Accueil A la une Lutte antiterroriste: des leaders d’opinion sur les cinq mois de Damiba

Lutte antiterroriste: des leaders d’opinion sur les cinq mois de Damiba

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Le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba

Des leaders d’opinion estiment qu’il y a une lisibilité dans la gestion sécuritaire des cinq derniers mois du président de la Transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, qui s’adressera le 4 septembre 2022 au peuple burkinabè à qui il fera un premier bilan de la lutte contre le terrorisme et le recouvrement de l’intégrité territoriale.

Léonce Koné, ex-ministre et ancien député: «L’offensive de nos troupes obéit à une stratégie qui semble adaptée au contexte de cette lutte»

Léonce Koné, ex-ministre et ancien député

«Comme tous les Burkinabè, je ne connais de la situation sécuritaire que ce que nous en disent les communiqués du Gouvernement et de l’Armée, qui sont résolument optimistes, sans être triomphalistes. Mon sentiment est que malgré les attaques sporadiques qui persistent, nos troupes progressent réellement dans la reconquête et la pacification du territoire, même si les effets sont lents à percevoir.

Et je constate que l’offensive de nos troupes obéit à une stratégie qui semble adaptée au contexte de cette lutte. J’ai conscience qu’il n’est pas facile de faire la guerre à des belligérants qui sont eux-mêmes Burkinabè et se fondent à la population. Mais je ne suis pas sûr que l’adhésion de tous ces rebelles à la cause des terroristes repose sur des convictions extrémistes irréversibles. C’est pourquoi je pense que les efforts qui sont faits, par ailleurs, pour amener certains d’entre eux à renoncer à ce choix valent la peine d’être tentés.

Je considère que dans certaines circonstances, le patriotisme et l’intérêt du pays commandent simplement de soutenir son Armée du mieux que l’on peut, sans entraver son action par une attitude et des propos défaitistes. Je comprends l’impatience et la lassitude de nos compatriotes, mais je crois qu’il faut faire l’effort d’user de la liberté d’opinion et d’expression avec mesure et discernement, pour ne pas alimenter le découragement et la démobilisation chez ceux qui se battent au péril quotidien de leur vie».

Pascal Zaïda, président du Cadre d’expression démocratique (CED), député à l’Assemblée législative de Transition (ALT) et coordonnateur de la Coordination nationale pour une transition réussie (CNTR): «Au plan sécuritaire, il y a eu une évolution».

Le coordonnateur de la CNTR, Pascal Zaïda

«C’est vrai que le président Paul Henri Damiba aura l’occasion de faire lui-même le bilan, mais déjà ce qu’on peut dire au plan sécuritaire, c’est qu’il y a une évolution. L’Emir du Liptako l’a dit (lors d’une de ses sorties médiatiques), ils sont sur le terrain et ils constatent que les choses bougent. C’est vrai qu’avec la Grande muette, tout ce qui concerne les questions de sécurité et de défense, les militaires parlent peu. Mais, je peux vous rassurer que ça bouge et je crois que d’ici la fin de la transition, le pays pourrait retrouver 75% (de son territoire).

Je pense que aussi que pour les aspects internes liés au management des hommes, c’est délicat et cela va être l’occasion pour le président Damiba et son Premier ministre, Albert Ouédraogo, de regarder autour d’eux pour écarter les brebis galeuses et avancer. Au niveau de l’Armée, beaucoup de choses ont été faites. L’Armée dispose de plus d’hélicoptères qu’elle utilise et il y a plus de combattants maintenant qu’avant. Mais, les gens feignent d’ignorer cela. Au niveau de l’Armée, des hommes de terrain peuvent en témoigner.

Et actuellement, on a une maîtrise claire des groupes terroristes. Actuellement, il y a plus de bandits armés qui viennent emmerder les populations plus que les actions des groupes armés terroristes dans certaines localités. Dans tous les cas, on va arriver à éradiquer ce fléau-là. Seulement je vois que bon nombre de Burkinabè aiment s’immiscer dans des dossiers qu’ils ne maîtrisent pas. Il y a beaucoup de nominations et une profonde réorganisation au sein de l’Armée mais je pense que le président nomme qui il veut car son pouvoir discrétionnaire».

Par Bernard BOUGOUM