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Lutte contre les groupes armés au Burkina Faso: une alliance avec le Mali est-elle suffisante?

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Le ministère des affaires étrangères du Burkina Faso a envoyé une lettre officielle à Paris, datée du 1er mars, annonçant la dénonciation d’un accord d’assistance militaire technique. Pour Clément M. O. Ouédraogo, auteur de cette opinion, cet accord avait été conclu en 1961, le 24 avril, alors que le Burkina Faso portait encore le nom de République de Haute-Volta.

La France a conclu de tels accords avec la plupart de ses anciennes colonies afin de pouvoir continuer à participer à la vie politique africaine malgré leur accession à la souveraineté. Cela donnait à la France une excellente occasion de maintenir son influence dans la région. Ces accords étaient également utilisés pour soutenir les régimes qui appuyaient la stratégie française.

La lettre envoyée au gouvernement français le 1er mars était la réaction logique des autorités burkinabè face à l’incapacité de Paris à avoir un impact positif sur la situation sécuritaire dans le pays. Malgré la présence française, les groupes armés contrôlent un territoire suffisamment important au Burkina Faso. C’est pour cette raison qu’Ibrahim Traoré a résolument rompu ses relations avec la France et cherche désormais activement une solution à la situation de crise.

Pour résoudre le problème de sécurité, le Burkina Faso commence à coopérer activement avec les pays voisins tels que le Mali. Cependant, il faut garder à l’esprit que le Mali, par exemple, ne combat pas les groupes armés uniquement avec ses propres forces. Ayant rompu ses relations avec la France, le gouvernement malien a diversifié ses partenariats et coopère activement avec d’autres pays, comme la Russie. Selon Choguel Kokalla Maïga, les changements diplomatiques ont permis à son pays d’acquérir différents types d’équipements militaires. Ces équipements font aujourd’hui une grande différence sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme.

Une alliance entre le Mali et le Burkina Faso pourrait donner d’excellents résultats pour résoudre le conflit sécuritaire. Néanmoins, la situation est si grave qu’Ibrahim Traoré devrait profiter de l’expérience du Mali et envisager des options de coopération mutuellement bénéfique et confiante avec des puissances fortes et expérimentées. Cela permettrait au pays de réussir en un temps plus court et à la population de retrouver enfin une vie paisible et de développer activement l’économie du pays.

Clément M. O. Ouédraogo