 mai 2025 pour évaluer la coopération du regroupement des 27 pays européens avec le pays des «Hommes intègres» qui est vieille d’une soixantaine d’années. Durant son séjour, le diplomate européen a eu des audiences avec son le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, le ministre de l’Economie et des Finances, Aboubacar Nacanabo et le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré.
Il a eu aussi l’opportunité de visiter, dans la matinée de ce mardi, un projet de l’Union européenne sur l’engagement social des jeunes. Il a été également à l’inauguration d’une exposition culturelle et artistique importante, au ministère des Affaires étrangères, une exposition qui ouvre la porte aux diplomates pour les artistes burkinabè.
«Les réunions ont été très utiles, très intéressantes. Et comme je l’ai dit, en ce qui concerne au moins le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, ce sont des réunions qui se répètent, ce sont les deuxièmes réunions que j’ai eues avec eux. Ce qui permet de construire, de bâtir un dialogue plus approfondi. Avec le ministre de l’Economie et des Finances, c’était la première fois que j’ai eu le plaisir de le rencontrer», a-t-il affirmé, poursuivant qu’«il y a un portefeuille très important de projets de coopération entre l’Union européenne et le Burkina Faso qui passe par les ministères de l’Economie et des Finances. Et là, on a eu l’opportunité d’échanger sur le progrès dans le champ de la coopération».

Le représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel a souligné l’importance d’avoir une continuité du dialogue, d’avoir l’opportunité d’établir avec ses interlocuteurs un dialogue qui n’a pas d’interruption. «Quand je suis venu la première fois en mois de février, j’ai dit que j’étais surtout à l’écoute parce que je voulais comprendre bien les idées, les attentes, les visions de mes interlocuteurs burkinabè. C’est important de toujours être à l’écoute. J’ai une idée bien plus approfondie maintenant de celles qui sont les attentes des autorités du Burkina Faso», a-t-il soutenu, disant avoir eu l’opportunité aussi d’expliquer un peu le point de vue de son organisation, c’est-à-dire les attentes des 27 Etats membres qui composent l’Union européenne.
«Il faut continuer toujours le dialogue pour qu’il ne s’arrête jamais. Je pense qu’on a une bonne compréhension de ce que sont les idées, les objectifs du gouvernement du Burkina Faso. De notre part aussi, je pense que je suis arrivé à expliquer ce qu’étaient les idées de l’Union européenne. Nous partageons, je pense, un intérêt commun dans l’approfondissement de la relation (…) en termes très concrets avec des projets de coopération. Il y a entre nous une convergence dans l’idée qu’il faut que la relation soit gagnant-gagnant. Il faut que la relation soit une relation riche pour les deux parties», a insisté le diplomate européen, rappelant que l’UE a investi, de 2021 et 2024, 300 millions d’euros, soit près de 200 milliards francs CFA en projets de coopération.
Et en matière de coopération avec l’UE, «on parle de dons, ce ne sont pas des prêts. C’est aussi très enrichissant de voir l’énorme largeur des projets de coopération que nous avons dans tous les domaines presque. L’énergie, la santé, l’éducation, la création d’emplois, l’agriculture. On est présent dans beaucoup de champs», a appuyé João Gomes Cravinho qui, de façon concrète, a déclaré que l’UE, en ce moment, est en train de construire « 60 salles de classe pour les élèves qui se sont déplacés» du fait de l’insécurité.
Il a conclu que la coopération de l’Union européenne est attentive aux réalités du moment. «Ce n’est pas une coopération statique qui répète toujours la même chose. C’est une coopération qui s’adapte à la réalité et qui est disponible à travailler la main dans les mains avec les autorités du Burkina Faso».
Par Bernard BOUGOUM